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Chee Mamuk Aboriginal Program, BC Centre for Disease Control
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En quoi consiste le programme?

Autour de la table de cuisine forme les femmes autochtones à devenir des leaders et des éducatrices dans leur communauté, à renouer avec les traditions et à sensibiliser la communauté au VIH, aux ITS et à l’hépatite. Autour de la table de cuisine utilise l’approche autochtone traditionnelle à l’éducation qui veut que les connaissances et le savoir traditionnels soient transmis de manière informelle au cours d’activités quotidiennes. Autour de la table de cuisine s’appuie sur la théorie de changement communautaire appelée « modèle de réceptivité potentielle d’une communauté » qui tient compte de la culture, des ressources et de l’envie de changer de la communauté pour aborder efficacement un sujet comme la prévention du VIH. Vous trouverez plus d’information sur ce modèle ci-dessous.

Autour de la table de cuisine identifie des organisations, au sein des communautés autochtones, qui seraient prêtes à participer et recrute, forme et soutient des femmes locales comme animatrices. Les ateliers Autour de la table de cuisine menés par des pairs combinent de l’information sur la prévention et le traitement du VIH, des ITS et de l’hépatite avec des activités culturelles traditionnelles; chaque communauté créant sa propre approche.

Le but d’Autour de la table de cuisine est de créer un effet de ricochet grâce auquel les idées et concepts se transmettent au-delà des personnes immédiatement impliquées dans chaque communauté. Les leaders autochtones renouent avec la tradition en aidant à garder leur communauté et leur culture vivantes et en santé. Une fois qu’elles ont reçu leur formation, ces femmes sont en mesure d’organiser un support de pairs dans leur communauté et jouent alors un rôle actif dans le ralentissement de la transmission du VIH. Les communautés participantes sont encouragées à communiquer entre elles pour se soutenir.

Qu’entend-on par modèle de réceptivité potentielle d’une communauté?

Le modèle de réceptivité potentielle d’une communauté est un modèle de changement communautaire. Pour aborder de manière efficace un problème comme le VIH, ce modèle tient compte de la culture, des ressources et du niveau de réceptivité de la communauté à ce problème. Autour de la table de cuisine se sert de questions d’évaluation extraites de ce modèle pour déterminer le niveau de réceptivité d’une communauté à un programme sur le VIH.

Pour plus d’information sur l’utilisation du modèle de réceptivité potentielle, veuillez consulter les autres ressources pertinentes.

Raison d'être du programme

Les autochtones, et surtout les femmes, sont affectés de manière disproportionnée par le VIH/sida. D’après le Centre de contrôle des maladies de la Colombie-Britannique, bien que les autochtones représentent environ 5 % de la population totale de la C.-B., les femmes autochtones représentaient 24 % de tous les nouveaux cas d’infections au VIH en 2009.

Étant donné l’héritage du colonialisme et l’asservissement historique des communautés autochtones, les femmes autochtones doivent surmonter de multiples défis et obstacles à leur santé. La pauvreté, une nutrition inadéquate, un manque d’éducation et un niveau élevé de violence affective et physique font des femmes autochtones l’une des populations les plus vulnérables. Les femmes autochtones ont également moins facilement accès aux services de soutien, ce qui les rend plus susceptibles de contracter le VIH.

Dans ce contexte, Chee Mamuk implique les communautés locales et éduque les femmes autochtones (souvent des employées des services sociaux et de santé) sur le VIH, les ITS et l’hépatite d’une manière non seulement culturellement pertinente, mais qui renforce aussi leur sentiment d’identité culturelle ainsi que leur capacité d’éducatrice et de modèle au sein de leur communauté traditionnelle.

À ce jour, Autour de la table de cuisine a mis en place deux cycles (2004-2007 et 2008-2010) au cours desquels les employés du programme ont organisé des ateliers de formation qui tenaient compte des différences culturelles pour les animatrices locales. Celles-ci ont ensuite transmis cet enseignement dans leurs communautés de la Colombie-Britannique, aussi bien à Vancouver que dans les communautés isolées. Autour de la table de cuisine en est à son troisième cycle avec cinq communautés en cours de formation et soutenues en 2010-2011.

