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Alberta
Streetworks
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En quoi consiste le programme?

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Le Projet de prévention de l’overdose fournit aux  personnes qui consomment des drogues injectables et à leurs réseaux sociaux des stratégies pour éviter l’overdose, y compris l’accès à la naloxone et une formation sur la façon d’administrer cette substance. Le projet sensibilise aussi les professionnels qui s’occupent de ces personnes (comme la police, le personnel paramédical et autres professionnels des soins de santé) à la prévention de l’overdose et à l’administration de la naloxone.

Le Projet de prévention de l’overdose est géré par Streetworks, qui est le seul programme d'échange de seringues à Edmonton et qui opère à partir de cinq emplacements et d’une camionnette pour le travail d’intervention en soirée. Le programme de base comprend six membres du personnel (quatre infirmiers(-ères) et deux travailleurs d’approche) et est financé par l’Alberta Community VIH Fund (ACHF), avec une contribution d’Alberta Health Services pour couvrir les fournitures médicales.

En rencontrant des personnes qui consomment des drogues injectables par le biais d’autres efforts d’intervention, le personnel de Streetworks identifie les clients-consommateurs d’opiacés (ou les personnes dans leurs réseaux sociaux) qui peuvent éventuellement participer au Projet de prévention de l’overdose. Chaque participant doit suivre une formation courte, mais complète, en respiration artificielle et administration de naloxone avant de recevoir une trousse de prévention de l’overdose qui comprend deux doses de naloxone. Les participants sont alors en mesure de prodiguer les premiers soins d’urgence à leurs camarades consommateurs de drogues en cas d'overdose, avant de se tourner vers une assistance médicale professionnelle.

Raison d'être du programme

Le Projet de prévention de l’overdose a été créé par Streetworks, qui a débuté en 1989 sous le nom de « Needleworks », lorsque huit organismes urbains se sont associés pour répondre au problème du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables et les travailleurs du sexe en créant un programme d’intervention d’échange de seringues. Depuis, Streetworks a évolué pour devenir un programme d’intervention multiservices pour la réduction des méfaits et l’éducation en soins de santé primaires.

Durant les premières années d’opération de Streetworks, le personnel d’approche a remarqué un certain nombre de problèmes de santé affectant les personnes qu’il desservait. Très vite, il est apparu évident que la population cible avait besoin d’un éventail large et complet de services et des infirmiers/infirmières ont rejoint l’équipe en 1995.

Jusqu’à ce que Streetworks crée son Projet de prévention de l’overdose en 2005, il n’existait aucun programme de réduction des méfaits visant spécifiquement à diminuer le nombre d’overdoses et de décès par overdoses en Alberta. Cependant, l’Alberta Medical Examiner’s Office a rapporté plus de 300 cas de décès dus à l’overdose d’opiacés ou de cocaïne en 2003.

Entretemps, le projet Non-Prescription Needle Use de l’Alberta, un consortium de 39 organismes qui comprend des représentants fédéraux et provinciaux, a reconnu que les programmes de réduction des méfaits sont cruciaux pour atteindre les jeunes, les personnes d’origine autochtone et celles qui ont des problèmes de santé mentale. Les décès par overdose ont été considérés comme une question d'actualité dans la province, en particulier au sein de la population desservie par Streetworks.

Étant donné le statut de la loi en regard de la consommation de drogues injectables, les usagers sont souvent les seuls témoins présents lorqu’un(e) autre camarade fait une overdose. Nombre d’entre eux sont réticents à appeler le service d’intervention d’urgence, car ils ont peur d’être appréhendés vu que les appels d’ambulance liés à la drogue sont généralement suivis par la police. Compte tenu de cet état de fait délicat, la formation des toxicomanes pour l’administration de la naloxone afin d’inverser une overdose d’opiacé est un moyen efficace d’éviter un décès au sein de cette population des plus vulnérables.

L’idée d’utiliser la naloxone au niveau communautaire a été inspirée par le travail de la Chicago Recovery Alliance, qui a signalé qu’environ 10 % des personnes formées par cet organisme pour administrer la substance l’ont utilisée pour prévenir une overdose au cours de la première année. Regarder une vidéo de Chicago Recovery Alliance en anglais sur le mode d'emploi de naloxone.

Au départ, le financement du projet comprenait un budget pour développer un manuel sur les drogues et une campagne de sensibilisation à l’overdose, dont certains éléments servent d’outils éducatifs pour les participants. Bien que le financement propre à ce projet ait pris fin en 2007, le conseil de Streetworks a décidé que le projet était crucial et il a continué à le gérer avec des dons, en réaffectant de ressources d’autres projets et en divisant les responsabilités parmi le personnel de Streetworks pour assurer le projet.

