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L’utilisation de stimulants est en hausse dans le monde entier.1 L’utilisation de méthamphétamine, en particulier, semble progresser au Canada, et les stimulants jouent un rôle de plus en plus important dans la crise des intoxications. Pour autant, les personnes qui utilisent des stimulants n’ont jamais été considérées comme prioritaires au stade de la conception et de la prestation des services de réduction des méfaits. Cet article présente une vue d’ensemble des tendances en matière de consommation de méthamphétamine au Canada, se penche sur les données probantes concernant le rôle de la méthamphétamine et d’autres stimulants dans la crise des intoxications, et traite des autres problèmes de santé qui peuvent en découler. Il met également en évidence les moyens dont disposent les prestataires de services pour mieux répondre aux besoins des personnes qui utilisent des stimulants.

Qu’est-ce que la méthamphétamine et pourquoi en fait-on usage?

La méthamphétamine est un type de stimulant, une catégorie générale de drogues licites et illicites, qui accroissent les fonctions physiques et mentales de l’organisme. La méthamphétamine peut se présenter sous forme de poudre (p. ex. speed), de comprimés ou de cristaux (p. ex. crystal meth ou meth en cristaux). Elle peut être fumée, injectée, sniffée, avalée ou insérée dans le rectum.

Les effets de la méthamphétamine peuvent être ressentis différemment selon les personnes, et ce, pour plusieurs raisons : la manière, le moment et l’endroit où la drogue est utilisée, la dose et la fréquence d’utilisation. La méthamphétamine peut procurer des sensations de plaisir, d’euphorie, de vigilance, de confiance, d’énergie accrue et de diminution de la faim et du besoin de sommeil2. Chez certaines personnes, ses effets peuvent être calmants, mais elle peut aussi provoquer de la nervosité, de l’agitation, de la paranoïa et d’autres effets indésirables2. Lorsque les effets se dissipent, les personnes qui en ont pris peuvent commencer à « s’effondrer » et à se sentir fatiguées, déprimées et irritées2. Bon nombre de ces effets sont comparables à ceux de la cocaïne3. Cependant, une différence essentielle entre la méthamphétamine et la cocaïne tient à la durée de leurs effets. Après l’utilisation de cocaïne, il faut environ 40 à 90 minutes pour que la quantité de cocaïne présente dans l’organisme diminue de moitié4. Dans le cas de la méthamphétamine, ce délai se situe entre 9 et 11 heures4. Les effets de la drogue diminuent en même temps que la quantité de substance présente dans l’organisme. Cela signifie que les effets de la méthamphétamine sont plus durables, car celle-ci persiste plus longtemps dans l’organisme. Certaines personnes utilisent des stimulants de manière prolongée sur une période de plusieurs jours ou semaines, en cycles que l’on qualifie parfois de « binge » ou de « marathons »4.

La méthamphétamine est utilisée par des personnes très diverses pour des raisons très variées. On peut l’utiliser seule ou en association avec d’autres substances, selon le contexte et les raisons de son utilisation5. On peut prendre de la méthamphétamine pour le plaisir, pour renforcer ou contrebalancer les effets d’autres drogues, mais aussi pour d’autres raisons pratiques comme l’autoprise en charge du TDAH, la suppression de l’appétit et l’augmentation de la vigilance6. Certains hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes utilisent de la méthamphétamine pour agrémenter et prolonger les rapports sexuels6, ou pour d’autres raisons, par exemple pour se rapprocher de leurs compagnons sur le plan social et sexuel7. Les travailleur·euse·s du sexe ont signalé que les stimulants peuvent les aider à rester éveillé·e·s, alertes et productif·ve·s6. Les personnes itinérantes ont déclaré avoir recours à la méthamphétamine pour rester éveillées et se protéger, elles et leurs biens8. Cependant, on a tendance à considérer toute utilisation de méthamphétamine comme intrinsèquement problématique, ce qui revient à ignorer les diverses raisons pour lesquelles les gens en font usage. Cela peut également se traduire par des interventions qui privilégient la cessation ou la réduction de la consommation, plutôt que de viser à répondre aux priorités immédiates ou aux besoins sous-jacents des personnes concernées.