Six communautés ont participé au premier cycle. Quatre d’entre elles continuent à animer des activités. Le deuxième cycle du projet comptait cinq communautés, trois dans le nord-ouest de la C.-B., une dans l’intérieur et une dans le centre-ville est de Vancouver. Le troisième cycle implique deux communautés de l’Île de Vancouver, une du nord de la C.-B., une du sud-est et une de l’intérieur.

Au départ, Chee Mamuk s’est occupé de tout le financement de la mise en place communautaire. Toutefois, à la suite de difficultés associées à l’éloignement de certaines communautés participantes, comme la distribution rapide de fonds à mesure des besoins, chaque communauté reçoit maintenant un petit budget (2 500 $) qu’elle contrôle. Les communautés doivent dire comment ces fonds sont utilisés. Chee Mamuk continue à promouvoir le programme, à former et à soutenir les animatrices dans les communautés et à distribuer le matériel de formation et de promotion.

Mise en œuvre du programme

Lieu

La formation et les ateliers Autour de la table de cuisine peuvent se tenir dans n’importe quel lieu relativement privé, confortable, bien éclairé et tranquille pour encourager une participation confidentielle aux discussions et aux activités. Le plus souvent, ces évènements ont lieu dans une salle de centre communautaire local.

Recrutement et engagement

Des exemples de nombreux documents mentionnés dans cette section sont disponibles dans la section Matériel du programme.

Animatrices du programme Autour de la table de cuisine et organisations locales

Pour mettre en place ce programme dans une communauté, une organisation locale de santé ou de services sociaux et aux moins deux de ses employées doivent s’engager dans le projet. L’organisation locale est nécessaire pour assurer le support institutionnel, fournir un espace de travail, l’accès à une photocopieuse et à un télécopieur et mettre deux employées ayant de l’expérience en services de santé à disposition.

Pour entamer le processus de recrutement, la coordonnatrice du programme Autour de la table de cuisine envoie une lettre d’invitation et un dossier d’information à toutes les communautés Premières nations de la province. Ces dossiers sont envoyés à des travailleurs communautaires, des chefs et des personnes influentes clés par le biais de réseaux comme Santé des Premières nations et des Inuits, les associés de la santé communautaire, les centres d’amitiés et les organisations autochtones.

La lettre d’invitation présente le programme Autour de la table de cuisine et Chee Mamuk aux destinataires. Elle explique que ce programme à la fois novateur et traditionnel peut aider les fournisseurs de service à poursuivre leur formation, à acquérir d’autres compétences et à apprendre des autres femmes. La lettre explique aussi le processus de demande de candidature en précisant que les groupes intéressés peuvent contacter la coordonnatrice du programme pour obtenir de l’aide.

Les communautés doivent joindre à leur demande une lettre de soutien du directeur de la santé ou du directeur d’une organisation communautaire qui se consacre au projet et qui peut détacher deux employées pour aider à la mise en œuvre. De plus, chaque communauté doit identifier au moins quatre femmes qui seront formées en tant qu’animatrices — deux femmes employées dans les services de santé ou sociaux (comme une représentante de la santé communautaire et une conseillère en matière de drogue et d’alcool) et deux représentantes bénévoles de la communauté (comme une aînée et une travailleuse auprès des jeunes) qui s’engagent à participer à la formation d’animatrice de quatre jours. Il est aussi préférable que les communautés participent financièrement au projet, car cela aide à sa survie à long terme.

La communauté doit aussi indiquer si des ressources suffisantes (temps des employées, lieu de rencontre, soutien de la communauté, personnes pour diriger les activités culturelles) seront disponibles pour animer les ateliers qui auront lieu dans la communauté.

