Souhaitez-vous recevoir nos publications directement dans votre boîte de réception?

Saskatchewan
Regina Qu'Appelle Health Region
Image

Recevez Connectons nos programmes dans votre boîte de réception :

En quoi consiste le programme?

Le Programme d’entraide par les pairs est un moyen crucial par lequel la Région sanitaire Qu’Appelle de Regina tente d’améliorer les résultats de santé des personnes vivant avec le VIH. Le programme jumelle des personnes vivant avec le VIH qui ont de la difficulté à demeurer impliquées dans leurs soins, avec des pairs mentors qui vivent eux aussi avec le VIH. Le but du programme est de mettre à profit l’expérience vécue des pairs afin de rehausser l’implication et la rétention des personnes vivant avec le VIH dans les soins de santé.

Depuis la création du programme en mai 2012, le point de mire est de renforcer la capacité des mentors, de déterminer les meilleures façons de répondre aux besoins des clients (appelés « mentorés ») et de fournir des mesures de soutien adaptées aux personnes qui en ont besoin. Dans ses 15 premiers mois d’existence, le programme a fait appel à neuf pairs mentors, reçu 29 personnes sur recommandation, et effectué 21 jumelages de pairs.

Les mentors fournissent plusieurs services similaires à ceux offerts par d’autres travailleurs de soutien, avec une valeur ajoutée : ils ont vécu l’expérience d’être diagnostiqué d’une infection à VIH, de recourir à des soins de santé et de commencer un traitement. Les mentors fournissent du soutien téléphonique et en personne sans porter de jugement, mais aussi des recommandations, du counseling aux pairs, des services d’accompagnement et un plaidoyer pour la défense des droits, au besoin. La force du programme réside dans sa souplesse, qui permet aux pairs mentors et à leurs mentorés de se rencontrer aussi souvent ou rarement qu’il le faut pour donner au mentoré le type de soutien dont il a le plus grand besoin.

Depuis janvier 2014, le Programme d’entraide par les pairs utilise une approche qui permet aux mentors et mentorés de se rencontrer au moment et dans le lieu le plus pratique pour eux et où ils sont le plus à l’aise, du lundi au vendredi entre 8 heures et 16 h 30. En novembre 2013, le programme a commencé à offrir des services sans rendez-vous, à la Clinique de soins primaires du Centre de santé communautaire Four Directions.

Raison d'être du programme

En 2010, le Gouvernement de la Saskatchewan a dévoilé une stratégie globale pour répondre à l’épidémie du VIH dans la province, où on observe (depuis 2012) le taux le plus élevé de nouveaux cas diagnostiqués au Canada (soit 17 cas par 100 000 personnes) – plus que le double de la moyenne nationale.

La stratégie de la province prévoit la création de réseaux de pairs vivant avec le VIH afin de fournir un soutien « averti et acceptable » aux personnes vivant avec le VIH. Elle décrit comment un modèle de mentorat par les pairs pour les personnes vivant avec le VIH devrait fournir du soutien dans l’ensemble du continuum des soins.

Des données collectées auprès des fournisseurs de soins de santé de la Saskatchewan au cours du développement de la stratégie ont révélé que de nombreuses personnes étaient diagnostiquées tardivement d’une infection à VIH; et que d’autres, qui étaient diagnostiquées peu de temps après l’exposition, voyaient la maladie se développer rapidement.1 Des diagnostics tardifs et des cas de progression rapide de la maladie mettent en relief la nécessité d’une implication précoce et continue du client dans des soins et traitements contre le VIH.

  1. Ministère de la Santé de la Saskatchewan. Saskatchewan’s HIV Strategy 2010-2014 [Internet]. Government of Saskatchewan; 2010 [citée le 7 janvier 2014]. Accessible à l'adresse : http://www.health.gov.sk.ca/hiv-strategy-2010-2014

Mise en œuvre du programme

Le Programme d’entraide par les pairs est coordonné par la Région sanitaire Qu’Appelle de Regina, afin d’améliorer l’implication dans les soins, chez les personnes vivant avec le VIH dans la région administrative. L’un des programmes en la matière les mieux établis au pays, le Service de pairs navigateurs de Vancouver, a été une référence pour le développement de celui de Regina. Leurs équipes ont été en contact étroit; les coordonnateurs et les pairs se sont réunis en décembre 2012 et en septembre 2013 pour échanger leurs connaissances, leurs expériences et leurs pratiques exemplaires.

