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CATIE
  • L’autotest de dépistage du VIH INSTI est actuellement l’unique autotest VIH homologué au Canada
  • Avec cette approbation, le Canada se joint à 77 autres pays autorisant l’autodépistage du VIH
  • L’autodépistage du VIH permet de diagnostiquer des personnes qui n’utilisent pas régulièrement les services de dépistage traditionnels

La première technologie d’autodépistage du VIH à être homologuée au Canada s’appelle l’autotest de dépistage du VIH INSTI et est produite par le fabricant canadien bioLytical. Santé Canada a autorisé l’utilisation et la vente du test au Canada le 2 novembre 2020.

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Forte de l’appui de données probantes issues d’une étude menée dans trois sites canadiens lancée en 2019, cette approbation voit le Canada se joindre à 77 autres pays qui autorisent l’autodépistage du VIH. Dans les pays où l’autodépistage se fait déjà, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, il s’est révélé efficace pour augmenter le nombre de personnes se faisant tester et la fréquence des dépistages, surtout parmi les populations qui n’ont pas régulièrement recours aux méthodes de dépistage du VIH traditionnelles ou qui font face à des obstacles à l’accès aux soins de santé.

Puisque 14 % des Canadiens séropositifs ne sont pas encore diagnostiqués, l’autodépistage offrira une option additionnelle aux personnes souhaitant se faire tester. Cette option complétera les efforts déployés actuellement pour diagnostiquer et traiter les Canadiens vivant avec le VIH.

Comment l’autodépistage fonctionne-t-il?

Les technologies d’autodépistage du VIH varient selon le pays, mais la première et la seule technologie approuvée au Canada repose sur l’analyse d’un échantillon de sang prélevé par piqûre du doigt. Une seule gouttelette de sang est nécessaire, et le résultat est prêt en une minute. Le résultat est facile à interpréter pour un non-professionnel : un seul point bleu indique un résultat non réactif (négatif), et deux points bleus indiquent un résultat réactif (positif).

Il est à souligner que l’autotest du VIH n’est qu’un outil de dépistage. Un résultat réactif porte à croire que la personne testée est séropositive, mais un test de confirmation doit être effectué par un professionnel formé en utilisant un prélèvement de sang traditionnel. Même si les résultats réactifs erronés sont extrêmement rares, ils peuvent se produire. Un test de confirmation n’est pas nécessaire lorsque le résultat du test initial est non réactif.

Quelle est la fiabilité de l’autodépistage?

Des études de recherche ont confirmé que l’autodépistage est fiable et permet d’obtenir les mêmes résultats que les tests effectués aux points de services par des professionnels de la santé formés. Lors d’un essai de grande envergure mené dans le but d’étayer cette approbation dans trois villes canadiennes, on a trouvé que les gens étaient capables d’effectuer efficacement l’autotest et d’interpréter tout seuls le résultat de manière fiable. L’autodépistage s’est révélé sûr, pratique, facile à utiliser et responsabilisant, avec 95 % des utilisateurs de cette étude canadienne signalant qu’ils se serviraient à nouveau du test d’autodépistage et qu’ils le recommanderaient à des membres de leur famille, à leurs amis et à des partenaires sexuels.

La technologie d’autodépistage approuvée au Canada permet d’identifier fiablement presque 100 % des personnes ayant le VIH (sensibilité) et ne donne de résultat réactif erroné que chez 0,5 % des personnes séronégatives testées (spécificité). Comme tout autre test de dépistage des anticorps anti-VIH, l’autotest détecte des anticorps produits en réponse au VIH, lesquels peuvent mettre quelque temps à apparaître à la suite d’une exposition au virus. Dans le cas de l’autotest de dépistage du VIH INSTI, la période fenêtre durant laquelle une nouvelle infection pourrait passer inaperçue peut être de trois mois avant que le test soit effectué.

Comment peut-on utiliser l’autodépistage?

Dans d’autres pays, on peut acheter les autotests de dépistage du VIH en ligne ou dans les pharmacies afin de s’en servir dans l’intimité de son domicile. Les organismes de santé et communautaires ont trouvé des façons novatrices d’utiliser et de distribuer les autotests du VIH, y compris les services d’autodépistage assisté, les trousses gratuites commandées en ligne et livrées par la poste et la distribution par les pairs. Il reste à voir comment l’autodépistage sera mis en œuvre au Canada.

