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CATIE
  • Les patients du Programme de télémédecine prenant des médicaments antirétroviraux à action directe présentaient un taux de guérison (95 %) comparable aux patients ayant consulté la clinique externe
  • L’utilisation d’examens portatifs Fibroscan a permis d’accroître l’implantation des évaluations de la fibrose dans les communautés éloignées
  • Le Programme de télémédecine a permis d’offrir avec succès des soins aux personnes vivant avec l’hépatite C qui habitent dans les communautés éloignées

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L’introduction de nouveaux médicaments antirétroviraux à action directe (AAD) par voie orale a simplifié le traitement et la guérison de l’hépatite C. Par contre, les personnes vivant dans les milieux ruraux et éloignés disposent souvent d’un accès limité aux soins et traitements pour l’hépatite C, car elles n’ont pas facilement accès aux centres offrant des services de soins et de traitements.

Le Programme de télémédecine du Programme de lutte contre l’hépatite virale de l’Hôpital d’Ottawa a été créé dans le but de réduire les obstacles à des soins spécialisés pour l’hépatite pour les personnes vivant avec l’hépatite C qui habitent en milieu rural dans l’est de l’Ontario par l’entremise de l’Ontario Telemedicine Network (OTN).

Une étude a comparé les résultats cliniques entre les patients faisant partie du Programme de télémédecine (PT) et ceux de la clinique externe du Programme de lutte contre l’hépatite virale de l’Hôpital d’Ottawa (non PT). Les chercheurs ont conclu que le Programme de télémédecine réussissait à fournir des soins et traitements aux patients vivant avec l’hépatite C qui habitent dans les communautés éloignées. La nouvelle ère du traitement aux antirétroviraux à action directe pour l’hépatite C a vu un nombre croissant de patients du Programme de télémédecine commencer un traitement avec des taux de guérison équivalents pour les patients du PT et ceux non PT.

Étude

À l’aide des dossiers des patients et des dossiers médicaux électroniques de la base de données de la clinique d’hépatite virale de l’Hôpital d’Ottawa, les chercheurs ont effectué une analyse des patients vivant avec une infection chronique à l’hépatite C qui ont été vus au moins une fois entre janvier 2012 et août 2016. Les patients non PT ont été vus à la clinique externe de l’Hôpital d’Ottawa. Les patients du PT ont utilisé la vidéo et le système audio OTN durant la majorité de leurs visites en clinique. Au total, 157 patients du PT et 1 130 patients non PT ont participé à cette étude.

Les chercheurs ont comparé les caractéristiques cliniques et socio-économiques des deux groupes. Les résultats de traitement suivants ont été évalués pour chaque groupe :

  • Accès prétraitement à une biopsie
  • Examen Fibroscan pour évaluer le niveau de la fibrose
  • Initiation et type de traitement pour l’hépatite C
  • Traitement réussi – patient guéri avec un taux de réponse virologique soutenue à 12 semaines (RVS12). Chez les personnes ayant reçu de multiples traitements contre l’hépatite C, seuls les résultats les plus récents ont été pris en considération.

Étant donné que l’étude a été menée entre 2012 et 2016, les traitements incluaient à la fois la combinaison de médicaments interféron-ribavirine et les AAD. Les nouveaux traitements offerts à l’aide des AAD causent beaucoup moins d’effets secondaires, doivent être pris durant moins longtemps et sont plus efficaces que le traitement avec les interférons et la ribavirine.

Résultats

Dans l’ensemble, les participants des deux groupes présentaient des caractéristiques largement semblables. Ils avaient sensiblement le même âge (moyenne de 49 ans), étaient presque tous du même sexe (64 % étaient des hommes) et leur niveau de fibrose était similaire (24 % souffraient de cirrhose).

Il existait tout de même quelques différences entre les deux groupes. Comparativement aux patients non PT, ceux du PT étaient plus susceptibles d’avoir des antécédents de consommation de drogues par injection (70 % vs 55 %), d’abus d’alcool (69 % vs 57 %) et d’incarcération (47 % vs 36 %). Ils étaient également plus susceptibles d’être des Autochtones (7 % vs 2 %) et d’être atteints d’une infection de génotype 3 (26 % vs 16 %).