Le programme jumelle un mentoré à un mentor — une personne qui a une expérience vécue du VIH et qui a suivi la formation fournie par la Région sanitaire Qu’Appelle de Regina. Les mentors fournissent un soutien sur mesure afin d’impliquer leurs clients dans les soins, et de les aider à s’y maintenir. Les objectifs des mentors sont de fournir le meilleur soutien et les meilleurs conseils possible, d’être des intervenants qui appuient leurs mentorés, et de comprendre dans quelles circonstances ils devraient leur recommander de recourir à des services externes. Les mentors ont un rôle clé dans l’identification des défis et obstacles que rencontrent les mentorés, puis dans l’offre de recommandations appropriées de soutien additionnel.

Généralement, les mentors et les mentorés se rencontrent dans des endroits publics ou discutent au téléphone, ou encore vont ensemble dans le milieu des soins de santé et des services sociaux. La plupart des réunions se font sur rendez-vous, mais les mentors sont disponibles pour du soutien sans rendez-vous un après-midi par semaine à la Clinique de soins primaires de Four Directions.

Promotion

Au cours des premiers mois du Programme d’entraide par les pairs, les champions du programme (sa coordonnatrice, le coordonnateur de la stratégie sur le VIH dans la région de Regina et un spécialiste en maladies infectieuses) ont recruté des mentors et des mentorés en faisant connaître le programme à des professionnels des soins de santé de la Clinique des maladies infectieuses du Regina General Hospital ainsi qu’à des personnes vivant avec le VIH. Cette promotion se faisait de façon informelle, lorsque les champions le jugeaient approprié. Cette approche personnalisée fonctionnait bien lorsque le programme était à ses débuts et n’était pas encore bien connu.

Une fois la réputation du programme bien établie dans la communauté du VIH, le coordonnateur a visité les organismes communautaires avec lesquels le programme avait déjà des relations, comme le All Nations Hope Network, Carmichael Outreach, le Street Worker’s Advocacy Project et AIDS Programs South Saskatchewan. Le Programme d’entraide par les pairs fait aussi l’objet de publicité, également, lors d’exposés présentés au Wise Practices Gathering et lors d’une réunion des dépositaires d’enjeux liés au VIH, à laquelle participent des professionnels des soins de santé et des organismes communautaires du domaine du VIH à Regina.

Le nombre de recommandations en vue de devenir mentor ou mentoré a connu une augmentation, à mesure que des professionnels de la santé et des employés d’organismes communautaires ont rencontré la coordonnatrice du programme et certains des mentors, et ont commencé à comprendre les bienfaits de leurs services.

Recommandations

Mentors

La plupart des recommandations de mentors potentiels vient de la Clinique des maladies infectieuses de du Regina General Hospital, où sont fournis les soins pour le VIH à la plupart des personnes qui en ont besoin, à Regina. Certaines références viennent également d’infirmières de santé publique, de travailleurs sociaux et d’employés d’organismes et cliniques communautaires.

Les mentors sont habituellement des personnes qui ont de solides aptitudes à la prise en charge personnelle et chez lesquelles on a constaté une bonne santé spirituelle, émotionnelle et physique. Il est fréquent que des personnes qui ont une attitude positive et qui établissent facilement des liens avec d’autres personnes se voient recommander d’entrer en contact avec la coordonnatrice du programme pour évaluer leur potentiel de devenir des mentors.

Certains mentors ont vécu l’expérience de consommer des drogues et de surmonter une dépendance. Cette expérience a une valeur inestimable, car elle leur permet de puiser dans leur passé afin d’aider les mentorés qui pourraient être aux prises avec de tels combats. La valeur de cette expérience vécue doit par conséquent être considérée dans le contexte de la nécessité de fournir aux mentorés un soutien relativement stable, et la coordonnatrice préfère impliquer des mentors qui sont sobres depuis au moins un an après leur expérience de consommation de drogue.

Mentorés

Les recommandations à de nouveaux clients se font à l’aide d’un formulaire de recommandation (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas). Les mentorés doivent vivre avec le VIH, pour recevoir cette recommandation. Plus de la moitié des recommandations viennent de fournisseurs de soins de santé à la Clinique des maladies infectieuses. D’autres viennent de mentors, qui mettent leurs réseaux à profit pour identifier des personnes de la communauté qui ont besoin d’un soutien accru.

