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Ontario
Hassle Free Clinic
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En quoi consiste le programme?

Le programme Making the Links vise à améliorer la santé des hommes gais, bisexuels et des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (gbHARSAH) en abordant les obstacles internes et externes au bien-être par le biais de counseling de soutien à court terme et de services de navigation au sein de la communauté. Entièrement financé par le Toronto Urban Health Fund (Fonds urbain pour la santé de Toronto), il s’agit d’un programme offert par la Hassle Free Clinic, une clinique communautaire située au centre-ville de Toronto proposant des services médicaux et de counseling pour tous les aspects de la santé sexuelle.

Le programme se divise en deux volets :

  1. Le Programme de prévention vise à aborder les enjeux sous-jacents auxquels font face les hommes gbHARSAH et qui pourraient expliquer les comportements à risque par le biais de counseling à court terme et d’aiguillage vers d’autres services sociaux et de santé mentale. L'objectif est d’aider les clients à adopter des pratiques sexuelles plus sécuritaires pour demeurer séronégatifs.
  2. Le Programme de suivi s’adresse aux hommes gbHARSAH qui obtiennent un résultat de test positif au VIH à la Hassle Free Clinic ou à l’une de ses cliniques satellites. Ce programme offre aux clients du counseling de soutien à court terme gratuit et confidentiel et (ou) des services d’aiguillage et de coordination afin de les aider à gérer leurs soins liés au VIH. Le principal objectif de ce volet du programme est de faciliter l’accès aux soins liés au VIH par du soutien et de l’aiguillage, et avec du counseling pour aborder les enjeux qui pourraient empêcher une participation durable aux soins médicaux.

Le programme est dirigé par un conseiller/gestionnaire de programme qui est présent à la Hassle Free Clinic. Losque les clients acceptent de participer au programme, ils rencontrent d’abord un conseiller pour discuter de leurs besoins, notamment des sujets de counseling ou de l’aiguillage qui leur est pertinent. Le programme inclut jusqu’à huit séances de counseling (avec une certaine latitude) et les clients peuvent être aiguillés vers des services médicaux et (ou) sociaux ainsi que vers des ressources communautaires via le programme. Chaque client quitte le programme de façon différente, l’objectif est cependant de veiller à ce qu’il soit appuyé et à ce que ses besoins soient satisfaits, comme ils ont été déterminés par des bilans lors des séances de counseling.

Raison d'être du programme

Le programme Making the Links s’est développé à partir du Réseau M2M auquel la Hassle Free Clinic participe. Le Réseau M2M est un groupe de travailleurs d’approche se vouant à améliorer la santé sexuelle des hommes gais. Le groupe se rencontre régulièrement pour discuter des enjeux et de la coordination des services pour les hommes gais, bisexuels et HARSAH de Toronto. C’est par le biais de ce groupe qu'on a déterminé le besoin de proposer des mécanismes plus officiels pour aider les hommes gais, bisexuels et HARSAH à obtenir de l’aiguillage vers les soins.

Une fois que le Réseau M2M a identifié ce besoin, la Hassle Free Clinic a entrepris l’élaboration du programme. Le Programme de suivi a été conçu parce que les conseillers avaient reconnu le besoin fréquent des patients de bénéficier de soutien émotionnel poussé pour s’engager dans les soins après avoir reçu un résultat de test positif au VIH (p. ex. : aiguillage vers les services médicaux, dévoilement). Le Programme de prévention a, quant à lui, été élaboré, car les cliniciens avaient constaté que les personnes se présentaient parfois avec des enjeux difficiles qui ne pouvaient être correctement abordés au moment du dépistage dans une clinique achalandée, spécialisée en infections transmissibles sexuellement (ITS). Il a été déterminé que les hommes gais, bisexuels et les HARSAH qui obtenaient un résultat négatif, mais qui présentaient des comportements à risque continus pourraient bénéficier des services d’un conseiller compétent sur place et de l’aiguillage vers les services communautaires.

Mise en œuvre du programme

Le programme Making the Links est offert aux clients de la Hassle Free Clinic s’identifiant comme des hommes gais, bisexuels et HARSAH. Dans la mesure du possible, la clinique accepte aussi les cas référés de sources externes. Le programme inclut jusqu’à huit (avec une certaine latitude) séances de counseling gratuites, confidentielles et individuelles, de l’aiguillage vers un médecin et (ou) des services de soutien communautaires et du soutien continu pour naviguer les services sociaux et le système de soins de santé.