Le processus de demande lui-même est conçu pour indiquer la capacité de la communauté à entreprendre le programme. En complétant la demande dans les délais, la communauté prouve son esprit d’équipe et l’existence d’un soutien local pour le programme. Les communautés qui manquent de capacité peuvent recevoir le soutien de Chee Mamuk pour la mise en œuvre du programme. Les communautés qui ne sont pas choisies seront recommandées à d’autres organisations autochtones de lutte contre le sida qui assurent une éducation communautaire. Elles pourront les aider à augmenter leur niveau de réceptivité à des programmes comme Autour de la table de cuisine.

La coordonnatrice de programme et le groupe de travail évaluent les demandes et envoient les lettres d’acceptation aux communautés choisies, puis prennent un rendez-vous téléphonique avec les représentantes de la communauté. Au cours de ces conversations, on demande à chaque femme de penser aux points forts et aux défis de sa communauté et d’en discuter, surtout relativement à sa réceptivité aux discussions sur le VIH, les ITS et l’hépatite. Le groupe de travail se compose d’employés de Chee Mamuk, d’un évaluateur, d’un représentant de l’organisme de financement de la Santé des Premières nations et des Inuits et d’une infirmière de rue du programme partenaire de Chee Mamuk. Le groupe de travail aide à guider la prise de décisions importantes du programme comme la sélection des communautés, l’évaluation des résultats et les recommandations pour les programmes futurs.

Un appel téléphonique de suivi permet d’identifier quelles questions précises les représentantes de la communauté estiment qu’il faut aborder pendant la formation.

Formation

La formation de quatre jours prépare les représentantes de la communauté à devenir des leaders qui organiseront et mettront en place le programme Autour de la table de cuisine dans leur communauté. Les participantes de différentes communautés sont formées ensemble dans un lieu central pour leur permettre de sortir de leur communauté et de se consacrer entièrement à la formation Autour de la table de cuisine. Cela leur donne aussi l’occasion de rencontrer des femmes d’autres communautés avec lesquelles elles peuvent partager des idées et former des réseaux.

La formation s’attache à l’adaptation du programme Autour de la table de cuisine que les femmes mettront en place dans leur communauté. Les futures animatrices doivent d’abord être participantes au même type d’atelier que ceux qu’elles dirigeront dans leur propre communauté. Les formateurs leur expliquent ensuite comment animer ces ateliers à l’aide de techniques d’enseignement traditionnelles et leur donnent des conseils pour que l’atelier qu’elles animent soit un succès.

Les sujets couverts sont les suivants : le contexte du VIH et les communautés autochtones; une bonne confiance en soi; des notions de base sur le VIH, les ITS et l’hépatite; comment consommer de l’alcool et des drogues de manière plus sécuritaire; et une sexualité saine. 

Les futures animatrices reçoivent des outils de planification, des guides pour les ateliers, du matériel éducatif et un tableau illustré autoportant. Ce dernier remplace une présentation PowerPoint et donne un caractère plus intime et informel à la partie éducative visuelle de chaque atelier. Pour plus d’information sur ce matériel, veuillez communiquer avec Chee Mamuk.

Les animatrices reçoivent aussi six plans de cours (les titres des ateliers figurent dans la rubrique « Mise en œuvre dans la communauté ») qui aideront les femmes à organiser et diriger les ateliers Autour de la table de cuisine dans leurs communautés. Chaque plan de cours présente les objectifs de l’atelier, l’évaluation des connaissances du groupe sur le sujet, les activités, le calendrier et le matériel requis avec précision. Le plan de cours indique aussi à l’animatrice à quel moment utiliser le tableau autoportant pour illustrer les sujets discutés.

Finalement, les animatrices reçoivent des conseils et des directives pour créer, mettre en œuvre et animer un programme adapté aux besoins de leur propre communauté. Elles reçoivent de l’aide pour élaborer un plan de mise en œuvre dans la communauté. Celui-ci comprend les dates des ateliers, le ou les sites, quelle animatrice prendra la direction de l’équipe et qui sera responsable des différentes tâches (organiser la nourriture, communiquer avec la coordonnatrice de programme, etc.). La formation se termine par une cérémonie traditionnelle qui célèbre la fin de la formation et reconnaît la force des femmes qui vont rapporter ces enseignements difficiles dans leurs communautés.