Dans plusieurs cas, le programme est recommandé à des personnes qui ont perdu contact avec les soins, ou qui ont été hospitalisées pour des complications associées au VIH. Environ 40 % des mentorés sont des personnes nouvellement diagnostiquées.

Admission de mentorés

La coordonnatrice du programme voit au suivi avec les clients potentiels auxquels le programme a été recommandé; habituellement, elle organise une rencontre initiale avec un mentoré potentiel au moment qui convient le mieux à celui-ci. Cette rencontre à caractère informel, et en s’adaptant à la personne, démontre aux participants potentiels que le programme s’adaptera aux conditions de leur situation présente sur le parcours vers la santé. Pendant la rencontre, la coordonnatrice écoute le client afin de saisir le type de soutien qu’il souhaite obtenir du programme.

Le mentoré et la coordonnatrice examinent également le formulaire d’admission du pair (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas), qui aide le mentoré à décrire ce qu’il espère tirer du programme et comment il considère qu’un mentor pourrait lui apporter le meilleur soutien. La coordonnatrice remplit le formulaire d’évaluation du pair, pour chacun (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas).

Si le mentoré potentiel est disposé à participer au programme, il remplit l’entente de consentement à la participation (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas), qui explique le but du programme et décrit quelles informations à son sujet seront communiquées aux mentors. La coordonnatrice souligne au mentoré que toute information qu’il partage avec elle et avec le mentor sera confidentielle.

À la fin de la première rencontre, le mentoré est invité à répondre à trois sondages — un sur la maladie chronique, un sur la stigmatisation et un sur l’observance thérapeutique. Il n’est pas obligatoire de répondre à ces sondages; personne n’est exclu du programme parce qu’il n’accepte pas de répondre à ceux-ci. Les formulaires servent à créer un dossier de données initiales à propos du mentoré, avant son implication dans le programme. Ceux qui remplissent et retournent les trois questionnaires reçoivent 20 dollars à titre d’honoraires. Les participants qui ont rempli ces questionnaires lors de l’admission seront invités à le faire de nouveau, périodiquement ou lorsqu’ils terminent le programme.

Recrutement de mentors

Le recrutement des mentors est une démarche continue, plutôt qu’un effort périodique. La coordonnatrice s’occupe des références de mentors au moment où elles lui arrivent.

Formulaire de candidature et entrevue informelle

Lorsqu’un mentor potentiel communique avec elle parce que le Programme d’entraide par les pairs lui a été recommandé, la coordonnatrice le rencontre pour une entrevue informelle. Pendant cette rencontre, le mentor potentiel remplit un formulaire de candidature, par ses propres moyens ou avec l’aide de la coordonnatrice (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas).

Le formulaire de candidature offre à la personne l’occasion de décrire sa connaissance des sujets qui seraient cruciaux dans ses liens à des mentorés. À Regina, où les populations les plus affectées par le VIH incluent les personnes autochtones et les personnes qui s’injectent des drogues, les mentors devraient avoir des connaissances sur la réduction des méfaits et sur la culture autochtone, et comprendre la dynamique qui existe dans le quartier centre-nord de Regina, où plusieurs clients vivent ou ont vécu.

Même si c’est une première expérience d’entrevue d’embauche pour plusieurs mentors potentiels, le caractère informel de l’entrevue avec la coordonnatrice leur permet de se sentir à l’aise. Pendant l’entrevue, la coordonnatrice pose au mentor des questions à propos de ses expériences de vie et de travail, en particulier en ce qui concerne la prestation de soutien et de conseils à d’autres personnes; elle lui demande aussi ce qu’il croit pouvoir apporter au programme.

Ces types de questions permettent aux candidats de parler de leurs forces et de considérer leurs contributions possibles. La coordonnatrice s’informe également d’autres aspects concrets, comme le temps que le candidat pourrait investir dans le mentorat et sa capacité de participer à de fréquentes séances de formation.

Vérification du casier judiciaire 

Pour chaque mentor potentiel, on doit vérifier la présence d’antécédents judiciaires (incluant la vérification des antécédents en vue d’un travail auprès de personnes vulnérables). La Région sanitaire Qu’Appelle de Regina veut s’assurer que les mentors ne posent pas de risques pour les clients. La coordonnatrice effectue cette vérification uniquement pour confirmer que la personne n’a pas de dossier d’actes de violence. Les éléments de casier judiciaire associés à la vie dans la rue, comme les infractions concernant la drogue et les délits mineurs, ne sont pas un obstacle à la participation au programme.