Mise en œuvre du programme

Lieu

Quoiqu’il y ait une haute incidence de consommation de drogues injectables à travers toute la ville d’Edmonton, les services de Streetworks se concentrent sur le noyau urbain, où le besoin est le plus grand. Streetworks a cinq sites de jour établis, dont deux sont les sites principaux. Le programme a une camionnette qui opère cinq ou six soirs par semaine. Les membres du personnel se déplacent aussi à pied pour intervenir auprès des clients pendant la journée.

Dans le Projet de prévention de l’overdose, les travailleurs d’approche peuvent contacter une personne qui consomme des drogues injectables n’importe quand et dans n’importe lequel de ses sites, à condition qu’il y ait un infirmier ou une infirmière disponible. De même, la formation pour la prévention d’overdose peut avoir lieu n’importe quand et dans n’importe quel site. Étant donné le mode de vie chaotique de nombreuses personnes qui consomment des drogues injectables, le personnel d’intervention se doit d’être très flexible et de faire de la formation quand et là où c’est possible afin de profiter de toute occasion pour dispenser de l’éducation.

Recrutement et engagement

Les usagers de drogues injectables

Les participants entendent parler du projet et de ses avantages par le biais du personnel d’approche, par le bouche à oreille (c.-à-d. des personnes avec qui ils consomment) ou bien par des prospectus/brochures distribués dans les principaux secteurs de la ville. Il arrive souvent qu’un participant attiré vers Streetworks pour obtenir des aiguilles propres, des condoms et autres fournitures gratuites, se tourne à nouveau vers le programme pour profiter de services supplémentaires, comme le Projet de prévention de l’overdose.

En fournissant des services à une personne qui se drogue par intraveineuse, le personnel de Streetworks détermine si elle (ou toute autre personne dans son réseau social) consomme des produits opiacés, et peut donc devenir un candidat potentiel à la formation de prévention d’overdose. Une fois que cela a été déterminé par le personnel de Streetworks, un infirmier ou une infirmière explique au consommateur les avantages de suivre une formation — à savoir qu’elle peut lui sauver la vie ou celle d’un camarade — et évalue si la personne est prête à participer. Toute personne est autorisée à participer au programme, en autant qu’elle soit suffisamment intéressée, lucide, et accepte de passer de 20 à 25 minutes pour suivre la formation.

L’effet de la compassion

Les personnes qui consomment des drogues injectables ont tendance à être exclues des services destinés à la population en général et sont souvent aux prises avec le chômage, le sans-abrisme, le système de justice pénale et un état de santé loin d’être optimal. Bien que les problèmes de santé mentale soient très répandus parmi les usagers de drogues injectables, on connaît peu de choses dans la rue sur la dépression, la schizophrénie, le trouble bipolaire, les personnalités antisociales, la démence, la paranoïa, la personnalité obsessionnelle-compulsive, etc. De nombreuses personnes se soignent par elles-mêmes avec des drogues illicites afin de traiter leurs problèmes de santé mentale sous-jacents.  

Un programme comme Streetworks est souvent le seul endroit où un toxicomane peut aller et où il sera traité comme un être intelligent et digne de respect. Le Projet de prévention de l’overdose demande aux participants de participer à leurs propres soins. Cette approche fonctionne bien au niveau communautaire, car cette communauté particulièrement vulnérable de toxicomanes a tendance à se sentir indigne ou méfiante envers les réseaux de soutien traditionnels, ou bien incapable de les contacter. Ils sont donc enclins à chercher du soutien entre eux, et seront mieux en mesure de s’entraider s’ils sont équipés de la formation et des outils nécessaires.

Statistiques de la clientèle de Streetworks en 2009 :

  • 63 % étaient d’origine autochtone  
  • 3,5 %  avaient 19 ans et moins
  • 38,6 % étaient des femmes travaillant dans la rue

 « Nous avons toujours trouvé que si nous travaillons avec un groupe de membres de la communauté, la santé du groupe en est fortement améliorée. De nombreuses personnes réalisent peu à peu qu’elles ont de la valeur et sont intelligentes, ce qui les conduit souvent à stabiliser leur vie, à consommer de façon plus modérée ou bien à arrêter la prise de drogues. Nous soulignons aussi la soif de connaissances manifestée par les membres de cette communauté. Cette population vulnérable s’entraide encore et à nouveau, car elle se sent indigne ou méfiante envers les systèmes d’aide actuels, ou bien incapable de les contacter. Le fait d’améliorer leur capacité de prendre soin d’eux-mêmes et des autres met en évidence les principes de santé de la population, de promotion de la santé et des soins de santé primaires ».

