La rilpivirine (Edurant)
Sommaire
La rilpivirine est un type de médicament anti-VIH appelé analogue non nucléosidique ou INNTI. Elle n'est approuvée que pour les personnes n'ayant jamais utilisé de médicaments anti-VIH. Les effets secondaires courants comprennent des maux de tête, des nausées et des problèmes de sommeil. La posologie habituelle est de 25 mg, une fois par jour. On doit toujours prendre ce médicament avec un repas.
Qu'est-ce que la rilpivirine?
La rilpivirine, vendue sous le nom de marque Edurant (on l'appelle aussi le TMC125), appartient à une classe de médicaments anti-VIH appelés analogues non nucléosidiques ou INNTI (inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse). La rilpivirine est utilisée en combinaison avec d'autres médicaments anti-VIH (ou antirétroviraux) pour traiter, mais non pour guérir, l'infection au VIH.
Comment la rilpivirine agit-elle?
Lorsque le VIH infecte une cellule, il prend le contrôle de cette dernière. Le VIH oblige ensuite la cellule à fabriquer de nombreuses copies du virus. Pour fabriquer ces copies, la cellule utilise des protéines appelées enzymes. Lorsque l’activité de ces enzymes est réduite, la réplication du VIH ralentit.
La rilpivirine inhibe l'action d'une enzyme appelée transcriptase inverse (TI) qui est utilisée par les cellules infectées par le VIH pour faire de nouveaux virus. Puisque la rilpivirine inhibe ou réduit l'activité de cette enzyme, ce médicament fait en sorte que les cellules infectées par le VIH produisent moins de virus.
La rilpivirine est homologuée pour combattre le VIH-1, la forme la plus courante du VIH.
Comment les personnes vivant avec le VIH se servent-elles de la rilpirivine?
La rilpivirine est utilisée en association avec plusieurs autres médicaments anti-VIH, souvent les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI), et parfois avec des médicaments appartenant à d’autres classes, y compris les inhibiteurs de la protéase. On appelle les associations de ce genre un traitements antirétroviral, ou TAR. (Pour en savoir plus sur le traitements antirétroviral, consultez la publication de CATIE intitulée Votre guide sur le traitement du VIH.)
Pour beaucoup de personnes vivant avec le VIH (PVVIH), le recours à un traitements antirétroviral a provoqué une augmentation de leur compte de cellules CD4+ et une réduction de la quantité de VIH dans leur sang (charge virale). Ces effets bénéfiques contribuent à réduire le risque de contracter une infection potentiellement mortelle. Ni la rilpivirine ni aucun autre médicament anti-VIH ne permettent toutefois de guérir le VIH. Il est donc important de faire ce qui suit :
- consulter régulièrement son médecin pour assurer le suivi de votre état de santé
- continuer d'avoir des relations sexuelles plus sécuritaires et de prendre d’autres précautions pour éviter de transmettre le VIH à d’autres personnes et pour se protéger contre différentes souches du VIH et d'autres germes
Mises en garde
Comme la rilpivirine est un médicament relativement nouveau, la gamme complète de ses effets secondaires risque de ne pas être connue avant plusieurs années. Les effets secondaires potentiellement graves qui sont mentionnés ci-dessous sont peu courants, et il se pourrait bien que vous n'en éprouviez aucun. Toutefois, si vous constatez des effets secondaires, avisez-en votre médecin. Cette liste n'est pas exhaustive. Renseignez-vous sur les effets secondaires possibles de la rilpivirine auprès de votre médecin et de votre pharmacien.
1. Santé cardiovasculaire
Selon le fabricant de la rilpirivine, la prudence est indiquée lorsque ce médicament est utilisé par des personnes sujettes à des complications cardiovasculaires, y compris les anomalies de la fréquence cardiaque, l'insuffisance cardiaque et une mauvaise circulation sanguine vers le cœur, etc. Lors des essais cliniques, les chercheurs ont constaté que l'exposition à la rilpivirine nuisait graduellement au cœur de certains volontaires, de sorte qu'ils avaient des fréquences cardiaques anormales.