Tendances en matière d’usage de stimulants : hausse de l’utilisation de méthamphétamine

Bien que l’utilisation de stimulants illicites soit faible au sein de la population canadienne générale9,10, les enquêtes menées auprès des personnes qui utilisent des drogues font état d’une forte augmentation de l’usage de la méthamphétamine au cours des dernières années. D’après les résultats d’une enquête nationale menée auprès des personnes qui s’injectent des drogues, même si la cocaïne reste la drogue la plus couramment injectée, 43 % des répondant·e·s ont déclaré s’être injecté de la méthamphétamine entre 2017 et 2019, ce qui représente une augmentation importante par rapport à 6,8 % seulement des répondant·e·s en 2003 et 200511,12. Si l’injection de méthamphétamine a gagné du terrain, l’inhalation est le mode de consommation de la méthamphétamine le plus courant dans certaines régions13,14. La hausse de l’utilisation de méthamphétamine s’accompagne d’une tendance à l’augmentation de l’utilisation de multiples substances et de la disponibilité accrue d’opioïdes synthétiques tels que le fentanyl dans l’approvisionnement non réglementé en drogues15.

À ce jour, l’utilisation, la disponibilité et les méfaits de la méthamphétamine semblent avoir augmenté surtout dans l’Ouest et le Centre du Canada14. Des rapports récents donnent à penser que l’utilisation de méthamphétamine pourrait aussi progresser dans d’autres régions, y compris là où la cocaïne a longtemps été la substance de prédilection16. La disponibilité accrue, la durée prolongée des effets, le degré de pureté plus élevé et le prix inférieur de la méthamphétamine, par rapport à la cocaïne, pourraient expliquer la hausse de sa consommation17. Cette hausse a par ailleurs donné lieu à une couverture médiatique sensationnaliste et à une forte stigmatisation des personnes qui utilisent la méthamphétamine18. Cette stigmatisation a entraîné une série de pratiques (criminalisation renforcée, jugement, discrimination et réduction des services) qui constituent des obstacles aux services et peuvent aggraver la marginalisation des personnes qui utilisent de la méthamphétamine.

Les stimulants et la crise des intoxications

La crise des intoxications continue d’être alimentée par la vigueur et l’imprévisibilité de l’approvisionnement non réglementé en drogues, qui est une conséquence de la prohibition et des politiques en matière de drogues19,20. Lorsqu’on achète des drogues sur le marché non réglementé, le risque d’intoxication est élevé car il est souvent impossible de savoir quel produit on consomme ou quelle est sa puissance21. Si la disponibilité et l’imprévisibilité du fentanyl et des analogues du fentanyl illicites dans l’approvisionnement non réglementé en drogues restent le principal moteur de cette crise, les stimulants semblent également y contribuer22. Cependant, nous sommes peu à même de mesurer pleinement le rôle que jouent des catégories particulières de drogues, telles que les stimulants, dans la crise des intoxications. Cette incertitude est liée à de multiples facteurs, parmi lesquels : la contamination possible de l’approvisionnement en drogues, ce qui implique qu’il n’est pas toujours possible de savoir quelles drogues les gens avaient l’intention d’utiliser; et l’augmentation de l’utilisation de multiples substances, ce qui signifie que les substances qu’une personne a prises dans les derniers jours de sa vie pourraient être détectées dans le cadre d’une enquête post mortem et qu’elles auraient pu ou non avoir directement contribué à son décès23. À ces facteurs de confusion s’ajoute le fait que seuls quelques provinces et territoires font état de l’incidence des stimulants sur les décès liés aux intoxications par des drogues24.

Malgré ces lacunes, il est clair que les stimulants jouent un rôle dans la crise des intoxications, tant sur le plan des hospitalisations que des décès. Entre janvier 2016 et décembre 2021, il y a eu plus de 30  000 hospitalisations pour cause d’intoxication liée aux opioïdes et 13  500 hospitalisations pour cause d’intoxication liée aux stimulants25. Le nombre de décès liés aux stimulants semble être en hausse. Par exemple, les données provenant de la Colombie-Britannique indiquent que le nombre de décès liés à une intoxication due à la méthamphétamine a considérablement augmenté depuis 201226. Au Canada, en 2021, les substances le plus souvent en cause dans les décès liés à la toxicité d’un stimulant étaient la cocaïne (62 %) et la méthamphétamine (55 %)24.