Mise en œuvre dans la communauté

Bien qu’Autour de la table de cuisine suive une structure spécifique, les ateliers peuvent être facilement adaptés aux besoins de chaque communauté selon les indications des participantes et animatrices locales.

Les animatrices commencent par décider du meilleur moment pour organiser les ateliers – après-midi ou soirée, jour de semaine ou fin de semaine, etc. – pour attirer le plus de participantes possible. Il peut y avoir 10 à 35 femmes par atelier, le nombre idéal varie selon la communauté. En se basant sur les expériences précédentes, Chee Mamuk recommande d’organiser un atelier toutes les deux semaines. Un atelier par mois n’est pas assez fréquent pour que le groupe se solidifie et un par semaine peut être difficile à organiser.

Recrutement des participantes dans la communauté

Les participantes sont recrutées principalement par le bouche-à-oreille surtout dans les petites communautés isolées. Les animatrices sont encouragées à parler à leur famille, leurs amies, à mettre des annonces dans les journaux, à envoyer des invitations personnelles ou à faire des annonces lors de rassemblements ou de réunions communautaires.

Le recrutement donne de bien meilleurs résultats quand le programme est présenté comme un « groupe sur le bien-être des femmes » qui aborde des sujets de culture et de santé traditionnels comme une bonne estime de soi, les drogues et l’alcool, la sexualité saine et le VIH. Une communauté qui avait commencé à annoncer le programme comme étant un « groupe sur les femmes et le VIH » n’a attiré aucune participante. Quand la communauté a annoncé un groupe sur le bien-être des femmes avec le VIH comme l’un des nombreux thèmes de discussion, elle a pu recruter un grand nombre de participantes.

La taille des groupes varie de 11 à 35 participantes. Dans les communautés qui avaient signalé le besoin d’une programmation plus ciblée, le recrutement était limité à une certaine population comme les jeunes femmes, ou les femmes à haut risque de contracter le VIH, une ITS ou l’hépatite.

Ateliers

Le programme se compose généralement de six ateliers de trois heures. Typiquement, les femmes se retrouvent pour partager un repas qui est suivi d’une heure d’activités d’apprentissage sur le sujet prévu illustrées par le tableau autoportant et d’autres matériels visuels. Puis le groupe participe à une activité culturelle tout en continuant à parler du sujet de la soirée de manière informelle. Chaque atelier couvre un sujet différent :

Atelier 1 : Introduction au programme Autour de la table de cuisine et discussion sur les points forts et les défis des populations autochtones

À la fin de l’atelier, les participantes seront en mesure :

  • D’identifier les défis et les points forts des populations autochtones
  • De décrire comment des défis peuvent exposer une personne au risque de contracter le VIH, une ITS ou l’hépatite
  • D’expliquer comment les individus et les communautés peuvent utiliser leurs points forts pour prévenir les infections et aider les personnes atteintes d’une infection
Atelier 2 : Bonne estime de soi

À la fin de l’atelier, les participantes seront en mesure de :

  • Décrire ce qu’est une bonne estime de soi  
  • Identifier des sources d’estime de soi
  • Identifier comment l’estime de soi a des répercussions sur la vie des personnes
  • Identifier les messages positifs relatifs à l’estime de soi
Atelier 3 : Mythes et réalités sur le VIH et l’hépatite

À la fin de l’atelier, les participantes seront en mesure de :

  • Décrire comment on peut contracter le VIH et l’hépatite ou pas
  • Offrir un soutien informel aux personnes vivant avec le VIH
Atelier 4 : Sexualité saine

À la fin de l’atelier, les participantes seront en mesure de :

  • Décrire ce qu’est une sexualité saine
  • Décrire le dépistage, le traitement et la prévention des ITS
  • Identifier les messages positifs sur la sexualité
Atelier 5 : Drogues et alcool

À la fin de l’atelier, les participantes seront en mesure de :