 - Marliss Taylor, Directrice du programme, Streetworks

Travailleurs de services d’urgence

Streetworks a des liens de longue date avec l’organisme Alberta Health Services (qui maintient et gère les services médicaux d’urgence de la province) et la police d’Edmonton. Un membre du service de police siège au conseil de Streetworks, et Streetworks offre une présentation en PowerPoint sur le Projet de prévention de l’overdose à chaque nouveau groupe de personnel paramédical.

Alors qu’il est en général difficile de faire une formation en face à face avec la police, le service de police a accepté de recevoir de l’information sur le Projet de prévention de l’overdose qui est distribuée à son personnel sous forme de courriel une fois par an. Les travailleurs de la santé, quant à eux, sont dans l’ensemble enthousiastes d’en savoir plus sur le projet. 

Intervention

Une fois qu’une personne semble intéressée et qu’un infirmier ou une infirmière la juge apte (c.-à-d.. lucide et réceptive) à tirer avantage du projet, l’infirmier ou l’infirmière la guide à travers la formation de prévention de l’overdose qui dure de 20 à 25 minutes. Quand cela est possible, la formation se déroule immédiatement après le recrutement de la personne dans le programme. Vu le mode de vie chaotique de nombreuses personnes qui consomment des drogues injectables, il est difficile de planifier des rendez-vous de suivi.  

La formation débute par une discussion avec le participant sur ses idées préconçues de ce qui se passe lors d’une overdose, et sur ce qu’il ferait pour aider une autre personne qui était victime d’une overdose. Cela permet à l’infirmier ou l’infirmière d’évaluer les connaissances de base du client, de corriger toute fausse information et d’adapter la formation à ses besoins.

Ensuite, l’infirmier ou l’infirmière passe en revue plusieurs conseils sur la façon de prévenir une overdose, comme administrer une dose de test et éviter de mélanger les drogues avec d’autres « sédatifs » ou de l’alcool. Il est essentiel d’insister sur ces points avec les participants, étant donné que la prévention primaire est un élément fondamental du programme. Le participant apprend ensuite à reconnaître les signes et symptômes d’une réelle overdose de drogue qu’il en soit lui-même victime ou quelqu’un d’autre. À ce point, on lui offre de visionner la vidéo « Any Positive Change », produite par la Chicago Recovery Alliance, pour l’introduire à la naloxone : ce que c’est, comment elle fonctionne, quelle overdose de drogues illicites elle peut inverser (et les drogues contre lesquelles elle n’est pas efficace) et enfin comment l’administrer de manière sécuritaire et efficace. Après le visionnement de la vidéo, l’infirmier ou l’infirmière en explore le contenu, et répond à toute question posée par le client.

Chaque participant apprend ensuite les techniques pour aspirer et injecter la naloxone (à lui-même ou éventuellement à ses pairs). S’ensuit une discussion sur les effets secondaires possibles et les conseils de soins de suivi. Un patient qui se réveille d’une overdose après injection de naloxone peut être extrêmement agité et irritable, et on apprend aux participants le genre de réactions auxquelles ils peuvent s’attendre. Vu qu’un décès en cas d’overdose de produits opiacés est généralement causé par l’arrêt respiratoire et le manque d’oxygène subséquent, et comme l’administration de naloxone prend plusieurs minutes à faire effet, l’infirmier ou l’infirmière forme aussi chaque participant à administrer la respiration artificielle (RA) après avoir injecté la substance. Pour plus de renseignements sur les conseils offerts durant la formation, veuillez entrer en contact avec Streetworks.     

La trousse fournie aux participants comprend deux doses de naloxone (certaines personnes victimes d’une overdose ont besoin d’une deuxième dose de naloxone pour commencer le processus d’inversion d’overdose), des aiguilles (de taille appropriée pour les injections intramusculaires), des seringues, des tampons à l'alcool, un masque de secours, des gants et des cartons aide-mémoire pour se souvenir des étapes à suivre pour administrer la naloxone et la respiration artificielle. Une carte pour portefeuille justifiant la possession de naloxone est aussi fournie.

Les participants sont invités à revenir dans un an pour refaire la formation et pour qu’un infirmier ou une infirmière vérifie les dates de péremption de la naloxone. Dans le cas où un participant administre une dose de naloxone avant la fin de l’année, on lui demande de revenir pour obtenir du soutien et pour se réapprovisionner en naloxone. 