Les anomalies de la fréquence cardiaque peuvent causer les symptômes suivants :
- étourdissements
- évanouissements
- palpitations (sensation que son cœur bat très fort ou rapidement au repos)
- crises de nature épileptique
Si vous éprouvez l’un de ces symptômes, parlez-en à votre médecin sans tarder.
Si vous souffrez d'une maladie cardiovasculaire, y compris l'arythmie cardiaque, ou si vous avez un proche parent (parent, frère ou sœur) qui en souffre, avisez-en votre ou vos médecin(s).
2. Santé mentale
Des problèmes de nature dépressive ont été signalés lors des essais cliniques sur la rilpivirine, notamment la dépression, l'anxiété et les pensées négatives. La sévérité de ces symptômes allait de modérée à potentiellement mortelle chez moins de 5 % des participants. Il n'empêche que seulement 1 % des personnes inscrites aux essais cliniques ont eu besoin de cesser l'usage de ce médicament à cause de ces symptômes.
Si vous éprouvez l’un des symptômes suivants pendant que vous prenez de la rilpivirine, consultez immédiatement votre médecin :
- vous vous fâchez ou vous énervez facilement
- vous vous sentez triste sans savoir pourquoi
- vous éprouvez un sentiment de désespoir
- vous avez des pensées bizarres
- vous songez à vous faire du mal ou à faire du mal à d'autres personnes
- vous avez des pensées suicidaires
3. Hépatite et santé hépatique
Le fabricant recommande que les personnes souffrant de lésions hépatiques graves évitent de prendre la rilpivirine. Comme ce médicament n'a été étudié que chez un faible nombre de personnes atteintes de lésions hépatiques légères à modérées, le fabricant recommande qu'il soit utilisé avec prudence dans ces cas.
Lors des essais cliniques, on a observé une augmentation des taux d'enzymes hépatiques dans le sang des patients séropositifs co-infectés par les virus de l'hépatite B et C qui recevaient de la rilpivirine. Les taux d'enzymes hépatiques étaient plus élevés chez les participants co-infectés par le VIH et l'hépatite B ou C que chez les participants ne présentant pas de co-infection.
L'augmentation des taux d'enzymes hépatiques peut signaler la présence d'inflammation dans le foie et une mauvaise fonction hépatique; parlez à votre médecin de vos résultats de laboratoire.
4. Charge virale élevée en VIH
Lors des essais cliniques sur la rilpivirine, certains volontaires avaient une charge virale élevée (plus de 100 000 copies/ml) avant de recevoir ce médicament. Ces personnes étaient plus sujettes à l'échec virologique lorsqu'elles recevaient une trithérapie à base de rilpivirine, comparativement aux personnes dont la charge virale était inférieure à 100 000 copies/ml avant l'étude. De plus, chez les volontaires dont le traitement à base de rilpivirine a échoué, on a détecté des souches du VIH qui étaient résistantes non seulement à la rilpivirine et à d'autres analogues non nucléosidiques comme l'éfavirenz (Sustiva et dans l'Atripla), l'étravirine (Intelence) et la névirapine (Viramune), mais aussi à des analogues nucléosidiques. Compte tenu de ces données, la DHHS (United States Department of Health and Human Services), auteure de lignes directrices exhaustives sur le traitement du VIH, a affirmé que « la prudence est indiquée lorsque la rilpivirine est utilisée par des patients [dont la charge virale est supérieure à] 100 000 copies/ml. »
5. Grossesse
Comme la rilpivirine est un nouveau médicament, on n'a pas encore recueilli de données auprès d'un grand nombre de femmes enceintes quant à l'innocuité du médicament pour celles-ci et leur fœtus. Or, les études menées sur des animaux ne laissent pas croire que la rilpivirine est susceptible de nuire au fœtus. Il n'empêche que le fabricant recommande que la rilpivirine « ne soit pas utilisée durant la grossesse à moins que les bienfaits l'emportent sur les risques potentiels. »
Effets secondaires
1. En général
