Fumer du crack avec une tige droite : Étapes pour l’inhalation à moindres risques
Cette ressource fournit de l’information sur l’inhalation du crack à moindres risques. Le crack (parfois appelé cocaïne base ou « freebase ») est un stimulant. Cela signifie qu’il accélère l’activité de l’organisme, ce qui peut faire augmenter le rythme cardiaque, l’énergie et la vigilance. Lorsqu’elle est chauffée, la roche de crack produit de la vapeur qui peut être inhalée.
L’inhalation de drogues peut entraîner divers problèmes de santé, telles que coupures, brûlures, ampoules et ulcères sur la bouche, les lèvres et les gencives, infections transmissibles par le sang comme les hépatites B et C et autres infections comme la pneumonie. L’inhalation de drogues peut aussi mener à une surdose ou à une intoxication aux drogues.
L’utilisation de matériel d’inhalation de drogues à moindres risques, le non-partage du matériel et le respect des autres pratiques d’inhalation à moindres risques aident à réduire la probabilité de problèmes de santé. Pour aider les personnes à utiliser leurs drogues de la façon la plus sécuritaire possible, on peut leur enseigner les pratiques d’inhalation à moindres risques et leur fournir du matériel de réduction des méfaits gratuit.
Matériel à avoir avant de fumer du crack avec une tige droite
L’utilisation de matériel d’inhalation à moindres risques neuf est la meilleure façon de réduire les méfaits. Tout le matériel est destiné à un usage personnel et ne doit pas être partagé avec d’autres personnes. En effet, du sang pourrait se trouver sur le matériel usagé et propager des infections lors du partage, même si le sang n’est pas visible.
Le matériel de réduction des méfaits suivant est recommandé pour fumer du crack :
- Tampons d’alcool
- Tige droite
- Grilles en cuivre
- Poussoir en bois
- Embout buccal
- Briquet
Pratiques à moindres risques pour l’inhalation du crack avec une tige droite
Les prestataires de services travaillant avec des personnes qui inhalent/fument des drogues devraient leur expliquer la façon de fumer du crack à moindres risques en leur présentant les étapes et l’information suivantes.
Comment inhaler du crack avec une tige droite :
- Laver ses mains et la surface de préparation avec de l’eau et du savon avant de toucher au matériel de réduction des méfaits. Cela aide à prévenir les infections causées par les virus et les bactéries. Du désinfectant pour les mains ou des tampons d’alcool peuvent être utilisés s’il n’y a pas d’eau et de savon.
- D’abord, plier les grilles en cuivre et les positionner dans la tige. Il existe plusieurs façons de plier les grilles. Il est important qu’elles soient bien compactes dans la tige. Voici une méthode possible :
- En utilisant une ou plusieurs grilles empilées, plier un côté vers l’intérieur.
- Replier l’autre côté de façon que la pile de grilles ait la forme d’un cône.
- Rouler le bas du cône jusqu’au milieu, les côtés pliés vers l’intérieur. Presser fermement les grilles ensemble. Les grilles peuvent maintenant être insérées dans la tige.
- Placer la tige sur une surface propre. Insérer les grilles pliées dans la tige et pousser les grilles vers le bas à l’aide d’un poussoir en bois pour qu’elles soient bien serrées.
- Enfoncer les grilles pour laisser environ 1 cm au bout de la tige pour laisser de la place à la roche de crack.
- Fixer un embout à l’autre extrémité de la tige. L’embout réduit les risques de brûlures, d’ulcères dans la bouche et de coupures sur les lèvres. Il ne doit pas être partagé.
- Insérer la roche de crack dans la tige. Elle doit être placée entre les grilles et l’extrémité de la tige pour être maintenue en place.
- Appliquer de la chaleur à l’extrémité de la tige (où se trouve la roche).
- Aspirer lentement la vapeur et expirer immédiatement. Retenir la vapeur dans les poumons peut les brûler et n’accroîtra pas l’effet du crack.
- Manipuler la tige avec précaution, car elle sera très chaude.
Renseignements importants sur l’inhalation de crack à moindres risques
Utiliser des grilles en cuivre
Les grilles en cuivre sont utilisées pour maintenir les drogues en place dans la tige. Elles empêchent également d’aspirer des morceaux chauds de drogue dans la bouche et la gorge, ce qui pourrait causer des brûlures. Les grilles en cuivre représentent l’option la plus sûre dans ce contexte. Certaines personnes préfèrent utiliser de la laine d’acier plutôt que des grilles en cuivre. La laine d’acier est recouverte de produits chimiques et peut se défaire avec la chaleur, causant des brûlures à la bouche et à la gorge si des morceaux sont aspirés.
Matériel d’inhalation à moindres risques
Autant que possible, toujours utiliser du matériel d’inhalation à moindres risques d’un programme de réduction des méfaits. Cela aide à prévenir divers méfaits, dont les brûlures, les ampoules et les coupures, qui peuvent accroître le risque d’infections. La modification d’une tige droite peut compromettre l’intégrité du verre et augmenter le risque qu’il se casse ou éclate. L’utilisation d’autres articles comme des pipes artisanales peut causer des méfaits en libérant des émanations nuisibles ou en causant des coupures et des brûlures.