  • Décrire la consommation de drogues et d’alcool dans leur communauté
  • Décrire comment la consommation de drogues et d’alcool augmente le risque de transmission du VIH, de l’hépatite B et C et des ITS
  • Décrire les façons de réduire sa consommation de drogue et d’alcool ou de s’arrêter
  • Identifier les ressources de soutien
Atelier 6 : Cérémonie de clôture

Les communautés sont encouragées à aborder ces six thèmes, mais elles peuvent choisir d’autres thèmes mieux adaptés à leurs cas avec la coordonnatrice de projet. Les groupes choisissent une activité traditionnelle qui accompagnera chaque sujet abordé. Certains groupes choisissent une activité culturelle différente pour chaque atelier alors que d’autres préfèrent travailler à une seule activité comprenant plusieurs étapes (comme la fabrication d’un tambour) pour tous les ateliers.

Les activités culturelles comprennent la fabrication de mocassins, la mise en conserve, le tissage, la pêche, la fabrication de panier, de pagaie, la culture et la collecte de plantes médicinales traditionnelles.

Les guides d’ateliers d’Autour de la table de cuisine, qui sont remis aux animatrices pendant leur formation, indiquent les points à souligner lors de chaque atelier et donnent des conseils pour encourager la participation aux discussions.

Pour illustrer les différents sujets et les liens qui existent entre eux, Chee Mamuk se sert d’un certain nombre d’activités brise-glace et de jeux qui augmentent le niveau d’énergie afin de stimuler la participation et la discussion. Le jeu de l’« épée et du bouclier » en est un bon exemple. Les participantes sont assises en cercle. Chacune choisit deux personnes : l’une sera l’épée et l’autre le bouclier. Au début, tout le monde bouge pour essayer de placer le bouclier entre elle et l’épée. Le manuel de formation de l’animatrice comprend aussi d’autres jeux conçus pour garder le niveau d’énergie élevé et encourager l’interaction entre les participantes.

Les animatrices peuvent également faire venir des invités comme des aînés, des infirmières ou des leaders culturels pour guider les participantes dans ces sujets. Chaque atelier se termine par un rappel des dates, heures et sujet de l’atelier.

Assurer un soutien continu à la communauté

Pendant la phase de mise en œuvre du programme, la coordonnatrice fait un suivi continu par le biais de courriels réguliers et de conversations téléphoniques avec chaque animatrice. Bien que les animatrices disent apprécier le soutien continu, Chee Mamuk n’offre pas de téléconférences générales avec toutes les animatrices, car celles-ci préfèrent de loin un soutien personnel.

La coordonnatrice se rend dans chaque communauté pour rencontrer les animatrices, aider à la planification et à la mise en place des ateliers, résoudre des problèmes et remplir les papiers s’il y a lieu. Cette visite est une excellente occasion de resserrer les liens entre les animatrices et Chee Mamuk.

Ressources requises

Ressources humaines

Les compétences et l’expérience de la coordonnatrice de programme sont essentielles au succès du programme. Il est préférable qu’elle soit autochtone, mais si cela est impossible elle doit avoir : 

  • Des compétences prouvées dans l’offre de services culturellement pertinents aux autochtones
  • Une grande expérience prouvée de travail avec les femmes autochtones dans des régions rurales, isolées et urbaines
La coordonnatrice de programme doit aussi avoir :
  • De l’expérience de travail dans le domaine du VIH/sida
  • D’excellentes qualités d’organisation et de gestion efficace du temps
  • Un esprit analytique et critique et de bonnes compétences de communication
  • De l’initiative et le désir de travailler en collaboration avec d’autres
Les instructrices qui animent la formation Autour de la table de cuisine doivent avoir :
  • Une grande expérience de travail dans les communautés autochtones
  • Une expérience de travail crédible dans les communautés autochtones
  • De l’expertise dans le domaine du VIH, des ITS et de l’hépatite
  • D’excellentes compétences d’enseignement et d’utilisation de techniques éducatives variées qui sont à la fois interactives et engageantes
  • Une expérience dans le domaine infirmier chez au moins l’une des deux instructrices est préférable

Animatrices professionnelles et bénévoles :

Il faut compter environ 150 heures en tout pour animer Autour de la table de cuisine dans une communauté.

