Souhaitez-vous recevoir nos publications directement dans votre boîte de réception?

CATIE
Image
  • Une équipe espagnole a suivi la santé de plus de 1 000 personnes atteintes d’hépatite C
  • Les personnes séropositives et séronégatives ont affiché des taux de survie semblables après la guérison de l’hépatite C
  • Il n’y a pas eu de lien entre les principales causes de décès et la santé du foie

Le virus de l’hépatite C (VHC) infecte le foie et cause de l’inflammation dans cet organe vital. Même si certaines personnes en guérissent spontanément, le VHC cause une infection chronique chez de nombreuses autres.

Recevez Nouvelles CATIE dans votre boîte de réception :

Le VHC déclenche une inflammation persistante dans le foie. Au fil du temps, cette inflammation a pour conséquence que des cellules saines du foie sont remplacées par du tissu cicatriciel. L’accumulation de tissu cicatriciel entraîne à la longue des complications, telles qu’hémorragie interne, accumulation de liquide dans l’abdomen et infections abdominales graves. Avec le temps, le risque de problèmes de cognition et de mémoire augmente. Graduellement, à mesure que le foie perd sa capacité de filtrer efficacement les produits de déchets dans le sang, la peau devient jaune (jaunisse). Le risque de cancer du foie augmente également à mesure que s’accumule le tissu cicatriciel. Si le VHC n’est pas diagnostiqué et traité, il peut causer la mort.

Le diagnostic de l’infection par le VHC se fait à l’aide d’un simple test sanguin. Le traitement de ce virus est généralement inoffensif, peut se prendre une seule fois par jour et guérit près de 95 % des personnes atteintes de celui-ci.

Même s’il est possible de guérir l’hépatite C, l’infection chronique reste encore non diagnostiquée et non traitée chez de nombreuses personnes. Celles-ci se voient conséquemment atteintes d’une insuffisance hépatique avancée. Par conséquent, il est important d’étudier les effets du traitement du VHC chez les personnes présentant une insuffisance hépatique avancée.

Une équipe de recherche espagnole a mené une étude auprès de plus de 1 100 personnes qui avaient soit l’hépatite C soit l’hépatite C et le VIH. Selon ses conclusions, le traitement du VHC réussit aussi bien dans les cas d’insuffisance hépatique avancée, que les personnes touchées aient également le VIH ou pas.

Détails de l’étude

L’équipe de recherche a suivi 1 118 personnes vivant avec l’hépatite C dans diverses régions d’Espagne. Soixante et un pour cent des participant·e·s avaient la co-infection par le VIH et le VHC. Toutes ces personnes ont reçu un traitement contre le VIH. Les participant·e·s sont resté·e·s dans l’étude pendant six ans en moyenne.

Voici le profil moyen des participant·e·s lors de leur admission à l’étude :

  • la plupart étaient de sexe masculin à la naissance, soit 86 % des personnes ayant la co-infection et 72 % de celles ayant le VHC seulement
  • la plupart étaient dans la cinquantaine
  • les proportions de personnes présentant une cicatrisation grave du foie (cirrhose) étaient semblables, peu importe leur statut par rapport au VIH

Résultats

Après la guérison du virus de l’hépatite C, on a constaté les taux de mortalité suivants :

  • personnes atteintes du VHC seulement : 10 %
  • personnes atteintes de la co-infection VIH/VHC : 11 %

Une analyse statistique a révélé que la présence de la co-infection VIH/VHC n’augmentait pas le risque de décès après la guérison de l’hépatite C.

Les principales causes de décès n’avaient pas de lien avec la santé du foie et incluaient les suivantes :

  • cancer (touchant des systèmes organiques autres que le foie)
  • infections graves
  • complications cardiovasculaires

À l’avenir

Les résultats de cette étude sont encourageants. Ils soulignent néanmoins la nécessité d’interventions pour suivre et améliorer la santé des personnes se rétablissant de l’hépatite C, dont les suivantes :

  • réduction des risques de maladies cardiovasculaires
  • minimisation des facteurs de risque de cancer
  • dépistage précoce du cancer

En moyenne, les personnes inscrites à cette étude y ont participé pendant six ans. Le financement d’études de plus longue durée sera nécessaire pour s’assurer que les problèmes qui émergeront au fil du temps seront reconnus et résolus.

Matthew Rodriguez

Ressources

Canadian Coinfection Cohort (en anglais seulement pour l’instant)

Étude clinique de cohorte prospective sur des patients porteurs d’une co-infection par le VIH et le VHC

L’essentiel de l’hépatite CCATIE

Intégration du dépistage et du traitement de l’hépatite C dans les cliniques de TAONouvelles CATIE

L’interruption des soins pour le VIH et l’hépatite C augmente le risque de décès, révèle une étude canadienneNouvelles CATIE

En Angleterre, un service de santé « à guichet unique » atteint des taux élevés de guérison de l’hépatite CNouvelles CATIE

RÉFÉRENCE :

Martín-Carmona J, Corma-Gómez A, Téllez F et al. Clinical Infectious Diseases. 2024; sous presse.