Programme de prévention

Les clients s’identifiant comme des hommes gais, bisexuels et HARSAH qui pratiquent des activités sexuelles à risque élevé et qui ont reçu un résultat de test négatif au VIH peuvent participer au programme pour les aider à demeurer séronégatifs. Les clients peuvent déterminer eux-mêmes s’ils estiment prendre plus de risques sexuels qu’ils le souhaitent, ou encore les médecins ou les conseillers peuvent déterminer les clients à aiguiller en raison de leurs activités à risque élevé. Si les clients y consentent, leurs coordonnées sont transmises au gestionnaire de programme/conseiller qui les contacte par téléphone ou courriel.

Le client et son conseiller fixent un premier rendez-vous durant lequel ils discutent des besoins du client. Aux fins du programme, le client doit remplir un formulaire officiel d’orientation qui comprend ses antécédents détaillés en matière de santé mentale et physique, les enjeux sur lesquels le client aimerait travailler ou dont il souhaite discuter ainsi que l’information sur les sujets qui lui sont pertinents. Un formulaire de consentement, un énoncé de respect de la vie privée et de confidentialité ainsi qu’un document sur les politiques et les procédures font également partie du processus d’orientation.

Le Programme de prévention aborde les enjeux qui amènent les clients à adopter des comportements sexuels à risque élevé (p. ex. : antécédents de traumatisme, intimidation, homophobie internalisée), tout en tenant compte des problèmes syndémiques entourant le VIH. Le Programme de prévention comprend souvent plus de séances que le Programme de suivi en raison de la nature des sujets discutés (c.-à-d. de nombreux clients bénéficient de huit séances de counseling ou plus). Les sujets discutés lors des séances de counseling incluent souvent :

  • Les dépendances;
  • L’estime de soi et le sentiment de sa propre valeur;
  • Les traumatismes sexuels et les autres types de traumatismes;
  • La dépression et l’anxiété.

Les clients du Programme de prévention peuvent également être aiguillés vers des services médicaux et (ou) sociaux et des ressources communautaires tout au cours de leur participation au programme. Dans le cadre du Programme de prévention, les clients sont fréquemment aiguillés vers une thérapie à long terme (p. ex. : psychothérapie individuelle), des services de counseling spécialement pour les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, transsexuelles, bispirituelles et intersexuées se préoccupant de leur consommation de drogues et d’alcool, des groupes de soutien adressant l’image corporelle ou les dépendances, la prophylaxie pré-exposition et vers différents groupes de soutien communautaires.

Grâce à des bilans réguliers, on peut déterminer si les clients sont prêts à quitter le Programme de prévention, toutefois ces derniers peuvent continuer à nécessiter d’autres formes de soutien. Si les clients nécessitent des services à long terme, le conseiller peut les aider à avoir accès à ces services. Il peut également aiguiller des clients vers d’autres programmes communautaires en fonction des besoins identifiés afin de s’assurer qu’ils obtiennent le soutien dont ils ont besoin au moment de quitter le programme.

Programme de suivi

Lorsqu’un client gai, bisexuel, HARSAH reçoit un résultat positif au VIH à la suite d’un test de dépistage rapide effectué à la Hassle Free Clinic ou à l’une de ses cliniques satellites, on lui offre l’occasion de participer au programme Making the Links. La plupart des cas référés au programme Making the Links proviennent de la Hassle Free Clinic et de ses sites satellites, bien que le programme accepte également des cas d’organismes extérieurs. Les organismes extérieurs incluent les cliniques d’immigration, les services d’urgence des hôpitaux, les bureaux de soins primaires et d’autres types de cliniques où le dépistage est offert.

Si les clients y consentent, leurs coordonnées sont transmises au gestionnaire de programme/conseiller qui les contacte par téléphone ou courriel. Les clients sont normalement aiguillés vers le programme Making the Links en moins d’une semaine. Cependant, si le gestionnaire du programme se trouve en clinique au moment du dépistage, il peut diriger les clients en personne le jour même.

Lors de la première visite, le client et son conseiller discutent des besoins du client et le conseiller remplit un formulaire d’orientation indiquant quel type de soutien recherche le client. La première conversation peut également inclure une discussion sur les types de soutien dont bénéficie déjà le client et d'autres facteurs importants, comme son statut pour les assurances. Cette information peut être utile pour déterminer le type d’aiguillage qui sera effectué. Un formulaire de consentement, un énoncé de respect de la vie privée et de confidentialité ainsi qu’un document sur les politiques et les procédures font également partie du processus d’orientation. 