Par ailleurs, on observe un chevauchement important entre les décès liés à la toxicité des stimulants et ceux liés aux opioïdes. Les opioïdes sont en cause dans 86 % des décès déclarés dus à la toxicité des stimulants, et les stimulants sont en cause dans 59 % des décès dont la cause déclarée est liée à la toxicité des opioïdes24. Les décès liés à une intoxication due aux drogues dans lesquels des stimulants et des opioïdes sont en cause peuvent être le résultat de multiples facteurs. L’un de ces facteurs est la combinaison intentionnelle d’opioïdes et de stimulants à l’étape de la consommation. L’utilisation de multiples substances est un phénomène de plus en plus répandu. Combiner de l’héroïne et de la cocaïne en vue d’une injection est depuis longtemps une pratique courante parmi les personnes qui utilisent des drogues; on parle parfois de speedball ou de cocktail. Cependant, la pratique consistant à combiner la méthamphétamine avec des opioïdes synthétiques, comme le fentanyl, est moins connue27,28. Cette pratique peut consister à utiliser les drogues en même temps (c’est ce qu’on appelle aussi une maboulette ou un remontant), ou l’une après l’autre29. Les motifs pour lesquels on combine la méthamphétamine et les opioïdes sont multiples. Il peut s’agir de13,28,30,31  :

  • prolonger les effets euphoriques des opioïdes ou prévenir le sevrage des opioïdes;
  • produire des effets plus désirables que ceux que l’on peut obtenir avec l’une ou l’autre des drogues prises séparément;
  • chercher à contrecarrer les effets négatifs d’une drogue ou à contrebalancer les effets de chaque drogue;
  • s’automédicamenter ou prendre en charge des problèmes de santé;
  • faire des économies (la méthamphétamine est généralement moins chère que le fentanyl et peut prolonger ses effets, ce qui évite d’avoir à en acheter davantage).

Certaines personnes déclarent qu’elles utilisent de la méthamphétamine en même temps que des opioïdes parce qu’elles croient à tort que cela réduit le risque de surdose d’opioïdes32. Cependant, l’utilisation combinée de stimulants et d’opioïdes a été associée à un risque accru de surdose et d’autres méfaits. Cela peut s’expliquer par le fait que les stimulants accélèrent les fonctions de l’organisme, augmentant ainsi les besoins en oxygène du cœur, tandis que les opioïdes ralentissent la fréquence respiratoire et réduisent la quantité d’oxygène que l’organisme peut absorber33. Il est également possible que les effets d’une drogue masquent les signes de surdose de l’autre drogue, ce qui fait en sorte de retarder l’intervention des autres personnes présentes32,34. Combinés, les stimulants et les opioïdes peuvent faire augmenter le risque de surdose lié à une dépression respiratoire et à une crise cardiaque34.

La contamination de l’approvisionnement en drogues illicites est un autre facteur qui peut expliquer l’incidence croissante des stimulants sur les décès liés aux intoxications dues aux drogues. Il est arrivé qu’on trouve des opioïdes comme le fentanyl dans des échantillons de drogues que l’on croyait être des stimulants. Cette contamination est peut-être plus fréquente dans l’Ouest canadien que dans les provinces de l’Est. En 2018-2019, on a détecté du fentanyl dans 10 % des échantillons de méthamphétamine et 7 % des échantillons de cocaïne en Colombie-Britannique, comparativement à 3 % des échantillons de stimulants provenant de tout le pays et à 1 % des échantillons du Québec35. Cette contamination croisée est probablement imputable à des irrégularités au stade de l’emballage ou du traitement36, mais elle crée des dangers particuliers pour les personnes qui utilisent des stimulants : si une personne ne tolère pas bien les opioïdes, la consommation de fentanyl illicite peut lui être fatale.

Situation d’intoxication sévère (« overamping ») et autres problèmes de santé possibles liés aux stimulants

Les personnes qui utilisent des stimulants n’ont jamais été considérées comme prioritaires au stade de la conception et de la prestation des services de réduction des méfaits. Compte tenu de l’utilisation croissante de la méthamphétamine et de l’utilisation persistante de la cocaïne parmi les personnes qui utilisent des drogues, il est important que les prestataires de services soient conscient·e·s des problèmes de santé et autres méfaits que peuvent entraîner les stimulants, afin de pouvoir offrir les soins adaptés ou d’en faciliter l’accès. Les problèmes de santé peuvent survenir quelle que soit la voie d’administration de la substance.