Utiliser du matériel d’inhalation à usage personnel et le remplacer régulièrement
Tout le matériel d’inhalation est destiné à un usage personnel et ne doit pas être partagé avec d’autres personnes. Remplacer tout matériel d’inhalation s’il a été utilisé par une autre personne. Remplacer la tige droite si elle est égratignée, fissurée, craquée ou brûlée. Remplacer les grilles en cuivre lorsqu’elles deviennent lâches. Jeter le matériel d’inhalation à moindres risques dans un récipient à objets tranchants ou dans une bouteille en plastique dur. Il peut ensuite être déposé auprès d’un organisme de réduction des méfaits qui s’en départira.
Mélanger différentes substances
Le mélange de drogues comporte des risques. Mélanger différentes drogues peut entraîner des effets plus prononcés ou différents de ce que les drogues seules procurent. Le mélange de crack et d’opioïdes comme le fentanyl ou l’héroïne augmente le risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de surdose. Aussi, la durée de présence des différentes drogues dans l’organisme n’est pas la même. Il est important de toujours commencer par une petite quantité, d’augmenter lentement et de faire preuve de prudence lors de l’utilisation de doses multiples ou d’un mélange de drogues.
Rapports sexuels plus sécuritaires
L’utilisation du crack est associée à des rapports sexuels comportant un risque plus élevé de transmission du VIH et d’autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Du matériel pour des rapports sexuels plus sécuritaires comme les condoms, les gants, les digues dentaires et le lubrifiant devrait être offert pour contribuer à réduire les possibilités de transmission de ces infections. Les personnes peuvent être aiguillées vers un·e prestataire de soins de santé qui peut prescrire la PrEP (prophylaxie pré-exposition), qui est un comprimé utilisé pour prévenir le VIH. La PrEP ne prévient toutefois pas les autres infections.
Intoxication grave (overamping) aux stimulants
Les signes d’intoxication grave aux stimulants incluent notamment un rythme cardiaque rapide ou une douleur à la poitrine, une raideur des bras et des jambes et des contractions saccadées et involontaires, une sensation de chaleur sur la peau ou des sueurs, de l’anxiété, de l’agitation et des hallucinations. Si une personne est en situation d’intoxication grave, il faut essayer de l’aider à garder son calme, l’amener à se rafraîchir et à se reposer. Une attention médicale est requise d’urgence si la personne a une douleur oppressante à la poitrine ou des convulsions, si elle perd conscience ou si elle ne respire pas. La naloxone ne fonctionne que pour les opioïdes et ne renverse pas une intoxication grave aux stimulants, mais elle peut être utilisée en toute sécurité et pourrait aider si une surdose d’opioïdes est soupçonnée.
Surdose/intoxication aux drogues
Lorsqu’une personne utilise des drogues achetées de la rue ou d’un approvisionnement illégal, les risques de surdose ou d’intoxication sont plus élevés. Les personnes peuvent faire ce qui suit pour essayer de prévenir une surdose ou se préparer en cas de surdose :
- utiliser leurs drogues avec d’autres personnes ou dans un site de consommation supervisée;
- commencer par une petite quantité et augmenter lentement;
- faire analyser leurs drogues, si ce service est disponible;
- avoir de la naloxone sur soi et savoir comment l’utiliser.
La naloxone renverse une surdose d’opioïdes. Une personne peut être en surdose d’opioïdes si elle est inconsciente ou ne réagit pas, si elle respire lentement ou ne respire pas, si elle ronfle ou émet des sons d’étouffement ou de gargouillement, si sa peau est froide ou moite, et si elle a les lèvres et les ongles bleus ou gris.
Ressources
L’usage de substances à moindres risques : série de vidéos – CATIE
Fumer du crack de façon plus sécuritaire – CATIE
Répondre à une surdose d’opioïdes, répondre à une surconsommation ou à une surdose de stimulants – CATIE, Toward the Heart BCCDC Harm Reduction Services
Les bases de la réduction des méfaits : trousse pour prestataires de services – CATIE
Parlons-en! Le matériel de réduction des méfaits comme outil d’interaction – Programme ontarien de distribution des ressources pour la réduction des méfaits (OHRDP)
Recommandations de pratiques exemplaires pour les programmes canadiens de réduction des méfaits – Groupe de travail sur les pratiques exemplaires pour les programmes de réduction des méfaits au Canada
Remerciements
Cette ressource est adaptée de la série de vidéos sur l’usage de substances à moindres risques de CATIE et de Parlons-en! Le matériel de réduction des méfaits comme outil d’interaction du Programme ontarien de distribution des ressources pour la réduction des méfaits (OHRDP). CATIE remercie les réviseur·e·s qui ont contribué par leurs connaissances à cette ressource.