Comparativement aux patients du PT, ceux non PT étaient atteints durant plus longtemps d’une infection à l’hépatite C (27 ans vs 21 ans) et ils étaient plus susceptibles de présenter une co-infection au VIH (7 % vs 1 %).

Résultats pour l’hépatite C

Évaluation de la fibrose :

  • Les patients du PT étaient moins susceptibles que les patients non PT d’avoir subi une biopsie (16 % vs 39 %).
  • Avec l’introduction des examens portatifs Fibroscan, les deux groupes sont devenus tout aussi susceptibles d’avoir subi un examen Fibroscan (PT : 59 %; non PT : 62 %).

Traitement :

  • Les patients du PT étaient moins susceptibles que les non PT d’avoir commencé un traitement avec la combinaison de médicaments interféron-ribavirine (5 % vs 20 %).
  • Seulement 27 % de patients du PT comparativement à 54 % des patients non PT avaient commencé un traitement combiné de médicaments interféron et ribavirine/AAD.
  • Avec l’introduction des traitements utilisant seulement les AAD, l’écart entre les deux groupes a commencé à se réduire, avec 22 % des patients du PT à commencer ce type de traitement comparativement à 34 % de patients non PT.

Atteinte de la guérison :

  • Avec les traitements utilisant seulement les AAD, les taux de guérison étaient semblables dans les deux groupes (PT : 95 %; non PT : 95 %).
  • Le succès thérapeutique était moins probable si les patients étaient des Autochtones ou s'ils étaient atteints d’une infection de génotype 3.

La télémédecine fournit avec succès des soins

Les conclusions de cette étude démontrent que les programmes de télémédecine peuvent offrir avec succès des soins et permettre aux patients vivant avec l’hépatite C et habitant dans les communautés éloignées de parvenir à la guérison, en particulier à l’ère du nouveau traitement aux AAD. Ces conclusions incluent les patients que l’on considérait généralement comme faisant face à des obstacles pour la réussite de leur traitement, comme ceux qui consomment des drogues et qui ont des antécédents d’incarcération.

Afin d’évaluer le degré d’inflammation du foie et la fibrose, on peut soit effectuer une biopsie soit un examen Fibroscan. Cette étude suggère que moins de patients des populations rurales avaient subi des biopsies du foie en raison de la nécessité de se rendre à Ottawa dans le but de subir l’intervention. Cependant, l’introduction de « blitz de Fibroscan » — durant lesquels l’équipe du PT amène l’équipement Fibroscan dans de petites communautés où de 15 à 30 patients peuvent subir en même temps une évaluation de la fibrose de leur foie — a amélioré l'implantation des évaluations de la fibrose hépatique, permettant ainsi d’éliminer l’un des obstacles de cette population à obtenir des soins.

Le Programme de télémédecine a rejoint une proportion plus élevée de patients autochtones que la clinique n’offrant pas le programme de télémédecine, mais les taux de guérison avec les AAD se sont avérés être plus bas pour cette population, suggérant donc qu’il y a davantage de travail à accomplir pour les populations autochtones. Parmi les méthodes possibles à envisager pour améliorer la participation, notons : l’utilisation de pairs navigateurs autochtones pour aider à l’éducation et l’observance en matière d’hépatite C et aussi l’introduction de groupes de réflexion en collaboration avec des membres de la communauté autochtone pour l’éducation et la prestation des soins liés à l’hépatite C.

Ressource

Équipe Hépatite C de l’Ontario : Programme de lutte contre l’hépatite virale de l’Hôpital d’Ottawa  Connectons nos programmes

—Zak Knowles

RÉFÉRENCE

Cooper CL, Hatashita H, Corsi DJ, et coll., Direct-acting antiviral therapy outcomes in Canadian chronic hepatitis C telemedicine patients, Annals of Hepatology, 2017;16(6):874–880. Peut être téléchargé à : https://publisherspanel.com/api/files/view/213830.pdf