Situation d’intoxication sévère (« overamping »)

La situation d’intoxication sévère désigne un ensemble de symptômes physiques et psychologiques associés à la surutilisation ou au surdosage de stimulants. Ce phénomène n’est pas encore bien compris et les personnes concernées peuvent éprouver des symptômes divers17. Parmi les symptômes physiques, notons : fréquence cardiaque rapide, difficultés respiratoires, température corporelle élevée ou transpiration, spasmes musculaires ou secousses des membres, convulsions, pertes de connaissance, douleurs thoraciques et crises cardiaques17,37. Au nombre des symptômes psychologiques figurent l’agitation, la confusion, l’anxiété, la paranoïa et les hallucinations17,37. Dans certains cas, ces symptômes peuvent être liés à d’autres facteurs, comme le besoin de dormir37. Il est possible que les gens ne reconnaissent pas les signes de la situation d’intoxication sévère ou ne cherchent pas à obtenir des soins médicaux, sauf dans les cas graves ou potentiellement mortels17. Le manque de compréhension et le large éventail de symptômes peuvent rendre difficiles la reconnaissance de la situation d’intoxication sévère et les interventions requises pour y faire face17.

Des soins médicaux d’urgence peuvent être nécessaires pour traiter la situation d’intoxication sévère, surtout en cas de symptômes potentiellement mortels tels qu’une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral ou des convulsions. Pour les cas moins graves de situation d’intoxication sévère, les interventions peuvent consister à réduire la stimulation sensorielle (p. ex. aller dans une pièce calme et sombre), à placer une serviette froide et humide sur le front et sous les bras, à essayer de respirer lentement et profondément, à parler de ce qui se passe pour aider la personne à se calmer, et à aller marcher ou courir)17. Offrir à boire (p. ex. de l’eau, du jus d’orange) ou une collation (p. ex. des bâtons glacés) peut aider la personne concernée à se rafraîchir et à rester hydratée38. La naloxone ne peut pas neutraliser les effets d’une intoxication sévère par des stimulants. Par contre, comme il se peut que la personne ait pris un mélange de drogues, la naloxone peut servir. Dans tous les cas, en prendre ne présente pas de dangers. D’autres méthodes, telles que le fait de mettre la personne sous une douche froide ou lui conseiller d’utiliser d’autres substances (p. ex. des opioïdes, des benzodiazépines) pour contrer les effets des stimulants, sont déconseillées et peuvent être nuisibles17.

Psychose

L’utilisation ou le sevrage des stimulants peuvent être associés à l’apparition de symptômes de psychose39. La psychose peut se traduire par de la paranoïa, de la méfiance et des hallucinations, ce qui peut donner lieu à des discours ou à des comportements confus ou incohérents. La psychose induite par des stimulants peut parfois durer plusieurs jours, mais elle cesse généralement une fois que les substances ont été éliminées de l’organisme40. Si une personne est en proie à une psychose, il est important de se laisser guider par elle : demandez-lui ce dont elle a besoin à ce moment-là, plutôt que de le supposer ou de le deviner41. Évitez de laisser entendre que son expérience n’est pas « réelle » et évitez de la juger, de la menacer ou de vous disputer avec elle41. Essayez de lui donner de l’espace, faites preuve d’empathie à l’égard de ce qu’elle ressent et parlez avec elle de ce qu’elle vit, si elle le souhaite41.

Incidence sur le sommeil et l’alimentation

Les stimulants peuvent avoir des effets sur le sommeil et l’alimentation des personnes qui en font usage. L’utilisation de stimulants peut aider à rester alerte, à réduire le besoin de sommeil et à supprimer l’appétit. Le sevrage des stimulants est également associé à des perturbations du sommeil et à une dégradation de la qualité du sommeil42,43. Les personnes qui prennent des stimulants en mode « binge » peuvent s’abstenir de manger ou de dormir pendant de longues périodes. Ces effets peuvent être accentués par de nombreux facteurs tels que la sécurité alimentaire, les revenus, la situation de logement et les habitudes alimentaires et de sommeil des personnes44. Les prestataires de services sont invité·e·s à réfléchir à la manière dont ils ou elles peuvent aider les personnes qui utilisent des stimulants à se procurer des aliments nutritifs et riches en protéines, et à accéder à des lieux de repos sûrs.