Entente avec le pair mentor

La relation entre la Région sanitaire Qu’Appelle de Regina et le mentor est décrite dans l’entente avec le pair mentor (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas). Pendant l’entrevue initiale, la coordonnatrice et le candidat examinent habituellement cette entente, puisqu’elle décrit leurs droits et leurs responsabilités. L’entente fournit également au mentor potentiel un aperçu de l’engagement en cause, qui nécessite un temps considérable pour la participation à des séances de formation et à des réunions, en plus des rencontres pour fournir le soutien aux mentorés. L’entente indique que le mentor peut en tout temps cesser de participer au programme, en donnant un préavis de deux semaines.

L’embauche de mentors

Après l’entrevue, les individus que la coordonnatrice du programme identifie comme étant de bons candidats pour le programme de mentorat et qui désirent y participer sont invités à une séance d’orientation.

Lors de cette séance, la coordonnatrice du programme remet aux nouveaux mentors un cartable qui contient tous les documents essentiels : l’entente de pair mentor, le formulaire concernant la Loi sur la protection des renseignements sur la santé, le formulaire de confidentialité de santé publique, le formulaire de contact du pair mentor et la procédure pour des visites plus sécuritaires à domicile de la Région sanitaire Qu’Appelle de Regina (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas, pour certains de ces formulaires). La description du poste de mentor, des renseignements importants au sujet du programme et une liste de ressources communautaires font également partie du cartable.

Candidats qui ne sont pas prêts à être mentors

Après l’entrevue, si la coordonnatrice du programme considère qu’un mentor potentiel n’est pas prêt pour ce rôle, il sera jumelé (avec sa permission) à un mentor et deviendra mentoré. Les mentors potentiels qui sont nouveaux dans la communauté, qui pourraient avoir besoin de connaissances supplémentaires et d’une formation ou qui ne comptent pas encore une année complète de sobriété peuvent être ainsi jumelés à un mentor.

Lorsqu’ils sont impliqués de cette façon dans le programme, les mentors potentiels peuvent enrichir leurs connaissances et recevoir un soutien supplémentaire de leurs mentors, et la coordonnatrice du programme peut observer leurs progrès. Il est arrivé que des mentorés deviennent mentors, bien que cette transition ne fasse pas partie des principaux buts du programme.

Rémunération

Les mentors sont rémunérés (sous la forme d’honoraires) pour leur soutien, leur formation et les réunions du personnel auxquelles ils participent dans le cadre du Programme d’entraide par les pairs, au même tarif que pour leurs rencontres avec des mentorés. On leur rembourse les dépenses de garde d’enfants et de transport liées à leur travail.

Formation des mentors

Une fois qu’un mentor a été recruté et qu’il a participé à la séance d’orientation avec la coordonnatrice du programme, il commence à assister aux réunions du personnel et aux séances de formation. La formation est continue et l’on s’attend à ce que les mentors participent au plus grand nombre possible de séances. Une formation continue permet aux mentors de perfectionner leurs connaissances et leurs compétences, ce qui améliore leur capacité de fournir du soutien aux mentorés. Elle leur permet également — pour la première fois, dans certains cas — de développer de précieuses compétences de travail.

Jusqu’ici, des séances sur la confidentialité, les notions fondamentales du VIH, la nutrition, le travail auprès de clients vulnérables, les habiletés de communication, l’animation, les limites, l’écoute active, l’affirmation de soi et les soins personnels ont été présentées aux mentors. D’autres occasions de formation — conférences, webinaires et ateliers — leur sont offertes régulièrement. Les mentors doivent avoir une connaissance élémentaire et une expérience vécue du VIH; de plus, avant d’être jumelés à des mentorés, ils apprennent à travailler avec des personnes qui rencontrent des obstacles dans l’accès aux soins et au soutien. Cette connaissance et cette capacité de fournir du soutien sont évaluées sur une base individuelle.

Réunions du personnel

Une fois par mois, la coordonnatrice du programme et les mentors se réunissent pendant une demi-journée. Lors de cette séance, la coordonnatrice informe les mentors des événements, réunions ou séances de formation à venir, et leur communique les informations administratives dont ils pourraient avoir besoin. Elle choisit aussi un sujet à aborder avec les pairs, pour accroître leur capacité de fournir du soutien aux mentorés.