Comme la rilpivirine est un médicament relativement nouveau, la gamme complète de ses effets secondaires n'est pas connue. Cependant, les données des essais cliniques portent à croire que ce médicament est généralement bien toléré. Le suivi des personnes qui s'en serviront à long terme se poursuit. Lors des essais cliniques, la rilpivirine était utilisée en combinaison avec d'autres médicaments, alors il est difficile d'affirmer avec certitude quels effets secondaires étaient causés par ce médicament. Voici une liste de symptômes signalés par les personnes ayant participé aux essais cliniques sur la rilpivirine :
- étourdissements
- somnolence pendant la journée
- maux de tête
- éruptions cutanées
- nausées
- douleurs abdominales
2. Dépression (voir la section Mises en garde)
Comme tous les analogues non nucléosidiques, la rilpivirine est susceptible de causer la dépression et l'anxiété, mais les problèmes de ce genre n'ont été signalés que par 10 % des participants aux essais cliniques. Avant qu'une dépression grave ne se déclare, il est possible d'éprouver des symptômes plus subtils, comme les suivants :
- difficulté à se concentrer
- difficulté à s'endormir
- difficulté à rester endormi
- irritabilité persistante
- problèmes de mémoire
- fatigue
- changements d'appétit
- cauchemars persistants
Si vous éprouvez l’un de ces symptômes ou d'autres changements d'humeur, parlez-en à votre médecin sans tarder.
3. Syndrome de lipodystrophie
Le terme syndrome de lipodystrophie du VIH désigne un éventail de symptômes qui risquent de se manifester au fil du temps chez les personnes sous traitements antirétroviral. Bien que la rilpivirine soit un nouveau médicament, il n'y a pas encore d'indices d'un lien entre ce médicament et la lipodystrophie.
Voici quelques caractéristiques du syndrome :
- perte de graisse sous la peau (graisse sous-cutanée) du visage, des bras et des jambes
- veines saillantes dans les bras et/ou les jambes en raison de la perte de graisse sous-cutanée
- dépôts de graisse à l’arrière du cou (« bosse de bison ») ou à la base du cou (« col de cheval »)
- augmentation du tour de taille ou de la bedaine
- petits dépôts de graisse sur l’abdomen
- augmentation du volume des seins (femmes)
En plus de ces changements physiques, la lipodystrophie peut s’accompagner de changements métaboliques qui se révèlent dans les résultats d’une analyse sanguine. Parmi ces dernières, mentionnons :
- augmentation du taux de triglycérides (lipides)
- augmentation du taux de cholestérol LDL (lipoprotéines de basse densité) ou « mauvais » cholestérol
- augmentation du taux de sucre sanguin (glucose)
- augmentation du taux de l’hormone insuline
- sensibilité réduite à l’insuline (insulinorésistance)
- baisse du taux de cholestérol HDL (lipoprotéines de haute densité) ou « bon » cholestérol
La cause précise de la lipodystrophie n’est pas connue et le syndrome s’explique difficilement parce que ses manifestations varient beaucoup d’une personne à l’autre. Par exemple, certaines personnes perdent de la graisse, d’autres en prennent et d’autres encore connaissent des pertes et des gains de graisse. Ce qui ressort de plus en plus clairement est que les changements nuisibles qui se produisent au fil des ans dans les taux de glucose, de cholestérol et de triglycérides font augmenter les risques de diabète et de maladies cardiovasculaires. Toutefois, jusqu’à présent, les nombreux bienfaits du traitements antirétroviral l’emportent sur les risques accrus de maladies cardiovasculaires ou d’autres effets secondaires.
Le maintien d’un poids santé, de bonnes habitudes alimentaires, l’arrêt du tabagisme et un programme d’exercices réguliers sont tous importants pour réduire les risques de diabète, de maladies du cœur et d’autres complications. Les consultations et les analyses sanguines régulières constituent également un élément crucial d’un bon suivi. Si cela s’avère nécessaire, votre médecin sera en mesure de prescrire un traitement visant à abaisser les taux de lipides.