Travailleurs de services d’urgence

Le Projet de prévention de l’overdose comprend la sensibilisation des travailleurs de services de santé d'urgence, comme ceux qui travaillent en salles d’urgence, au sein des services médicaux d’urgence et du service de police d’Edmonton. Le travail de sensibilisation est parfois très bref (comme un courriel envoyé à tous les travailleurs), ou bien plus investi (comme une présentation en PowerPoint d’une durée de trois heures pour tout le personnel).

La sensibilisation des travailleurs de services de santé d'urgence est un élément particulièrement crucial du programme, car ces derniers peuvent avoir affaire à un patient à qui on a injecté de la naloxone. Bien que les travailleurs de la santé connaissent la naloxone dans un contexte hospitalier où cette substance est administrée aux patients qui ont fait une overdose de médicaments, ils ne reconnaîtront pas nécessairement le besoin immédiat de l’utiliser avec les consommateurs de drogues injectables. Administrer de la naloxone n’est pas bien différent que d’administrer de l’épinéphrine à une personne allergique à une piqûre d’abeille. Ce n’est pas une drogue pouvant entraîner une dépendance et elle n’a d’autre utilité que d’inverser une overdose de produits opiacés.

Grâce à la sensibilisation à l’égard du Projet de prévention de l’overdose et l’administration de la naloxone par les personnes qui consomment des drogues injectables, les travailleurs de services de santé d'urgence seront plus à même de travailler dans une situation où ce médicament a été injecté à une personne ayant fait une overdose, et ils pourront ainsi mieux aider le patient.

La police doit aussi être au courant du projet. Dans le cas contraire, certains usagers risquent d’avoir leurs doses de naloxone confisquées en cas de confrontation avec la police, peu importe si elles ont d’autres drogues en leur possession ou non.

Ressources requises

Ressources humaines

Étant donné que le Projet de prévention de l’overdose ne reçoit actuellement aucun financement, la poursuite du projet dépend entièrement du personnel de Streetworks mentionné ci-dessous, qui assume, dans la mesure du possible, des responsabilités s’ajoutant à celles de leur poste actuel :

Coordonnateur(-trice) du programme

Supervise le personnel, assure le réapprovisionnement des stocks de naloxone, se tient au courant des derniers développements sur la réduction des méfaits à l’échelle internationale

Infirmiers(-ères)

Se sentent à l’aise de travailler avec la clientèle cible de façon respectueuse et non-critique; forment les participants à l’administration de la naloxone

Personnel de sensibilisation

Se sentent à l’aise de travailler avec la clientèle cible et ont des aptitudes pour motiver les clients à participer à la formation

Médecin

Le programme doit avoir des liens étroits avec un médecin qui, bien que ne faisant pas partie du personnel, est capable de prescrire des ordonnances de naloxone et y consent, en sachant que le client peut l’administrer à un pair qui est victime d’une overdose, plutôt qu’à lui-même. Les médecins qui n’ont pas travaillé de près avec des usagers de drogues injectables risquent de ne pas comprendre le besoin qu’ont les membres de cette communauté de pouvoir s’administrer de la naloxone par eux-mêmes; il est donc essentiel de trouver un médecin qui connaît ce milieu.  

Ressources matérielles

  • Ressources imprimées à distribuer aux participants : « Uptown, Downtown: The Drogue Handbook », « Vein Care », « Street First Aid » ainsi que des brochures sur les maladies transmissibles sexuellement 
  • Affiches promotionnelles (qui peuvent être tout simplement des photocopies en noir et blanc)
  • Vidéo: « Any Positive Change »
  • Des ordonnances de naloxone (obtenues de médecins locaux par Streetworks)
  • Deux doses de naloxone par personne
  • Trousses de prévention de l’overdose contenant deux doses de naloxone, ainsi que des aiguilles et seringues, tampons à l'alcool, masques de secours, gants et cartons aide-mémoire
  • Cartes pour portefeuille justifiant la possession de naloxone par les participants

Ressources financières

Streetworks n’étant pas en mesure d’assurer un financement continu pour le Projet de prévention de l’overdose, le projet est maintenu en gardant les coûts au minimum. Par exemple, le coût d’impression des affiches et des brochures est négligeable, car elles sont produites de la façon la plus simple possible (elles sont crées par un logiciel de traitement de texte et photocopiées selon le besoin).

Les membres du personnel offrent une formation de prévention de l’overdose d’une durée de 20 à 25 minutes aux clients de Streetworks qui peuvent en bénéficier, en même temps qu’ils contactent ou sont contactés par Streetworks pour obtenir d’autres services. À part la naloxone, les trousses de prévention de l’overdose comprennent des articles qui sont distribués dans le cadre d’autres programmes offerts par Streetworks.