Les réunions du personnel offrent aux mentorés l’occasion de faire un remue-méninges sur les orientations futures du programme. Ils peuvent aussi y partager des réalisations récentes ou des défis qu’ils rencontrent avec des mentorés. Ces réunions ont été cruciales au développement d’un mode de soutien entre pairs, parmi les mentors. Depuis la création du programme, les mentors ont appris à se connaître, ainsi que leurs forces et défis respectifs, et ils ont développé une communauté de soutien. Un solide lien de confiance s’est établi au sein de l’équipe de mentors; cela a rehaussé leur confiance en leurs capacités de soutenir d’autres personnes vivant avec le VIH.

Jumelage mentor/mentoré

La coordonnatrice du programme jumelle les mentors et les mentorés selon les préférences du mentoré, la disponibilité du mentor et les questions que le mentoré souhaite aborder, de même que ses propres impressions quant à la compatibilité des individus. Le processus de jumelage n’est pas une science exacte; la coordonnatrice du programme reconnaît qu’on ne sait jamais si le pairage sera optimal. Depuis la création du programme, un seul jumelage a pris fin (en raison de circonstances qui n’avaient rien à voir avec la relation entre le mentor et le mentoré).

Le nombre de mentors, de mentorés et de jumelages varie continuellement. En janvier 2014, sept pairs mentors et 20 mentorés participaient au programme; 29 mentorés avaient été jumelés à un mentor. Certains mentors continuent de perfectionner leurs compétences et n’ont pas encore été jumelés à un mentoré; d’autres s’occupent de plusieurs mentorés. Le programme est de petite taille, puisque Regina est une ville de taille moyenne dont la population est plus faible que celle d’autres capitales provinciales; par conséquent, elle compte moins de personnes vivant avec le VIH. On limite également le nombre de mentorés admis au programme, pour permettre aux mentors de perfectionner leurs compétences avant de s’occuper d’un plus grand nombre de mentorés.

Toutefois, la capacité du programme augmente, avec son expansion et celle du nombre de mentors recrutés et formés. En attendant d’être jumelés, les mentorés sont invités à participer à un groupe de soutien mensuel ainsi qu’à des séances et ateliers de formation, et à demander l’aide de la coordonnatrice du programme.

Première rencontre entre le mentoré et le mentor

Lorsqu’elle jumelle un mentor et un mentoré, la coordonnatrice du programme planifie une rencontre avec eux. La coordonnatrice du programme participe à cette rencontre pour fournir une structure et passer en revue l’entente de confidentialité (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas). Jusqu’ici, l’expérience révèle que les mentors préfèrent cette formule plutôt que d’organiser et de diriger eux-mêmes la rencontre initiale avec un nouveau mentoré. Toutefois, au fil de l’évolution du programme, l’objectif est que les mentors organisent et dirigent eux-mêmes ces rencontres.

Après la rencontre, la coordonnatrice du programme effectue un suivi téléphonique auprès du mentoré pour vérifier s’il est à l’aise de continuer avec son mentor. Elle fait également un débreffage avec le mentor. Cela lui permet de répondre aux questions et d’apporter des modifications au jumelage, pour augmenter les chances que le mentor et le mentoré développent une bonne relation.

Services

Le mentor ne fournit pas un ensemble établi de services à chaque mentoré; dans chaque cas, ils établissent ensemble des buts sur mesure et trouvent des moyens de les atteindre. Comme l’indiquent les annonces du programme, les mentors sont là pour écouter, répondre aux questions, servir de modèles positifs, relier les mentorés à des ressources communautaires, les aider à naviguer dans le système de soins de santé, échanger sur leurs expériences liées au VIH et les aider à composer sainement avec les difficultés du quotidien. Lorsqu’un mentor considère qu’un mentoré pourrait avoir besoin d’une aide supplémentaire, il facilite son aiguillage vers d’autres services appropriés.

Les mentors soutiennent leurs mentorés en les rencontrant ou en communiquant régulièrement avec eux, en les accompagnant à des rendez-vous et en les aidant à se fixer des buts. Certains mentors et mentorés se rencontrent souvent; d’autres le font lorsque le mentoré a besoin de plus de soutien. Les mentors s’efforcent d’être en contact avec leurs mentorés toutes les deux semaines, même si ce n’est que par téléphone. La qualité informelle de la relation est un atout du programme depuis le début de sa mise en œuvre; les mentors et les mentorés développent un lien qui permet aux clients de demander le soutien nécessaire au moment où ils en ont besoin.