Les chercheurs poursuivent leur étude du syndrome de lipodystrophie afin d’aider les PVVIH à éviter ou à atténuer ce problème. Pour en savoir plus sur la prise en charge des divers aspects du syndrome de lipodystrophie, consultez Un guide pratique des effets secondaires des médicaments anti-VIH de CATIE.
Interactions avec les aliments
Pour être absorbée, la rilpivirine doit toujours être prise avec un repas. Il faut cependant éviter de manger du pamplemousse ou de boire du jus de pamplemousse, car ce fruit fait augmenter les concentrations de rilpivirine dans le corps, ce qui peut augmenter le risque d'effets secondaires.
Interactions avec les médicaments et plantes médicinales
Consultez toujours votre médecin et votre pharmacien au sujet de la prise de tout autre médicament, qu’il soit livré sur ordonnance ou en vente libre, y compris les plantes médicinales, les suppléments et les drogues récréatives.
Certains médicaments peuvent interagir avec la rilpivirine. Suite à ce genre d'interaction, le taux de rilpivirine peut augmenter ou diminuer dans le corps. L’augmentation du taux de rilpivirine peut provoquer de nouveaux effets secondaires ou aggraver des effets secondaires existants. Par contre, si le taux de rilpivirine diminue excessivement, le VIH peut acquérir une résistance et vos options de traitement futures risquent de s’en trouver limitées.
Si vous devez prendre un médicament qui est susceptible d'interagir avec vos médicaments existants, votre médecin pourra faire ce qui suit :
- ajuster les doses de vos médicaments anti-VIH ou de vos autres médicaments; ou
- prescrire des médicaments anti-VIH différents
Le fabricant affirme que la rilpivirine ne devrait pas être utilisée avec les médicaments ou plantes médicinales suivants parce qu'ils risquent de réduire dangereusement les concentrations de rilpivirine dans le sang et de permettre au VIH d'y résister, ainsi qu'à d'autres médicaments anti-VIH. Veuillez noter que les listes suivantes ne sont pas exhaustives :
Anticonvulsivants
- carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital, phenytoïne
Antibiotiques pour la tuberculose ou le MAC (complexe mycobacterium avium)
- rifabutine (Mycobutin), rifampine (Rifadin, Rofact et dans le Rifater), rifampicine et rifapentine
Corticostéroïdes
- dexaméthasone sous forme de pilules, d'injections ou par voie intraveineuse; administrée de ces manières, les doses élevées de corticostéroïdes peuvent s'accumuler dans l'organisme et interagir avec la rilpivirine
Plantes médicinales
- millepertuis (hypericine, hyperforine)
Analogues non nucléosidiques
- éfavirenz (Sustiva, aussi dans l'Atripla), étravirine (Intelence) et névirapine (Viramune)
Inhibiteurs de la pompe à protons
- ésoméprazole (Nexium), lansoprazole (Prevacid), oméprazole (Losec), pantoprazole (Pantoloc), rabéprazole (Pariet)
Le fabricant affirme que le médicament suivant ne devrait pas être utilisé avec la rilpivirine parce qu'il risque de faire augmenter considérablement les taux de rilpvirine (et de causer ainsi des effets secondaires) :
Delavirdine
- Contrairement aux autres analogues non nucléosidiques énumérés ci-dessus, la delavirdine (Rescriptor) peut faire augmenter les taux de rilpivirine
Le fabricant affirme que les médicaments suivants peuvent faire augmenter les taux de rilpivirine et conseille aux médecins de faire preuve de « prudence » lorsqu'ils prescrivent ces médicaments aux patients recevant de la rilpivirine :
Inhibiteurs de la protéase du VIH
- atazanavir (Reyataz), darunavir (Prezista), fosamprénavir (Telzir), lopinavir-ritonavir (Kaletra), ritonavir (Norvir), saquinavir (Fortovase), tipranavir (Aptivus); la rilpivirine ne devrait pas faire augmenter les taux de ces autres médicaments
Antiacides
