- Les taux de gonorrhée, une infection transmissible sexuellement, augmentent depuis deux décennies
- Le traitement à privilégier pour les cas de gonorrhée non compliquée est l’antibiotique appelé ceftriaxone
- La dose recommandée a été portée à 500 mg et sera administrée en une seule injection intramusculaire
La gonorrhée est une infection transmissible sexuellement (ITS) courante. Elle peut causer de l’inflammation dans les tissus qu’elle infecte, lesquels se trouvent d’ordinaire dans le tractus anogénital et la gorge. La gonorrhée peut contribuer à la maladie inflammatoire pelvienne chez les femmes et causer l’infertilité. Elle peut également être transmise durant la grossesse et provoquer la cécité chez le bébé à naître. L’inflammation causée par la gonorrhée augmente le risque de contracter l’infection par le VIH. Les cas de gonorrhée augmentent depuis 1997 au Canada.
Un comité consultatif scientifique de l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a publié des lignes directrices intérimaires sur le traitement de la gonorrhée.
En ce qui concerne les adultes (et les jeunes de 10 ans ou plus), le comité consultatif recommande le traitement suivant pour « toutes les infections non compliquées (urétrales, vaginales, rectales et pharyngées) » :
- l’antibiotique ceftriaxone à 500 mg administré en une seule injection intramusculaire
Autres antibiotiques
Le comité consultatif scientifique mentionne ceci : « Les autres options de traitement, qui sont requises si l’accès à l’injection IM n’est pas disponible, si la personne refuse l’injection ou si la personne est gravement allergique aux [céphalosporines, classe d’antibiotiques à laquelle appartient la ceftriaxone] font actuellement l’objet d’un examen ». Entretemps, si la ceftriaxone n’est pas une option, l’ASPC recommande les antibiotiques suivants :
- céfixime à 800 mg par voie orale en une seule dose + doxycycline à 100 mg par voie orale deux fois par jour pendant sept jours consécutifs
- céfixime à 800 mg par voie orale en une seule dose + azithromycine à 1 g par voie orale en une seule dose
- azithromycine à raison de 2 g par voie orale en une seule dose + gentamicine à 240 mg en une seule dose intramusculaire
- gentamicine à 240 mg en une seule dose intramusculaire + doxycycline à 100 mg par voie orale deux fois par jour pendant sept jours consécutifs
Le comité a stipulé que la doxycycline était à éviter durant la grossesse et l’allaitement. On devrait également éviter la gentamicine durant la grossesse, toujours selon le comité.
On peut consulter ici les autres recommandations du comité consultatif scientifique se rapportant à la prise en charge de la gonorrhée. L’ASPC a également publié le Guide sur la gonorrhée.
Traitements non recommandés
Selon le comité, les schémas thérapeutiques plus anciens suivants ne sont plus recommandés par l’ASPC pour le traitement de la gonorrhée :
- ceftriaxone à 250 mg en une seule injection intramusculaire + doxycycline à 100 mg par voie orale deux fois par jour pendant sept jours consécutifs
- azithromycine à 2 g en une seule dose orale + ciprofloxacine à 500 mg en une seule dose orale
- azithromycine à 2 g en une seule dose orale + gémifloxacine à 320 mg en une seule dose orale
À noter
La décision de porter la dose de la ceftriaxone à 500 mg est importante parce que les cas de gonorrhée résistante à ce médicament sont à la hausse partout dans le monde. Même si les cas de ce genre sont rares au Canada, si la dose plus faible de 250 mg était encore utilisée, la gonorrhée résistante à la ceftriaxone deviendrait plus courante. Selon l’ASPC, « [e]ntre 2017 et 2024, le système national de surveillance a identifié 13 cas de [gonorrhée résistante] à la ceftriaxone ».
—Sean R. Hosein
Ressources
Guide sur la gonorrhée : Traitement et suivi – ASPC
Le choix d’antibiotiques contre la gonorrhée s’amenuise – TraitementActualités 245
L’ertapénam et la ceftriaxone semblent avoir une efficacité semblable contre la gonorrhée – TraitementActualités 245
On utilise des doses extrêmement élevées de ceftriaxone contre la gonorrhée en Chine – TraitementActualités 245
RÉFÉRENCES :
- Comité consultatif national sur les infections transmissibles sexuellement et par le sang (CCN-ITSS). Lignes directrices intérimaires pour le traitement des infections gonococciques non compliquées. Déclaration du comité consultatif. 23 décembre 2024. Disponible à l’adresse : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/sante-sexuelle-infections-transmissibles-sexuellement/lignes-directrices-canadiennes/comite-consultatif-national-itss/declarations/lignes-directrices-interimaires-traitement-infections-gonococciques-non-compliquees.html
- Blouin K, Lefebvre B, Trudelle A et al. Neisseria gonorrhoeae treatment failure to the recommended antibiotic regimen-Québec, Canada, 2015-19. Journal of Antimicrobial Chemotherapy. 2024 Nov 4;79(11):3029-3040.
- Blouin K, Lefebvre B, Trudelle A et al. Correlates of Neisseria gonorrhoeae antimicrobial resistance: cross-sectional results from an open cohort sentinel surveillance network in Québec, Canada, 2016-2019. BMJ Open. 2023 Aug 4;13(8):e073849.
- Fifer H, Doumith M, Rubinstein L et al. Ceftriaxone-resistant Neisseria gonorrhoeae detected in England, 2015-24: an observational analysis. Journal of Antimicrobial Chemotherapy. 2024 Dec 2;79(12):3332-3339.
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- Xiu L, Wang L, Li Y et al. Molecular screening to track ceftriaxone-resistant FC428-like Neisseria gonorrhoeae strains’ dissemination in four provinces of China, 2019 to 2021. Euro Surveillance. 2025 Feb;30(6).
- Laumen JGE, Hieu VN, Nhung PH et al. High prevalence of ceftriaxone-resistant Neisseria gonorrhoeae in Hanoi, Vietnam, 2023-2024. Journal of Infectious Disease. 2025; sous presse.