Reddition de comptes

Les mentors et leurs mentorés déterminent les buts de leur relation; le formulaire de contact du pair mentor (voir la section Matériel du programme, dans cette étude de cas) est un outil qui leur permet de documenter comment ils atteignent ces buts. Le formulaire aide les mentors à noter le type de contact (en personne, par téléphone ou par Internet), le but principal de l’interaction (p. ex., rendez-vous, soutien, éducation, accompagnement, recommandation de services et développement de relation) et la durée du contact avec les mentorés. Il inclut aussi un espace où le mentor peut ajouter des notes au sujet du mentoré.

Ces formulaires sont recueillis une fois par mois et examinés par la coordonnatrice du programme. Ils permettent aux mentors et à la coordonnatrice de suivre les progrès de la relation entre le mentor et le mentoré. Ils servent également de confirmation des rencontres entre mentors et mentorés, en plus de fournir à la coordonnatrice des indices sur l’évolution de la relation et de lui permettre d’examiner tout défi ou problème rencontré par l’un ou l’autre. De plus, la coordonnatrice du programme utilise les formulaires pour compiler des statistiques sur le type de soutien reçu par les mentorés.

En dépit du fait que les formulaires sont conservés quelque temps au domicile du mentoré, un examen du coordonnateur de la vie privée de la Région sanitaire Qu’Appelle de Regina a conclu que ce processus ne constitue pas une violation de la confidentialité, puisque les formulaires ne contiennent aucun renseignement identifiant.

Groupe de soutien entre pairs

En septembre 2013, le Programme d’entraide par les pairs a mis sur pied le Groupe de soutien entre pairs, un groupe de soutien mensuel sans rendez-vous pour les personnes vivant avec le VIH, dirigé par des pairs mentors, à Regina. Les mentors choisissent les sujets à aborder et un mentor différent anime chaque discussion mensuelle.

Le groupe est ouvert à toutes les personnes vivant avec le VIH à Regina. La participation au groupe de soutien est un excellent moyen, pour les personnes qui ne sont pas inscrites au Programme d’entraide par les pairs, de rencontrer des mentors et d’autres personnes vivant avec le VIH de la même ville. Il n’est pas nécessaire d’être inscrit au Programme d’entraide par les pairs pour participer au groupe de soutien, mais les mentors encouragent les membres du groupe à s’y joindre s’ils considèrent que cela pourrait leur être bénéfique.

Prochaines étapes

Le Programme d’entraide par les pairs est une initiative récente, à Regina, et on prévoit en accroître la capacité. En date de novembre 2013, des mentors passaient un après-midi par semaine à la Clinique de soins de santé primaires de Four Directions, dans le quartier centre-nord de Regina. Cela leur permet de fournir du soutien sans rendez-vous à des personnes vivant avec le VIH. Une fois par mois, cette visite hebdomadaire des mentors coïncide avec les heures de présence en clinique d’un spécialiste des maladies infectieuses qui fournit des soins pour le VIH.

Il existe aussi un projet, au stade préliminaire, selon lequel des mentors accompagnent une fois par mois des spécialistes des maladies infectieuses dans une région rurale de l’extérieur de Regina. La présence de mentors à ces visites cliniques mensuelles pourrait donner aux membres de la communauté une occasion rare de parler ouvertement de leurs expériences avec d’autres personnes vivant avec le VIH.

En outre, on prévoit également fournir un bureau permanent aux mentors. La coordonnatrice du programme collabore avec les mentors afin de déterminer l’emplacement possible du bureau, dans la communauté. Un tel espace permettra aux mentors d’offrir d’autres services sans rendez-vous aux mentorés qui n’aiment pas les rendez-vous planifiés.

Ressources requises

  1. Coordonnatrice du programme : Fournit du soutien administratif, recrute des mentors et des mentorés, supervise les mentors, organise et facilite la formation des mentors.
  2. Pairs mentors : En phase initiale d’un tel programme, un pair mentor pour un à cinq mentorés, selon le degré de préparation, la disponibilité, la stabilité et les besoins du mentor.

