Arrimage aux soins de l’hépatite C par l’entremise d’une infirmière de liaison à la clinique des maladies infectieuses de l’Université de Virginie
Virginie, États-Unis
2019
Depuis l’avènement des antiviraux à action directe (AAD), le traitement de l’hépatite C est plus facilement accessible que par le passé, même si l’arrimage des patients aux soins reste problématique. Cette étude a porté sur l’intervention d’une infirmière de liaison chargée d’aider les patients à accéder au traitement de l’hépatite C dans une clinique des maladies infectieuses. L’étude concernait principalement l’arrimage aux soins, mais elle a également porté sur la participation des patients à chaque étape de la séquence de soins (p. ex., instauration du traitement, analyses dans le cadre du suivi). L’étude a permis d’établir que l’intervention de l’infirmière de liaison était efficace pour ce qui était de faire participer les patients aux soins : 76 % des patients qui ont été orientés vers la clinique ont ensuite eu accès aux soins. Bien qu’il s’agisse d’un taux élevé d’accès aux soins, cette étape de la séquence reste celle où les patients sont le plus susceptibles d’abandonner les soins.
Description du programme
La clinique en hépatite C des maladies infectieuses de l’Université de Virginie (UVA) fait partie du système hospitalier de l’UVA. L’orientation vers la clinique est effectuée par d’autres services du système hospitalier de l’UVA, par des fournisseurs de services communautaires ou par les services de santé locaux. Le personnel de la clinique comprend une infirmière de liaison à plein temps qui facilite l’arrimage aux soins et l’accès à des médecins et à l’équipe d’une pharmacie.
Lorsque les patients sont orientés vers la clinique, l’infirmière de liaison les contacte par téléphone ou par lettre pour fixer un rendez-vous. L’infirmière fait de multiples tentatives pour joindre un patient et reporte les rendez-vous selon les besoins. L’infirmière de liaison fournit également de l’information et des conseils au téléphone et lors des visites en personne.
Pendant la visite, l’infirmière s’assure que tous les documents requis aux fins de la réclamation d’assurance ou des programmes d’aide aux patients soient dûment remplis, afin que le patient puisse obtenir ses médicaments à temps. Une fois que le patient entame son traitement, il peut également compter sur l’équipe d’une pharmacie pour lui fournir au téléphone des conseils concernant ses médicaments. Si le patient est perdu de vue pendant le suivi, l’infirmière continue d’essayer de le contacter.
Résultats
Cette étude d’observation s’est déroulée de 2014 à 2018 et était principalement axée sur les taux d’arrimage aux soins. L’arrimage aux soins a été défini comme la présence à un rendez-vous à la clinique de traitement de l’hépatite C. L’infirmière de liaison a également recueilli d’autres renseignements concernant la progression du patient dans la séquence de soins, de l’étape de l’orientation à celle de la guérison. Les étapes de la séquence de soins étaient les suivantes :
- Orientation vers la clinique
- Arrimage aux soins (présence à un rendez-vous)
- Prescription de médicaments
- Instauration du traitement par le patient
- Fin du traitement par le patient
- Test de dépistage de l’hépatite C après le traitement
- Guérison ou réponse virologique soutenue (RVS)
L’infirmière a consigné les raisons pour lesquelles des patients ont abandonné les soins à tous les stades de la séquence.
Au total, 824 patients ont été admis à cette étude et 76 % (624) ont effectivement accédé à des soins (c’est-à-dire qu’ils se sont présentés à au moins un rendez-vous). Autres résultats :
- 61 % (502) ont commencé le traitement
- 57 % (471) ont terminé le traitement
Les pourcentages de patients continuant à participer à chaque étape de la séquence sont présentés ci-dessous.
Le taux d’abandon le plus élevé a été observé à l’étape de l’arrimage aux soins. Les raisons les plus fréquentes de l’échec de l’arrimage aux soins étaient l’absence des patients à un rendez-vous prévu, l’incapacité de contacter un patient orienté vers la clinique, et l’abandon des soins pour cause d’incarcération.
Cela étant, le taux global d’arrimage aux soins était comparable ou supérieur aux taux signalés dans d’autres études (p. ex., les données de surveillance font état d’un taux d’un arrimage aux soins de 17 % aux États-Unis en 2016). Le succès de ce programme en matière d’arrimage aux soins a été attribué à l’intervention d’une infirmière de liaison à plein temps qui a su faire participer activement les patients.
Qu’est-ce que cela signifie pour les fournisseurs de services?
Cette étude révèle que le recours à une infirmière de liaison peut être un moyen efficace d’aider les patients à participer à la séquence de soins dans un cadre clinique. Lorsque des efforts supplémentaires sont entrepris pour faire participer les personnes concernées, l’arrimage aux soins tend à s’améliorer, et par voie de conséquence, les taux de traitement et de guérison aussi. Bien que le taux d’abandon le plus élevé de l’étude se rapporte à l’étape de l’arrimage aux soins, la plupart des patients qui se sont présentés à leurs rendez-vous ont entamé et terminé leur traitement. Grâce aux nouveaux agents AAD, le traitement est devenu un processus relativement facile. Le principal obstacle reste, en premier lieu, d’amener les patients à participer aux soins.
Ressources connexes
Navigation pour les patients – Les sommaires de données probantes
Pensez aux liens : Approches programmatiques pour réussir l’arrimage aux soins pour le VIH – Examen des données probantes
Check Hep C – Les sommaires de données probantes
HepTLC – Les sommaires de données probantes
Références
Sherbuk J, McManus K, Knick T et al. Disparities in hepatitis C linkage to care in the direct acting antiviral era: Findings from a referral clinic with an embedded nurse navigator model. Frontiers in Public Health. 2019;7:362.