- antiacides contenant de l'aluminium, de l'hydroxyde de magnésium ou du carbonate de calcium; le fabricant incite les médecins à la prudence car ces médicaments peuvent perturber l'acidité de l'estomac et réduire considérablement l'absorption de la rilpivirine, causant ainsi une chute de ses niveaux dans le sang. Le fabricant recommande que les antiacides ne soient utilisés qu' « au moins deux heures avant ou quatre heures après » la prise de la rilpivirine
Agents antifongiques
- les antifongiques de la famille « azole » — fluconazole (Diflucan), itraconazole (Sporanox), posaconazole (Spirafil) et voriconazole (Vfend) — sont tous susceptibles de faire augmenter les taux de rilpivirine dans le sang; de plus, la rilpivirine peut réduire les concentrations de ces médicaments dans le sang, de sorte que les risques d'infections fongiques nouvelles ou récurrentes augmentent; ces médicaments sont donc à éviter par les personnes recevant de la rilpivirine
Antibiotiques à macrolides
- la clarithromycine (Biaxin), l'érythromycine et la troleandomycine sont toutes susceptibles de faire augmenter les taux de rilpivirine et de causer ainsi des effets secondaires; dans la mesure du possible, le fabricant recommande aux médecins d'envisager la prescription d'un autre macrolide, tel que l'azithromycine (Zithromax)
Les médicaments suivants risquent de faire diminuer les taux de rilpivirine et doivent donc être utilisés avec prudence :
Antagonistes du récepteur H2 de l'histamine
- cimétidine (Tagamet), famotidine (Pepcid), nizatidine, ranitidine (Zantac); comme ces médicaments réduisent l'acidité de l'estomac, ils risquent de réduire considérablement l'absorption de la rilpivirine, ce qui peut augmenter le risque que le VIH devienne résistant à celle-ci et à d'autres médicaments anti-VIH, alors le fabricant recommande la prudence; si ces médicaments doivent être utilisés, le fabricant recommande qu'on les prenne seulement « au moins 12 heures avant ou quatre heures après la prise de la rilpivirine »
Autres médicaments
Les médicaments qui causent des mictions fréquentes (pilules d'eau, diurétiques) ou la diarrhée (laxatifs ou lavements), ainsi que d'autres médicaments comme l'amphotéricine B (Fungizone, Abelcet), peuvent perturber l'équilibre des minéraux dans le sang et affecter ainsi la fréquence cardiaque. Le fabricant recommande la prudence si ces médicaments sont utilisés en même temps que la rilpivirine.
Interactions improbables
Le fabricant ne s'attend pas à des interactions entre la rilpivirine et les médicaments suivants :
- méthadone
- certains médicaments anti-VIH et anti-hépatite — spécifiquement, les analogues nucléosidiques pour le traitement du VIH (abacavir, 3TC, FTC, ténofovir et médicaments semblables); les inhibiteurs des co-récepteurs comme le maraviroc (Celsentri); les analogues nucléosidiques pour le traitement de l'hépatite C, telle la ribavirine; inhibiteurs de l'intégrase comme le raltégravir (Isentress); le médicament ddI (Videx) doit être pris à jeun au moins deux heures avant ou quatre heures après la prise de la rilpivirine
- médicaments contre la dysfonction érectile comme le sildénafil (Viagra), le tadalafil (Cialis) ou le vardénafil (Levitra)
- agents hypolipidémiants appelés statines, y compris l'atorvastatine (Lipitor), la rosuvastatine (Crestor) et les médicaments semblables
- contraceptifs oraux (« la pilule »)
Résistance, résistance croisée et interruption du traitement
Au fur et à mesure que de nouvelles copies de VIH sont fabriquées dans le corps, le virus modifie sa structure. On appelle ces modifications des mutations; les mutations peuvent permettre au VIH de résister aux effets des médicaments anti-VIH, ce qui veut dire qu’ils cesseront d’agir pour vous. Le fait d’associer la rilpivirine à au moins deux autres médicaments anti-VIH permet de retarder le développement de la résistance.