Les deux animatrices de la communauté doivent être :
  • Des femmes de la communauté
  • Des professionnelles dans un domaine connexe (représentante de la santé communautaire, infirmière, conseillère ou travailleuse sociale)
  • À l’aise pour parler ouvertement et en privé de sexualité et du VIH/sida avec les membres de la communauté
Les deux animatrices bénévoles de la communauté doivent être :
  • Des femmes respectées et influentes dans leur communauté
  • À l’aise pour parler ouvertement et en privé de la sexualité et du VIH/sida avec les membres de la communauté
Les aînés de la communauté ou les spécialistes de la culture doivent être :
  • Des personnes respectées et influentes dans leur communauté
  • Des personnes qui connaissent bien les activités traditionnelles locales et sont capables d’enseigner ces traditions aux animatrices et aux participantes

Ressources matérielles

  • Classeurs de formation
  • Tableau illustré autoportant
  • Matériel promotionnel comme des affiches, autocollants, cartes postales, aimants, t-shirts et châles portant le logo du programme
  • Matériel visuel pour la formation et les ateliers 
  • Fournitures pour les activités culturelles pendant la formation et les ateliers
  • Repas et rafraîchissements pour la formation et les ateliers

Ressources financières

Pour éviter que les communautés demandent des fonds à Chee Mamuk pour couvrir leurs dépenses, chacune reçoit 2 500 $ en « subventions de départ » pour prendre en charge les frais de nourriture, de fournitures pour les activités et les autres dépenses nécessaires pour lancer le programme. Exemples de coûts :

Financement des communautés

Chaque communauté reçoit 2 500 $ en subventions de départ pour mettre en place le programme Autour de la table de cuisine. Cette somme couvre le coût de la nourriture et des fournitures requises pour les activités. Jusqu’à présent Chee Mamuk versait la moitié des fonds avant la formation et le reste à la moitié de la mise en place du programme. À l’avenir, les fonds seront versés à la communauté une fois que cette dernière aura établi un budget et un plan de mise en œuvre du programme, c’est-à-dire après la formation. Chaque communauté décide qui est responsable du budget et des relevés de dépenses.

D’autres fonds sont requis par Chee Mamuk pour couvrir l’impression des classeurs de formation, des tableaux illustrés et du matériel promotionnel (environ 7 500 $), embaucher une coordonnatrice de programme et payer les quatre jours de formation y compris les frais de transport des participantes (environ 80 000 $).

Défis

  • Retards fréquents causés par des évènements majeurs dans la communauté comme les naissances, la maladie, les décès.
  • Impossibilité pour certaines animatrices de se consacrer au programme à cause de leurs autres responsabilités; c’est pourquoi il est important de recruter quatre animatrices pour pallier ce problème.
  • Il est possible qu’une des animatrices communautaires soit surchargée de travail et que la tâche soit mal répartie au sein de l’équipe. Pour éviter cette situation, demander aux équipes d’identifier les points forts de chacune pendant la formation pour clarifier les rôles et mieux répartir le travail.
  • Les résultats recherchés impliquent des changements dans des attitudes et des comportements profondément ancrés. Le processus est donc long et difficile à mesurer. Pour atteindre les résultats escomptés à long terme, il est nécessaire de poursuivre ce programme. Il faut donc un financement continu et des cours de rappel pour aider les animatrices à rester à jour dans leurs connaissances.

Évaluation du programme

À ce jour, au moins 361 personnes, animatrices et participantes, ont participé à ce programme. Depuis 2006, des données d’évaluation ont été compilées à partir de plusieurs sources :

  • Documentation et rapport sur le projet préparés par diverses animatrices communautaires (voir des exemples de formulaires de rapport dans Renouer avec nos traditions dans Matériel du programme)
  • Entrevues personnelles (menées en personne, au téléphone ou par courriel) avec des employées du programme, des membres du groupe de travail Autour de la table de cuisine, des animatrices communautaires et des participantes
  • Observations relevées par les employées du programme pendant les ateliers
  • Évaluation des ateliers

Il en a été conclu que le programme a un impact général positif sur le partage culturel entre les communautés participantes et sur l’amélioration des compétences et de la confiance en soi chez les membres de chacune de ces communautés.