Il se peut que les clients ne possèdent pas de médecin de soins primaires qui soit compétent en matière de soins liés au VIH, le programme s’efforce donc d’aiguiller les clients vers un médecin spécialisé en VIH. Le premier rendez-vous avec un médecin de soins primaires spécialisés en VIH est normalement fixé dans les 10 jours à deux semaines suivant le test de dépistage rapide du VIH du client. Le programme permet également d’aiguiller les personnes nouvellement diagnostiquées vers d’autres services sociaux et de santé, tels des organismes de lutte contre le VIH (p. ex. : AIDS Committee of Toronto, Toronto People with AIDS Foundation), des organismes de santé mentale (p. ex. : le Centre de toxicomanie et de santé mentale, l’Hôpital St-Michael), la HIV & AIDS Legal Clinic of Ontario, des services d’aide au revenu et d’assurance-médicaments ainsi que des ressources communautaires pertinentes aux clients par le biais d’aiguillage cordial (p. ex. : via un courriel présentant le client).

Le Programme de suivi inclut du counseling offert après le test de dépistage. Les sujets discutés lors du counseling varient et sont adaptés aux besoins du client, identifiés lors de la première séance. Dans le Programme de suivi, les clients nécessiteront souvent seulement une ou deux séances pour parler avec le conseiller et être aiguillés vers les fournisseurs de santé et de services sociaux nécessaires. Si d’autres problèmes se présentent nécessitant le soutien d’un conseiller (p. ex. : sentiment d’isolement), les clients peuvent rencontrer un conseiller pour des séances supplémentaires. Parmi les sujets discutés lors du counseling, notons :

  • bilan avec les clients après leur diagnostic pour voir où ils en sont;
  • soutien pour les clients afin qu’ils expriment leurs sentiments et leurs pensées ainsi que l’occasion d’offrir de l’éducation et de les rassurer;
  • discussion sur les approches de traitements (p. ex. : questions sur les médicaments, l’assurance-médicaments) et à quoi s’attendre pendant les deux premiers mois;
  • discussion sur la façon dont le diagnostic du client l’affecte.

À mesure que les clients sont aiguillés vers les services dont ils ont besoin, ces derniers quittent peu à peu le programme. Le conseiller du programme effectue des bilans qui aident à déterminer si le client se sent appuyé et s’il souhaite obtenir du soutien additionnel. Les cas sont référés vers les services médicaux et (ou) sociaux ainsi que vers les ressources communautaires tout au cours de la période où le client participe au programme. Chaque client quitte le programme à un moment différent. Le conseiller fait un suivi avec le client dans les trois mois, six mois et un an après le début du traitement anti-VIH afin d’évaluer les obstacles aux soins et d'aider le client à les franchir.

Ressources requises

Un membre du personnel à temps plein agit à titre de gestionnaire et conseiller du programme Making the Links. Cette personne est un psychothérapeute autorisé; si le programme est offert dans d’autres contextes, une personne possédant une formation en counseling/travail social devrait occuper ce poste. Le poste est supervisé par un directeur clinique. D’autres membres du personnel fournissent du soutien au programme en établissant des contacts avec les bailleurs de fonds, en aidant pour les rapports et en fournissant du soutien logistique (p. ex. : pour la prise de rendez-vous).

En plus d’un conseiller chevronné possédant des connaissances sur la population desservie, le programme nécessite :

  • un accès rapide à des services de counseling et de soutien ainsi que de la visibilité au sein de la clinique;
  • des relations avec des cliniciens et programmes externes pour l’aiguillage.

Un autre aspect important du programme repose sur la capacité à voir les clients de façon holistique tout en reconnaissant la complexité de chaque client et situation.

Défis

  • Aiguiller les clients vers des services quand ces derniers possèdent un visa (c.-à-d. de séjour, d’étudiant ou de travail). Il est difficile d’établir des soins constants et durables pour les personnes ayant un visa, y compris l’accès aux médecins, aux tests de laboratoire et aux médicaments, ce qui peut entraîner d’importantes lacunes de services. Les efforts du personnel pour aiguiller les clients ne possédant pas un statut permanent ni une protection en matière de santé (p. ex. : le Régime d'assurance-maladie de l'Ontario (OHIP)) pour obtenir des services peuvent se solder par une grande demande de temps et de ressources.
  • Trouver des services en santé mentale pour la population d'hommes gbHARSAH. Les hommes gbHARSAH ont grand besoin de services en santé mentale et ces derniers ne sont pas toujours facilement accessibles. Même si les fournisseurs de services en santé mentale sont disponibles, la capacité à payer peut poser problème.