Pour réduire le risque de résistance médicamenteuse, vous devez prendre tous vos médicaments anti-VIH tous les jours en suivant les posologies à la lettre. Si vous manquez ou retardez des prises, ou si vous ne respectez pas les prescriptions de votre médecin, le taux de rilpivirine risque de tomber trop bas. Si cela se produit, des virus résistants risquent d’apparaître. Si vous avez de la difficulté à prendre vos médicaments de façon régulière et en suivant les instructions, parlez-en à votre médecin ou infirmière. Ils peuvent vous aider.
Lorsque le VIH devient résistant à un médicament d’une classe, il risque parfois de devenir résistant à tous les autres médicaments de cette classe. Il s’agit de la résistance croisée. N’hésitez pas à parler de vos options de traitement actuelles et futures avec votre médecin. Pour vous aider à déterminer quels traitements vous pourrez utiliser à l’avenir, votre médecin peut faire analyser un petit échantillon de votre sang dans le cadre de tests de résistance. Si le VIH présent dans votre corps devient résistant à la rilpivirine, votre médecin pourra recommander une autre combinaison de médicaments.
Posologies et formulations
La rilpivirine (Edurant) est offerte sous forme de comprimés de 25 mg. La posologie habituelle est de 25 mg une fois par jour pour les adultes atteints du VIH. Le médicament doit toujours être pris après un repas pour en assurer l'absorption. Le médicament risque d'être moins efficace si on le prend à jeun.
On doit toujours prendre la rilpivirine avec un repas. Les comprimés devraient être avalés entiers, avec de l'eau ou un autre liquide.
Les formulations peuvent changer, et il peut être nécessaire d'adapter les posologies aux besoins individuels. Il est important de prendre tous ses médicaments en suivant les instructions à la lettre.
Accessibilité
La rilpivirine, en combinaison avec d'autres médicaments anti-VIH, est homologuée au Canada pour le traitement de l'infection au VIH-1 chez les adultes n'ayant jamais pris de traitement antirétroviral auparavant. Votre médecin pourra vous renseigner davantage sur l'accessibilité et la couverture de la rilpivirine dans votre région. CATIE a aussi créé un module intitulé Programmes fédéraux, provinciaux et territoriaux d'accès aux médicaments qui contient de l'information sur la couverture des médicaments.
Références
Cohen CJ, Andrade-Villanueva J, Clotet B, et al. Rilpivirine versus efavirenz with two background nucleoside or nucleotide reverse transcriptase inhibitors in treatment-naive adults infected with HIV-1 (THRIVE): a phase 3, randomised, non-inferiority trial. Lancet. 2011 Jul 16;378(9787):229-37.
Department of Health and Human Services Panel on Antiretroviral Guidelines for Adults and Adolescents. Recommendations for NNRTI use in antiretroviral treatment-naïve patients with HIV-1 infection. 16 August, 2011.
Janssen Inc. Edurant: rilpivirine tablets Product monograph. 20 July, 2011.
Molina JM, Cahn P, Grinsztejn B, et al. Rilpivirine versus efavirenz with tenofovir and emtricitabine in treatment-naive adults infected with HIV-1 (ECHO): a phase 3 randomised double-blind active-controlled trial. Lancet. 2011 Jul 16;378(9787):238-46.
Wilkin A, Pozniak A, Morales-Ramirez J, et al. Long-term efficacy, safety and tolerability of TMC278 in HIV-1-infected antiretroviral-naïve patients: week 192 results from a phase IIb randomized trial. AIDS Research and Human Retroviruses. 2011 Sep 9 [Epub ahead of print].
Auteur(s) : Hosein SR
Traduction : Boutilier A
Publié : 2014