La tésamoréline aide à réduire la graisse abdominale
Dans le cadre d'une autre étude, des participants séropositifs qui suivaient une trithérapie stable ont été répartis au hasard dans un rapport de 2 à 1 pour recevoir soit de la tésamoréline (2 mg par injection quotidienne) soit un placebo. Au total, 211 participants ont pris de la tésamoréline pendant 26 semaines, pendant que 115 autres prenaient un placebo.
Au moment de leur admission à l’étude, le profil approximatif des participants était le suivant :
- 13 % de femmes, 87 % d’hommes
- la majorité avait un poids supérieur à leur poids idéal et un indice de masse corporelle (IMC) de 29
- 68 % des participants avaient une charge virale de moins de 50 copies/ml
- compte de CD4+ – 600 cellules
Résultats
Après 26 semaines, les participants recevant de la tésamoréline avaient 15 % moins de graisse viscérale, comparativement à une augmentation de 5 % de la graisse viscérale chez les participants du groupe placebo. Cette différence est significative du point de vue statistique, c’est-à-dire non attribuable au hasard seulement.
Les chercheurs ont également mesuré les taux de certaines protéines dont la présence laisse soupçonner de l’inflammation. Les taux de ces protéines ont chuté chez les participants recevant de la tésamoréline, ce qui laisse croire que la réduction de la graisse viscérale sert aussi à réduire l’inflammation.
Préoccupations à long terme
Il est important de souligner que, même si ce médicament est généralement efficace, ses bienfaits disparaissent dans les quelques mois suivant l’arrêt de son usage. Il est donc possible que les patients doivent prendre de la tésamoréline pendant très longtemps. Il reste cependant à voir si les patients potentiels sont disposés à s’injecter quotidiennement pendant de nombreuses années.
La société pharmaceutique Theratechnologies, créateur de ce médicament, a recueilli des données sur la santé des volontaires inscrits aux études contrôlées contre placebo et par observation. Les données en question portent principalement sur des personnes qui ont pris le médicament sur une période allant de six à 12 mois. Si la tésamoréline devait être utilisée pour des périodes plus longues, ce qui semble probable, un suivi à long terme serait essentiel pour convaincre les médecins et les patients de son innocuité.
Le coût de ce médicament est une autre préoccupation, même s’il n’est pas connu au moment d’écrire ces lignes. Le coût de la tésamoréline sera un facteur déterminant en ce qui a trait à son éventuelle inclusion sur les listes de médicaments remboursables des provinces, des territoires et du fédéral.
RÉFÉRENCE :
Falutz J. Tesamoreline, a growth hormone releasing-factor analogue improves inflammatory markers in HIV-infected patients with excess abdominal fat: relationships between changes in inflammatory markers and visceral adipose tissue (VAT). In: Program and abstracts of the 12th International Workshop on Adverse Drug Reactions and Comorbidities in HIV, 4-6 November 2010, London, UK. Abstract 006.