Quels sont les défis possibles?

Les approches de dépistage du VIH traditionnelles incluent un volet de counseling précédant le test et un autre après le test afin de renseigner les clients sur la transmission du VIH, la prévention et les choses à savoir en cas de diagnostic positif. Dans le contexte de l’autodépistage, les renseignements fournis durant le counseling précédant le test et celui donné par la suite devront être fournis de manières plus novatrices, telles que l’inclusion d’encarts imprimés dans les trousses d’autodépistage, des lignes d’écoute, des sites Web ou encore des vidéos en ligne. Les personnes qui reçoivent un résultat réactif auront également besoin de soutien ou de counseling.

Dans les cas d’autotests réactifs, l’aiguillage vers un service de dépistage de confirmation pourrait être un autre défi. Les personnes qui utilisent l’autotest doivent comprendre que tout résultat réactif doit être confirmé par un test de laboratoire et ont besoin de savoir où ils pourront passer un test de confirmation. Un tel arrimage aux soins peut aussi se faire au moyen d’encarts imprimés, de lignes d’écoute et de sites Web.

Le fait de se faire tester ou de ne pas se faire tester est un droit. Bien que des méfaits sociaux résultant de l’autodépistage du VIH n’aient pas été observés lors des essais cliniques, des efforts doivent être déployés pour veiller à ce que l’autodépistage soit en tout temps volontaire et exempt de coercition de la part des familles, des partenaires, des employeurs ou des professionnels de la santé.

L’autotest sera prochainement disponible pour être acheté en ligne directement du fabricant. Pour rendre l’autodépistage accessible aux populations clés touchées par le VIH au Canada, le prix de l’autotest doit être abordable. De plus, des programmes pour y avoir accès seront nécessaires. L’infrastructure pour REACH, le Centre 3.0 des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) collabore avec des organismes communautaires de tout le pays dans l’objectif d’enclencher un programme de télésanté en janvier qui distribuera 60 000 autotests et qui permettra à ce que les personnes effectuant l’autodépistage soient reliées à des services de soins.

Pourquoi le dépistage est-il important?

Une personne vivant avec le VIH qui suit un traitement efficace peut s’attendre à vivre longtemps et en bonne santé, et elle ne pourra pas transmettre le virus à un partenaire sexuel. Or, pour tirer profit des bienfaits du traitement du VIH moderne, une personne doit être diagnostiquée, et le plus tôt est le mieux.

Le dépistage est la première étape menant à l’implication des personnes vivant avec le VIH dans le traitement et les soins, ce qui a des bienfaits autant pour la personne que pour ses partenaires et la collectivité. Selon les prévisions d’épidémiologistes, on pourrait mettre fin au VIH comme menace pour la santé publique d’ici 2030 en atteignant certaines cibles de dépistage et de traitement, y compris le diagnostic de 95 % des personnes séropositives. Au Canada, nous avons atteint un taux de diagnostic de 86 %.

Que doivent savoir les prestataires de services?

L’autodépistage est maintenant approuvé au Canada. Selon le moment et la façon dont les trousses d’autodépistage seront mises à la disposition des Canadiens, les prestataires de services auront un rôle clé à jouer pour renseigner leurs clients sur cette option et répondre aux questions des personnes ayant utilisé une trousse d’autodépistage.

Les prestataires de services devraient :

  • mettre les utilisateurs de leurs services au courant de toutes les options de dépistage du VIH à leur disposition, y compris l’autotest
  • comprendre comment l’autotest de dépistage du VIH INSTI fonctionne et être en mesure de démontrer son usage aux utilisateurs de services
  • savoir comment offrir ou faciliter l’accès au counseling après le test pour les utilisateurs des services recevant un résultat réactif à l’autotest
  • envisager d’offrir des trousses d’autodépistage du VIH gratuitement aux utilisateurs de services qui n’auraient pas autrement les moyens de les payer.

Ressources sur le dépistage du VIH