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CATIE
  • La prophylaxie post-exposition (PPE) peut prévenir l’infection par le VIH jusqu’à 72 heures après l’exposition
  • Pour accélérer l’amorce de la PPE, deux cliniques de Toronto ont prescrit les médicaments à l’avance
  • 13 % des ordonnances pour la « PPE dans la poche » ont été exécutées, et aucune infection ne s’est produite

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Il existe plusieurs options pour réduire le risque de se faire infecter par le VIH lors d’une relation sexuelle. Une option qui s’utilise de plus en plus au Canada et dans les autres pays à revenu élevé consiste à prendre un comprimé contenant deux médicaments anti-VIH : le ténofovir DF et FTC. Ce comprimé se vend sous le nom de marque Truvada, et il en existe également des formulations génériques. Les essais cliniques ont trouvé que l’utilisation quotidienne de ces médicaments, en combinaison avec d’autres mesures, est hautement efficace pour réduire le risque d’infection par le VIH. Lorsqu’on utilise des médicaments de cette manière pour prévenir l’infection avant l’exposition au virus, on parle de prophylaxie pré-exposition ou PrEP. Une autre manière de réduire le risque d’infection par le VIH consiste à prendre la PrEP jusqu’à 24 heures précédant la relation sexuelle et pendant les deux jours suivant la relation sexuelle; on appelle cette option la « PrEP à la demande ».

Il existe une autre intervention biomédicale pour réduire le risque de contracter le VIH lors d’une exposition possible ayant lieu durant une relation sexuelle ou une autre activité. Il s’agit de prendre une combinaison de médicaments anti-VIH après l’exposition possible au virus; on appelle cette option la prophylaxie post-exposition ou PPE. La PPE doit commencer le plus tôt possible et pas plus tard que dans les 72 heures suivant l’exposition éventuelle au VIH et être prise tous les jours pendant 28 jours consécutifs.

À Toronto

Les médecins de deux cliniques VIH de Toronto ont constaté que certaines personnes séronégatives « ne répondent pas aux critères d’admissibilité à la PrEP quotidienne ou à la demande en raison de la fréquence relativement faible de leurs expositions possibles au VIH, mais elles sont néanmoins à risque et souhaitent utiliser une stratégie biomédicale pour prévenir le VIH ».

Une stratégie novatrice

Pour aider à protéger ce groupe de personnes, les médecins ont tenté une approche novatrice : ils ont prescrit la PPE à l’avance – ou comme ils le disent, « à la demande » – afin que leurs patients puissent commencer le traitement tout seuls avant d’obtenir subséquemment un secours médical en cas d’exposition possible au VIH. Les médecins ont surnommé la PPE à la demande la « PPE dans la poche » (PEP-in-pocket ou PIP en anglais).

La stratégie PIP est conçue pour prévenir le VIH tout en réduisant les inconvénients de la méthode traditionnelle par laquelle certaines personnes obtiennent la PPE. Par exemple, si une exposition possible avait lieu après les heures de bureau, la fin de semaine ou pendant les vacances, un patient pourrait se voir obligé d’aller au service des urgences d’un hôpital parce que son médecin ne serait pas disponible. À l’urgence, le patient serait obligé de passer un test de dépistage et une évaluation de son risque d’infection. Or, il arrive que certaines personnes ne reçoivent pas la PPE (surtout si elles consultent plus de 72 heures après l’exposition), et d’autres choisissent de ne pas attendre dans les urgences achalandées et parfois débordantes des hôpitaux.

Les médecins torontois ont examiné les données de leurs cliniques et constaté qu’ils avaient prescrit la PIP à 30 patients depuis cinq ans, mais seulement quatre d’entre eux (13 %) l’avaient utilisée durant cette période. Tous les patients en question avaient commencé la PPE dans les 10 heures suivant une exposition possible au VIH et aucun d’entre eux n’a contracté l’infection.

Bien que le faible nombre de personnes et la nature rétrospective de cette étude torontoise nous empêchent de tirer des conclusions fermes à l’égard de l’efficacité de la PPE à la demande, elle souligne la possibilité que cette approche soit une autre manière de prévenir l’infection par le VIH chez une minorité de patients. Le concept de la PPE à la demande est novateur et intrigant et mérite d’être exploré dans un essai clinique prospectif centré sur des personnes susceptibles de l’utiliser. En théorie, la PIP offre des avantages pour la protection des personnes à risque d’infection par le VIH qui préfèrent ne pas prendre la PrEP en raison de la faible fréquence de leurs activités sexuelles ou pour d’autres raisons.

Ressources

La prophylaxie post-exposition (PPE) – Feuillet d’information de CATIE

Canadian guidelines on HIV pre-exposure prophylaxis and nonoccupational postexposure prophylaxis – Groupe de travail de prévention biomédicale du VIH du Réseau canadien pour les essais VIH des IRSC

On découvre un taux élevé de problèmes de santé mentale parmi certains utilisateurs de la PPENouvelles CATIE

Ressources sur la prophylaxie pré-exposition (PrEP)

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Tumarkin E, Heendeniya A, Murphy P, et al. HIV Post-Exposure Prophylaxis-in-Pocket ("PIP") for individuals with low-frequency, high-risk HIV exposures. Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes. 2018; in press.