Hépatite C, VIH et autres infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS)

L’utilisation de stimulants est associée à un risque accru de contracter l’hépatite C, le VIH et d’autres ITSS. En effet, certains modes et contextes de l’utilisation de stimulants peuvent accentuer le risque de contracter des infections transmissibles par le sang. Ces infections peuvent se transmettre en partageant des articles servant à l’utilisation de drogues ou au cours d’activités sexuelles susceptibles de coïncider avec l’utilisation de substances. La prise de substances comme la méthamphétamine dans le cadre de relations sexuelles a été associée à une probabilité accrue de participation à des activités comportant un risque accru de transmission d’ITSS (p. ex. relations sexuelles avec des partenaires multiples, relations sexuelles non protégées par un condom, relations sexuelles plus brutales en raison d’une désensibilisation à la douleur, partage de fournitures servant à l’utilisation). Afin de réduire les risques d’infection, il peut être utile de fournir des articles permettant d’avoir des rapports sexuels plus sûrs (p. ex. condoms, lubrifiant) ou d’utiliser des substances à moindre risque (p. ex. matériel destiné à s’injecter, à fumer ou à sniffer de manière plus sûre), ainsi que de dispenser de l’information à ce sujet.

Trouble lié à l’utilisation de stimulants

Les options de traitement pour les personnes atteintes d’un trouble lié à l’utilisation de stimulants sont très limitées. Les approches psychosociales restent la norme de référence en la matière au Canada45. Parmi celles-ci, la gestion des contingences, qui consiste à offrir des récompenses (p. ex. de l’argent, des cartes-cadeaux ou d’autres rétributions) pour encourager l’abstinence prolongée, semble être la plus efficace4,46. Des recherches concernant les possibles bienfaits des traitements médicamenteux contre le trouble lié à l’utilisation de stimulants sont en cours. Une revue systématique et une méta-analyse récentes ont permis de conclure que de fortes doses d’amphétamines sur ordonnance donnent des résultats prometteurs dans le traitement du trouble lié à l’utilisation des stimulants, en particulier le trouble lié à l’utilisation de la cocaïne47.

Conséquences pour les prestataires de services

Compte tenu de l’utilisation croissante de stimulants au Canada et des méfaits qui en découlent, notamment en ce qui concerne la méthamphétamine, les prestataires de services devraient se demander dans quelle mesure leurs services répondent aux besoins des personnes qui utilisent des stimulants, seuls ou combinés à d’autres substances. Les prestataires de services peuvent tenir compte des besoins de ces personnes de diverses manières au stade de la planification et de la prestation des programmes et de l’interaction avec les bénéficiaires.

Planification des services et des programmes

Les prestataires de services doivent veiller à ce que les personnes qui utilisent des stimulants soient parties prenantes de tous les aspects de la conception, de la prestation et de l’évaluation des services et des programmes qui leur sont destinés. Il s’agit notamment d’employer des personnes ayant une expérience actuelle ou vécue du problème et de leur offrir une rémunération équitable. Les prestataires de services peuvent également envisager plusieurs autres mesures dans le cadre de la planification de leurs services et programmes :

  • Comprendre le ou les rôle·s possible·s des stimulants dans une population donnée (p. ex. augmenter le plaisir sexuel, stimuler la vigilance, contrebalancer les effets d’une autre drogue) et concevoir des services tenant compte des besoins connexes (p. ex. fournir des articles permettant d’avoir des rapports sexuels plus sûrs, mettre à disposition des espaces sûrs pour se reposer, offrir des aliments nutritifs). Il s’agit notamment de veiller à ce que les services soient culturellement adaptés et respectueux et tiennent compte des traumatismes.
  • Connaître les modes d’utilisation des stimulants préconisés par les membres de leur communauté (p. ex. inhalation, injection, en sniffant, insertion dans le rectum) de manière à fournir du matériel pour l’utilisation plus sûre des drogues correspondant aux voies d’administration préférées des usager·ère·s, et à mettre en place des sites de consommation supervisée adaptés à ces voies.
  • Évaluer dans quelle mesure leurs locaux et leurs modèles de services répondent à l’ensemble des besoins éventuels des personnes qui utilisent des stimulants. Il peut s’agir de donner accès à des endroits calmes où la stimulation sensorielle est réduite afin de faciliter les interventions face une situation d’intoxication sévère, de fournir des casiers de rangement sécurisés et d’autres types d’espaces où l’on peut ranger et organiser ses affaires, de s’assurer que ces espaces soient exempts de dangers, et de prévoir des lieux destinés à certaines activités (p. ex. réparer des vélos, utiliser des livres de coloriage pour adultes) qui permettent de soulager l’anxiété liée à l’utilisation de stimulants41.
  • Élaborer des politiques et une culture organisationnelle qui favorisent à la fois le déploiement des approches de réduction des méfaits et le bien-être des travailleur·euse·s. Cela peut se traduire par diverses mesures organisationnelles48, ainsi que par l’élaboration de politiques claires, l’adoption d’approches fondées sur le travail d’équipe et la mise en place d’un processus de compte rendu continu visant à s’assurer que le personnel est prêt à réagir aux situations difficiles.

