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CATIE
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  • Des scientifiques ont analysé des données provenant de plus de 40 000 personnes pendant 24 ans
  • Le risque de cancers d’origine infectieuse a baissé chez les personnes séropositives au cours de l’étude
  • L’équipe a proposé une gamme d’interventions pour réduire le risque de cancer chez les personnes séropositives

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Lorsqu’ils sont utilisés comme il se doit, les traitements contre le VIH (traitements antirétroviraux ou TAR) réduisent la quantité de VIH dans le sang. Après trois à six mois de traitement continu, la quantité de VIH dans le sang diminue jusqu’à un niveau très faible chez la plupart des personnes. On qualifie couramment d’« indétectable » cette faible quantité de virus. Au fil du temps, l’inhibition du VIH permet au système immunitaire de se réparer substantiellement. Ces réparations suffisent à réduire considérablement le risque d’infections et de cancers liés au sida. Le TAR est tellement efficace que les scientifiques prévoient une espérance de vie quasi normale pour de nombreuses personnes utilisant ce genre de traitement.

Le TAR ne peut toutefois résoudre tous les problèmes associés à l’infection au VIH chronique. Par exemple, même si le TAR peut réduire les taux d’activation immunitaire et d’inflammation associés au VIH, il ne peut les normaliser complètement.

Selon les scientifiques, l’inflammation excessive accroîtrait le risque des problèmes de santé suivants chez les personnes séronégatives :

  • maladies cardiovasculaires
  • cancer
  • diabète de type 2
  • maladies dégénératives du cerveau
  • accumulation de graisses dans le foie
  • amincissement osseux
  • perte de tissus musculaires
  • taux de cholestérol élevés
  • vieillissement prématuré du système immunitaire

Il est probable que l’inflammation et l’activation immunitaire chroniques contribuent aux mêmes problèmes chez les personnes séropositives.

Il semble que les facteurs suivants contribuent à l’activation immunitaire et à l’inflammation chroniques chez les personnes séropositives :

  • infection de faible intensité par le cytomégalovirus (CMV), un membre de la famille des virus de l’herpès
  • passage de protéines bactériennes et fongiques intestinales dans le sang
  • production de faibles quantités de protéines du VIH dans les régions profondes du système immunitaire

Étude ontarienne sur le cancer

Une équipe de recherche affiliée à plusieurs universités ontariennes et à l’Ontario HIV Treatment Network (OHTN) a analysé des données se rapportant à la santé de 20 304 personnes vivant avec le VIH. L’équipe a apparié les données de chacune de ces personnes à celles recueillies auprès de 20 304 personnes séronégatives de même âge et de même sexe qui vivaient au même endroit et sont nées dans la même région. Les données ont été recueillies entre janvier 1996 et novembre 2020.

L’équipe a réparti les cancers dont les participant·e·s étaient atteint·e·s en deux catégories principales, comme suit :

  • cancers d’origine infectieuse (ceux-ci sont causés par différents virus et bactéries) : sarcome de Kaposi, lymphome; cancers de l’anus, des organes génitaux, de la tête et du cou; cancers touchant le foie, le nez et l’estomac
  • cancers d’origine non infectieuse : cancers de la vessie, du cerveau, du sein, du sang, du côlon/rectum, de la gorge, du poumon, de la peau (mélanome), des ovaires, du pancréas, de la prostate, des testicules, de la thyroïde et de l’utérus

Tendances en matière de cancers

L’équipe de recherche a constaté que le risque de cancers d’origine infectieuse baissait au fil du temps chez les personnes séropositives. Selon l’équipe, chez celles-ci, le risque de se faire diagnostiquer un cancer d’origine infectieuse est passé de 19 % au début de l’étude à 10 % durant les dernières années de l’étude. Cette baisse s’est produite en raison d’un déclin global des cancers d’origine infectieuse. Nous reviendrons sur ce point plus loin dans ce bulletin de Nouvelles CATIE.

Aucun changement significatif n’a été constaté dans les taux de cancers d’origine infectieuse chez les personnes séronégatives.

En ce qui concerne les personnes séropositives, l’équipe de recherche a constaté un risque accru de cancers touchant l’anus et le foie.

Explication des changements

Comme nous venons de le mentionner, il s’est produit un déclin global des cancers d’origine infectieuse parmi les personnes séropositives au cours de cette étude. L’équipe de recherche a attribué ce déclin à une baisse des taux de cancers liés au sida. Selon l’équipe, le déclin des cancers liés au sida était attribuable à l’introduction de médicaments plus puissants contre le VIH et à l’amorce plus précoce du TAR. Ces deux facteurs ont contribué à renforcer les défenses du système immunitaire contre les cancers liés au sida (dont un grand nombre sont causés par des virus).

L’équipe de recherche a toutefois constaté un risque accru de cancers touchant le foie et l’anus chez les personnes séropositives. Pour réduire le risque de cancer du foie et de l’anus, l’équipe a proposé les interventions suivantes :

  • Vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) : Rappelons que certaines souches du VPH causent des cancers de l’anus, des organes génitaux et de la bouche. Cependant, comme la vaccination ne peut malheureusement aider les personnes déjà atteintes du VPH, l’équipe encourage les médecins à diriger les personnes séropositives vers des programmes offrant le dépistage des cancers et des états précancéreux liés au VPH.
  • Dépistage du virus de l’hépatite B (VHB) et vaccination. Pour les personnes déjà atteintes de ce virus, il existe des traitements qui aident à maîtriser l’infection.
  • Dépistage et traitement (le cas échéant) du virus de l’hépatite C (VHC). Les traitements guérissent plus de 95 % des personnes atteintes du VHC.

Notons que les interventions ci-dessus visent les cancers d’origine infectieuse. L’équipe de recherche a par ailleurs souligné que la présence de graisses excessives dans le foie (stéatose hépatique non alcoolique ou SHNA) peut causer la cicatrisation de cet organe vital. La présence de tissu cicatriciel dans le foie augmente le risque de cancer. Les facteurs associés à la SHNA incluent l’hypertension, le diabète de type 2 et l’obésité. Les interventions conçues pour cibler ces problèmes pourraient s’avérer utiles aux personnes atteintes de SHNA.

—Sean R. Hosein

Ressources

Un médicament contre le cholestérol réduit le risque de maladies cardiovasculaires chez des personnes séropositivesNouvelles CATIE

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Une étude néerlandaise sur le VIH montre que le dépistage et le traitement du cancer anal sauvent des viesTraitementActualités 248

Une étude menée à l’Université Yale révèle un lien entre les cancers de la tête et du cou et un faible taux de survie chez les personnes séropositivesTraitementActualités 248

Une équipe de recherche française étudie les deuxièmes cancers touchant des personnes séropositives ayant survécu à un premierNouvelles CATIE

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