Défis

  1. Financement continu. Les contrats de financement de courte durée du Programme d’entraide par les pairs rendent difficile la planification à long terme, notamment pour trouver un local permanent et pour réaliser une évaluation du programme.
  2. Espace. La souplesse est une des forces du programme, mais un espace bien à lui permettrait aux mentors d’élargir leurs services pour rencontrer des mentorés dans un cadre sans rendez-vous. Cela améliorerait l’accès des clients qui ne sont pas en mesure de prendre des rendez-vous ou qui ont besoin de soutien en situation de crise.
  3. Capacité des mentors. Le Programme d’entraide par les pairs n’en est qu’à ses débuts; les mentors ont encore besoin d’une bonne somme de formation et de soutien. Cela limite le nombre de jumelages possibles entre mentors et mentorés. HoweoToutefois, d’importants progrès ont été observés; les mentors apprennent à se soutenir mutuellement et à assumer plus de responsabilités dans la planification.
  4. Développer la confiance. Il faut du temps pour développer la confiance entre les mentors et les mentorés, puisque plusieurs mentorés arrivent au programme avec des expériences antérieures de traumatisme et de maltraitance. Les mentors et la coordonnatrice du programme collaborent diligemment avec les mentorés à développer la confiance, en effectuant des suivis et en offrant un soutien sans préjugés.
  5. Relation mentor-clinicien. Le double rôle de certains mentors qui sont également des patients peut constituer un défi pour les mentors et les cliniciens. Une stratégie de réponse à ce défi prévoit que la coordonnatrice du programme favorise la communication entre le Programme d’entraide par les pairs et les cliniciens, afin que les préoccupations des deux parties soient abordées. On espère également que la présence continue de mentors à la Clinique de soins de santé primaires de Four Directions aidera à faire en sorte qu’ils se perçoivent comme des professionnels et soient perçus comme tels par les cliniciens.
  6. Limites des communications. Des mentors peuvent avoir des plans limités d’appels téléphoniques et de messages textes sur leur téléphone cellulaire personnel. Cela peut limiter les contacts avec les mentorés. Une solution envisagée serait de couvrir les coûts d’appels téléphoniques limités et de messages textes illimités sur les cellulaires des mentors.

Évaluation du programme

Le Programme d’entraide par les pairs n’a pas été évalué de façon formelle. Toutefois, des données anecdotiques donnent à penser que le programme a un impact. La plupart des mentorés jumelés à un mentor sont impliqués dans des soins et se présentent régulièrement à leurs rendez-vous. On a observé une hausse du nombre de références de nouveaux mentors et mentorés et du nombre de jumelages; le programme a élargi ses services à la Clinique de soins de santé primaires de Four Directions. Un modèle logique a été préparé et servira de fondement à l’évaluation future du programme.

Pour en savoir plus sur les données probantes qui appuient la navigation du système de santé dans le domaine des soins VIH de manière plus vaste, veuillez consulter : La navigation du système de santé : un examen des données probantes.

Leçons tirées

  1. Fournir un soutien fondé sur l’expérience vécue. Les personnes qui vivent avec le VIH sont bien placées pour en aider d’autres. Les mentors établissent avec les mentorés un rapport que des fournisseurs de services ne pourraient peut-être pas égaler. Cette expérience partagée augmente les chances que les mentorés demandent du soutien lorsqu’ils en ont besoin.
  2. Fournir un soutien souple et adapté. Les mentors et les mentorés sont libres de définir les limites de leur relation. Les interactions peuvent être aussi fréquentes ou sporadiques qu’ils le souhaitent, et les types de soutien offerts varient. Les mentorés peuvent ainsi recevoir le soutien dont ils ont besoin, au moment opportun.
  3. Donner l’occasion aux mentors d’interagir entre eux. Le Programme d’entraide par les pairs est doté d’un cadre solide pour le soutien mutuel des mentors. Cela inclut des séances de formation, des ateliers et des réunions d’employés. Cette communauté offre aux mentors un espace pour discuter des défis, des réussites et des enjeux qu’ils rencontrent avec leurs mentorés.

Matériel du programme

Coordonnées

Pour plus de renseignements sur le Programme d’entraide par les pairs, veuillez communiquer avec :

Nicole Bachynski
Coordonnatrice du Programme d’entraide par les pairs
2110 Hamilton Street
Regina, SK S4P 2E3
306-766-6857
nicole.bachynski@rqhealth.ca