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CATIE
  • Un sondage réalisé en 2018 a interrogé les Canadiens sur les infections transmissibles sexuellement et par le sang.
  • Le sondage incluait des questions se rapportant aux connaissances, à la sensibilisation et aux attitudes des répondants.
  • Les résultats révèlent des lacunes de connaissances et des attitudes stigmatisantes à l’égard du VIH et de l’hépatite C.

Les connaissances et les attitudes qu’ont les Canadiens à l’égard du VIH et de l’hépatite C peuvent jeter une lumière sur des facteurs comme la stigmatisation qui peuvent avoir un impact sur les taux de prévention, de dépistage et de transmission. Depuis 2003, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) fait régulièrement le suivi des connaissances et des attitudes des Canadiens à l’égard des enjeux liés au VIH. Réalisée en 2018, la plus récente version de ce sondage a incorporé également l’hépatite C et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS).1

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Le sondage a permis de constater que la plupart des Canadiens possédaient des connaissances faibles à modérées sur le VIH et l’hépatite C et que les attitudes stigmatisantes envers les personnes vivant le VIH ou l’hépatite C persistaient. Le sondage a également révélé que les Canadiens percevaient leurs risques de contracter le VIH et l’hépatite C comme faibles et que les taux de dépistage de ces infections l’étaient aussi.

Détails de l’étude

Le sondage a été réalisé auprès de 2 452 Canadiens âgés de 16 ans ou plus entre février et mars 2018. Le sondage a interrogé les Canadiens sur leur niveau de sensibilisation et de connaissance, ainsi que sur leurs attitudes et comportements se rapportant au VIH, à l’hépatite C, à l’hépatite B et aux infections transmissibles sexuellement (ITS : chlamydia, gonorrhée et syphilis infectieuse). La majorité des réponses ont été recueillies par téléphone, et six pour cent d’entre elles ont été recueillies en ligne.

Bien que le sondage de 2018 s’appuie sur les sondages antérieurs de l’ASPC, il a été largement reconçu pour refléter le programme d’objectifs actuel de l’ASPC, ce qui limite les possibilités de comparaison directe avec le sondage précédent réalisé en 2012.2

Résultats clés

Connaissances globales sur les ITSS

Les Canadiens se croyaient le mieux informés sur le VIH et les autres ITS mais moins informés sur l’hépatite C :

  • 44 % des Canadiens ont décrit leur niveau de connaissance sur le VIH comme élevé
  • 42 % des Canadiens ont décrit leur niveau de connaissance sur les ITS comme élevé
  • 24 % des Canadiens ont décrit leur niveau de connaissance sur l’hépatite C comme élevé

Connaissances sur le VIH

Le sondage a examiné les connaissances se rapportant à des sujets spécifiques liés au VIH. Entre autres, les résultats ont indiqué un faible taux de connaissance de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et de la prophylaxie post-exposition (PPE), car seulement 16 % des Canadiens reconnaissaient qu’il existe un médicament permettant de prévenir le VIH. Les connaissances étaient également faibles en ce qui concerne le traitement comme moyen de prévenir la transmission du VIH, car seulement 26 % des répondants reconnaissaient qu’une personne ayant le VIH et qui suit un traitement peut réduire la quantité de virus dans son corps, de sorte qu’il ne peut pas transmettre le virus à autrui. Enfin, seulement 56 % savaient que le traitement du VIH était très efficace pour aider les personnes séropositives à mener une vie normale et longue.

Connaissances sur l’hépatite C

Le sondage a également examiné les connaissances se rapportant à des sujets spécifiques liés à l’hépatite C. Seulement 29 % des répondants savaient qu’il était possible de guérir l’hépatite C. De plus, seulement 28 % savaient qu’il n’existait pas de vaccin pour prévenir l’hépatite C. Enfin, seulement 25 % des Canadiens ont reconnu le partage de matériel de consommation de drogues comme un facteur de risque pour la transmission de l’hépatite C, malgré le fait que ce comportement est à l’origine de la majorité des nouvelles infections au Canada.

Attitudes envers les personnes vivant avec le VIH ou l’hépatite C

Le sondage a évalué les attitudes à l’égard du VIH et de l’hépatite C en posant une variété de questions. Les réponses indiquent que la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et l’hépatite C est encore présente parmi les Canadiens.

Malgré l’absence de risque de transmission, seulement 33 % des Canadiens ont affirmé qu’ils se sentiraient très à l’aise de travailler ou d’avoir des contacts non intimes avec une personne vivant avec l’hépatite C.

Du côté des nouvelles plus encourageantes, notons que seulement 15 % des Canadiens ont affirmé qu’ils avaient peur de contracter le VIH lorsqu’ils se trouvaient près d’une personne vivant avec le virus. Toutefois, seulement 51 % d’entre eux auraient recours aux services d’un dentiste ou d’un médecin séropositif. De plus, 94 % des répondants étaient d’accord sur le fait que les personnes vivant avec le VIH avaient la responsabilité de dévoiler leur statut à leurs partenaires sexuels.

Perception des risques de VIH, d’hépatite C et d’ITS

Seule une très faible minorité des Canadiens croyaient qu’ils couraient un risque élevé de contracter le VIH (2 %), l’hépatite C (2 %) ou des ITS (3 %).

Dépistage des ITSS

En réponse aux questions sur leurs antécédents de dépistage, 36 % des Canadiens ont dit avoir été testés pour le VIH, 33 % avaient été testés pour l’hépatite C et 38 % avaient été testés pour d’autres infections transmissibles sexuellement. Cinquante pour cent des répondants ont affirmé n’avoir jamais passé de test de dépistage du VIH, de l’hépatite C ou d’ITS. Parmi les personnes qui avaient passé des tests, 26 % l’avaient fait au cours des 12 mois précédents.

On a demandé aux répondants de choisir dans une liste ce qu’ils croyaient être les meilleures méthodes pour encourager le dépistage du VIH et de l’hépatite C. Les deux méthodes suivantes ont figuré parmi les options les plus fréquemment choisies : « les connaissances sur la gravité de la maladie et ses moyens de transmission » et « le fait de [savoir] qu’il est plutôt facile de passer un test de dépistage dans le respect de la vie privée ».

Les répondants considéraient aussi les méthodes suivantes comme importantes pour le dépistage du VIH et de l’hépatite C, respectivement : « fournir des renseignements sur la santé sexuelle et la recherche d’un test qui est exempt de jugement et qui est adapté à la culture » et « informer les gens qu’il est possible d’être atteints de l’infection et ne pas savoir qu’il y a un traitement ou une cure potentielle ».

Implications pour les programmes sur le HIV et l’hépatite C

Ce sondage fournit un aperçu des connaissances et des attitudes actuelles des Canadiens et pourra être utilisé pour orienter la réponse au VIH et à l’hépatite C, notamment en ce qui concerne la lutte contre la stigmatisation et la promotion de la prévention et du dépistage.

—Erica Lee

RÉFÉRENCES :

  1. Les Associés de recherche EKOS Inc. Sensibilisation, connaissances et attitudes des Canadiens à l'égard des infections transmissibles sexuellement et par le sang : rapport sur les résultats 2018. Disponible à l’adresse : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/301/pwgsc-tpsgc/por-ef/public_health_agency_canada/2018/056-17-f/rapport.pdf
  2. Les Associés de recherche EKOS Inc. Sondage de suivi de 2012 sur les attitudes touchant le VIH/sida. Rapport final. Octobre 2012. Disponible à l’adresse : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/301/pwgsc-tpsgc/por-ef/public_health_agency_canada/2012/072-11-f/rapport.pdf