Les seules dépenses supplémentaires encourues pour le projet sont l’achat de la naloxone et le coût de production du manuel sur les drogues. À l’heure actuelle, avec un coût estimatif de 20 $ à 25 $ par dose de naloxone, Streetworks dépense environ 1800 $ de naloxone par an (environ 80 doses par an). Streetworks dépense aussi 6 000 $ par an pour imprimer ses manuels sur les drogues. Actuellement, ces sommes sont couvertes par des dons privés et par les réserves monétaires de l’organisme.

Défis

  • Obtenir un financement continu et suffisant pour se procurer un approvisionnement régulier en naloxone afin de continuer à offrir le programme
  • Obtenir un approvisionnement en naloxone suffisant et régulier à un coût viable
  • Atteindre la clientèle cible se complique par les lois concernant la consommation de drogues injectables
  • Obtenir la participation des travailleurs de services d’urgence, en particulier de la police, qui risquent de mal connaître la naloxone

Évaluation du programme

Une évaluation interne du Projet de prévention de l’overdose qui a été effectuée au sein du personnel de Streetworks, des partenaires du projet et des travailleurs d’urgence, a démontré qu’entre 2005 et 2007, le projet a formé 50 personnes en respiration artificielle et administration de naloxone, ce qui a eu pour résultat neuf inversions d’overdoses. Par conséquent, malgré le manque de financement, le conseil du programme a décidé de poursuivre le programme aussi longtemps que possible, étant donné qu’il est crucial pour sauver des vies.  

Dans l’ensemble, le programme Streetworks s’est avéré efficace lors d’une étude menée en 2003 par le Health Innovation Fund de l’organisme Alberta Health Services (anciennement appelé Capital Health Region). L’étude a démontré qu’entre 2000 et 2003, alors que le programme Streetworks avait doublé de taille, il y a eu une diminution du nombre d’appels d'ambulance et du nombre de jours passés en soins actifs pour les usagers de drogues injectables, ainsi qu’une augmentation du nombre de visites « appropriées » en salles d’urgence hospitalières (visites qui correspondaient raisonnablement à l’état de santé de l’individu en question). En 2009, les centres de Streetworks ont reçu 20 444 visites et distribué 701 403 seringues. 

En maintenant le cap, le programme Streetworks travaille à intégrer un système d’évaluation du projet, qui sera élaboré à partir des registres du programme, de planches contact, d’évaluation de la part des participants au programme, de rapports isolés, de comptes rendus de réunions, de commentaires de partenaires et du journal des infirmiers ou des infirmières du projet. Un contrôle continu permettra une réflexion constante et des changements de pratique.

Leçons tirées

  • Étant donné leur vulnérabilité sur les plans social et légal, les personnes qui font usage de drogues sont souvent réticentes à téléphoner aux urgences lorsqu’un membre de la communauté fait une overdose. Il est par conséquent essentiel dans une optique de réduction des méfaits de former cette communauté à administrer ses propres soins d’urgence en cas d’overdose.
  • Le fait de responsabiliser les personnes qui utilisent des drogues injectables à administrer leurs propres soins d’urgence en cas d’overdose (que ce soit pour elles-mêmes ou pour d’autres personnes dans leur cas) peut diminuer le nombre de jours passés en soins actifs hospitaliers, ainsi que le nombre de visites inutiles en salle d’urgence.
  • Le fait d’apprendre aux personnes qui consomment des drogues injectables à administrer leurs propres soins et à soigner les autres les responsabilise, les sensibilise à leur propre consommation de drogue et ses effets potentiellement mortels, ce qui sert parfois de catalyseur pour changer leur habitude à l’avenir.  
  • Le travail de sensibilisation parmi le personnel de la police est un élément essentiel à tout programme qui utilise de la naloxone.
  • Les travailleurs de santé d’urgence, bien que connaissant généralement la naloxone, peuvent ne pas savoir comment l’utiliser en tant qu’outil de réduction des méfaits avec les personnes prenant des drogues. Les activités d’intervention auprès de ces travailleurs sont donc un important élément du programme.

Matériel du programme

Coordonnées

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Projet de prévention de l’overdose, veuillez communiquer avec :

Marliss Taylor IA, B.Sc.Inf.
Streetworks
Avenue 10116-105
Edmonton, AB T5H 0K2
Téléphone : (780) 423-3122 poste 210
Télécopieur : (780) 425-2205
mtaylor@boylestreet.org
www.streetworks.ca