Évaluation du programme

De janvier à juin 2018, 101 clients ont été vus par le biais du programme Making the Links, avec un nombre total de 202 consultations cliniques et 87 aiguillages communautaires.

  • Cinquante-neuf clients ont eu accès au Programme de prévention pour une évaluation psychologique et des services de counseling à court terme (jusqu’à 10 visites) pour un nombre total de 139 consultations cliniques.
  • Quarante-deux clients ont eu accès au programme de suivi pour un nombre total de 65 consultations cliniques. La plupart des clients ont nécessité une ou deux séances et ces derniers ont été aiguillés vers un médecin en soins primaires spécialisé en VIH en une à deux semaines après leur test de dépistage rapide au point de service.

Les enjeux les plus souvent énoncés dans le Programme de prévention étaient :

  • L’anxiété ou le stress (89 %);
  • Les problèmes de relations (81 %);
  • Les problèmes familiaux (75 %);
  • Les problèmes liés à l’estime de soi (72 %);
  • La dépression ou la tristesse (67 %);
  • La solitude ou l’isolement social (67 %).

Les enjeux les plus souvent énoncés dans le Programme de suivi étaient :

  • L’acceptation du diagnostic (84 %);
  • Le dévoilement du VIH (84 %).

Les clients ayant participé au programme Making the Links de janvier à juin 2018 étaient généralement âgés de 25 à 34 ans; environ 35 % des clients du Programme de prévention et environ 60 % du Programme de suivi faisaient partie de cette tranche d’âge. En ce qui concerne l’origine ethnoculturelle, les clients ayant participé aux programmes de prévention et de suivi étaient en grande majorité blancs, dans une proportion de 46 % et 36 %, respectivement. Pour le Programme de prévention, les hommes de l’Asie de l’Est/du Sud-Est et de l’Asie du Sud représentaient les deux autres groupes les plus dominants ayant été desservis, les deux dans une proportion de 12 %. Pour le Programme de suivi, les hommes de l’Asie de l’Est/du Sud-Est et les hommes latinos représentaient les deux autres groupes les plus dominants ayant été desservis, les deux dans une proportion de 21 %.

Une étude sur les participants du programme Making the Links a été effectuée en 2014 et a conclu que :

  • environ 96 % des clients étaient fortement d’accord ou étaient d’accord pour dire que le conseiller contribuait à créer un endroit sécuritaire et qu’il respectait les clients en tant que personnes;
  • environ 70 % des clients étaient fortement d’accord ou étaient d’accord pour dire que le conseiller les avait aidés à obtenir des ressources communautaires.

Leçons tirées

  • Utilisation du soutien immédiat et sur place à l’aide d’un modèle médical avec des professionnels de la santé alliés ce qui permet d’améliorer l’aiguillage vers les soins. Avant la mise en œuvre du programme Making the Links, on fournissait aux clients du counseling après le test de dépistage et de l’information à la suite d’un diagnostic positif au VIH, mais il n’existait aucun mécanisme officiel de suivi. L’approche utilisée pour le Programme de suivi permet de faire un suivi avec les clients.
  • Le besoin de rencontrer les clients où ils se trouvent est essentiel. Ce qui peut signifier une réduction du temps d’attente entre le moment où le client est référé et sa première consultation (c.-à-d. habituellement moins de deux semaines), tout en réduisant les obstacles à l’accès aux soins en santé mentale, surtout lorsque les personnes sont en crise.
  • Il est essentiel d’aiguiller rapidement les clients ayant récemment reçu un diagnostic de VIH à des médecins en soins primaires spécialisés en VIH et d’autres organismes de lutte contre le VIH. La recherche a démontré que lorsque les personnes sont aiguillées immédiatement après leur diagnostic vers les soins primaires, leur observance thérapeutique s’en trouve améliorée.
  • Il est important de comprendre les causes profondes qui poussent les clients à avoir des comportements sexuels à risque élevé. Les problèmes comme l’isolement, la faible estime de soi, les traumatismes, l’homophobie, le racisme, la dépression, le manque de sentiment d’appartenance à la communauté et d’autres expériences de vie négatives peuvent influencer les comportements sexuels à risque élevé. Il est essentiel d’aborder ces problèmes afin de réduire les comportements sexuels à risque élevé.

Matériel du programme

Coordonnées

Amy Lin,
Gestionnaire/conseillère du programme
Hassle Free Clinic
66, rue Gerrard Est, 2e étage
Toronto, ON  M5B 1G3
N˚ de tél. : 416-922-3549, poste 128
Courriel : Amy@hasslefreeclinic.org