La collecte de données continue à être un défi pour Chee Mamuk. Les animatrices communautaires ont manifesté une certaine méfiance à l’égard des évaluateurs et une certaine appréhension relative à la conduite d’évaluation. Chee Mamuk s’efforce de résoudre ce problème en encourageant l’envoi de formulaires en échange, par exemple, de fonds supplémentaires pour d’autres ateliers.

Bien que Chee Mamuk estime que chaque communauté qui termine le programme Autour de la table de cuisine est un succès et que certains résultats positifs aient été notés dans les communautés desservies, les évaluateurs sont dans l’impossibilité de déterminer les normes qui définissent le « succès ». Chaque communauté ayant ses propres priorités et des ressources locales différentes, les résultats sont donc très variés. La majorité des personnes interrogées s’entendent toutefois sur le fait qu’intégrer une éducation sur la santé à un renouveau des enseignements traditionnels est un modèle efficace pour rejoindre la communauté.

Les évaluations des ateliers de formation par les animatrices étaient toujours positives. Les résultats à court terme comprenaient une augmentation des connaissances sur le VIH/sida et de la confiance en soi pour enseigner aux autres les pratiques culturelles petite, mais prometteuse. Les participantes ont ressenti une amélioration dans leurs :

  • connaissances culturelles
  • connaissances sur la santé
  • compétences culturelles
  • confiance en soi
  • fierté et identité culturelle

Les animatrices locales ont signalé une amélioration dans l’autogestion de la santé chez les participantes aux ateliers ainsi qu’un effet de ricochet quand les participantes transmettent ce qu’elles ont appris à d’autres membres de la communauté. Elles ont aussi signalé une réduction de la stigmatisation du VIH dans leur communauté.

Un intérêt croissant pour le programme se fait ressentir dans les communautés de C.-B. Dix-neuf communautés ont posé leur candidature au troisième cycle, sans compter les 10 dont la candidature est arrivée trop tard. Depuis le début de ce troisième cycle, 44 communautés ont demandé cette formation. Pour Chee Mamuk qui ne peut former que cinq communautés à la fois, cet intérêt est énorme. À l’avenir, Chee Mamuk espère tenir ce programme deux fois par an et organiser deux jours de formation pour les animatrices d’Autour de la table de cuisine qui aimeraient recevoir une formation et un soutien supplémentaires.

Un manque de ressources financières a empêché Chee Mamuk de mesurer les résultats à moyen et long terme.

Leçons tirées

  • Un moyen efficace d’engager les communautés autochtones à s’informer sur le VIH, les ITS et l’hépatite est d’utiliser les qualités naturelles de leader des femmes autochtones et de faire le lien avec les enseignements traditionnels.
  • Les communautés n’ont pas toutes le même niveau de réceptivité à l’égard d’un programme géré par des pairs et qui traite du VIH, des ITS et de l’hépatite.
  • Il faut déterminer avec précision dans quelle mesure la communauté est prête, adapter le programme à cette réalité et trouver du personnel engagé dans le projet pour augmenter les chances de succès.
  • Les animatrices communautaires doivent bien comprendre le programme, élaborer un énoncé clair d’objectifs et d’activités, identifier des ressources et planifier une évaluation continue avant la mise en œuvre dans chaque communauté. Le soutien continu du personnel du programme augmente les chances de succès.
  • Le réseautage entre les animatrices communautaires et les femmes qui ont déjà instauré le programme Autour de la table de cuisine facilite l’apprentissage dans les nouvelles communautés et aide à assurer la continuation du programme dans le temps.

Matériel du programme

Coordonnées

Pour plus de renseignements sur le programme veuillez communiquer avec :

Melanie Rivers
Chee Mamuk
BC Centre for Disease Control
655 West 12th Avenue
Vancouver, British Columbia
V5Z 4R4 Canada
Tel: 1-604-707-5605
www.bccdc.ca