Prestation de services

Au stade de la prestation de programmes et de services, les prestataires de services devraient :

  • Continuer d’offrir des services et un soutien à tous les individus, que l’on soupçonne ou non un cas de consommation de stimulants. Il s’agit notamment de ne pas refuser l’accès aux services aux personnes agitées ou en détresse, de ne pas leur reprocher ce qu’elles vivent ou de ne pas tenter de les contraindre à renoncer aux stimulants.
  • Faire de la sécurité de tou·te·s les bénéficiaires de services et du personnel une priorité. Dans la mesure du possible, éviter de restreindre l’accès aux services, car cela peut constituer un obstacle et nuire aux individus et à la collectivité.
  • Comprendre l’éventail des raisons pour lesquelles les gens peuvent utiliser plusieurs substances. Au moment de discuter des méthodes plus sûres de consommation de substances, il peut s’agir de reconnaître les effets bénéfiques que procure à certain·e·s le mélange de drogues et de permettre d’en discuter, plutôt que de se concentrer uniquement sur les dangers possibles.
  • Éviter les formules, pratiques ou suppositions stigmatisantes concernant l’utilisation de stimulants.
  • Fournir des articles permettant une utilisation plus sûre des substances et des rapports sexuels à moindre risque, lesquels répondent aux besoins des bénéficiaires de services.
  • Orienter les bénéficiaires vers des services de réduction des méfaits, de santé sexuelle, de soins primaires, de logement, de traitement, d’approvisionnement sûr et autres, à leur demande.
  • Fournir des trousses de naloxone et de l’information sur les interventions en cas de surdose d’opioïdes et de stimulants à tou·te·s les bénéficiaires de services, quelle que soit leur substance de prédilection.

Travailler auprès des personnes qui utilisent des stimulants

En raison d’une série de facteurs structurels et sociaux, les personnes qui font usage de stimulants peuvent connaître des moments de détresse ou de crise qui sont parfois difficiles à gérer, pour elles et pour les prestataires de services appelé·e·s à intervenir. Il n’existe pas d’approche unique et bien définie pour ce qui est d’intervenir auprès des personnes qui traversent une crise, que celle-ci soit causée ou non par des stimulants. Les prestataires de services peuvent envisager les mesures suivantes41 :

  • Nouer des relations avec les usager·ère·s en dehors des périodes de crise afin de favoriser la confiance et d’établir un bon rapport.
  • Suivre une formation sur les interventions en cas de crise de santé mentale et sur le désamorçage des conflits.
  • Améliorer ses connaissances personnelles et sa compréhension des facteurs (p. ex. surcharge, besoin de sommeil) qui peuvent contribuer à la paranoïa, à la psychose et à d’autres problèmes chez les personnes qui utilisent des stimulants.
  • Se laisser guider par la personne lorsqu’elle est en détresse et lui demander ce dont elle peut avoir besoin.
  • Refléter le langage corporel de la personne, accueillir ses préoccupations avec empathie et discuter avec elle de son vécu, sans contredire son expérience de la réalité ni lui refuser de l’aide.
  • Permettre aux individus de se réfugier dans un endroit calme et tranquille doté de sorties faciles à emprunter et bien indiquées, si possible.
  • Reconnaître ses propres limites et capacités et demander le soutien d’autres membres expérimenté·e·s de l’équipe, si nécessaire. Cela peut passer par des interventions en équipe et un processus de compte rendu continu visant à améliorer les réponses aux futurs incidents.
  • Rester ouvert·e et honnête face à toute personne en situation de crise, en l’informant par exemple que les services d’urgence ont été prévenus, si tel est le cas.

Ressources additionnelles

À l’intention des prestataires de services

À l’intention des usager·ère·s des services

Références

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À propos de l’auteur

Magnus Nowell est le spécialiste en connaissances sur la réduction des méfaits chez CATIE. Il a travaillé par le passé dans le domaine de la recherche sur la réduction des méfaits, le logement et l’organisation communautaire. Il détient une maîtrise en promotion de la santé.

Révision externe effectuée par : Dre Jane Buxton et Sanda Kazazic