Retour sur les taux de cancer du foie chez les personnes traitées par interféron

Historiquement, le traitement de l’infection chronique au virus de l’hépatite C (VHC) reposait sur des injections hebdomadaires d’interféron accompagnées de doses quotidiennes orales de l’antiviral à large spectre ribavirine. Il fallait prendre les deux médicaments pendant 48 semaines. Au mieux, les effets secondaires de ce traitement étaient très désagréables, et la combinaison n’était pas très efficace.

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De nos jours au Canada et dans les autres pays à revenu élevé, on dispose de régimes sans interféron plus sécuritaires et plus efficaces qui sont fondés sur des médicaments appelés antiviraux à action directe (AAD). Au cours de la prochaine année, d’autres combinaisons d’AAD puissants seront homologuées.

Revoir l’impact de l’interféron

Des chercheurs à l’Université de Toronto ont effectué une analyse rigoureuse (appelée revue systématique ou méta-analyse) de 37 études publiées lors desquelles l’interféron avait été utilisé pour le traitement de l’infection au VHC. Ces études incluaient des données portant sur 22 858 participants. Le taux de guérison global (également appelé réponse virologique soutenue ou RVS) a été de 48 %. Parmi les participants guéris, 3 % ont présenté subséquemment un cancer du foie. Parmi les participants qui n’ont pas guéri de l’hépatite C, le taux de cancer du foie subséquent a atteint 12 %.

En détail

La plupart des études analysées étaient des études rétrospectives. Autrement dit, les données analysées avaient été recueillies dans le passé pour une raison particulière, puis on les a analysées de nouveau pour une raison différente. Seules quelques-unes des études analysées avaient recueilli des données sur des facteurs comme la présence d’un diabète de type 2 et la consommation d’alcool.  Ainsi, l’équipe torontoise n’a pas été en mesure d’évaluer l’impact éventuel de ces facteurs sur le risque subséquent de cancer du foie. Il n’empêche que des données portant sur un grand nombre de patients ont été évaluées dans le cadre de cette revue, ce qui fournit une très bonne idée du risque de cancer du foie parmi les personnes traitées par interféron.

Selon l’équipe torontoise, le risque de faire subséquemment un cancer du foie a baissé de 76 % chez les participants traités par interféron qui ont guéri de l’hépatite C.

Cette analyse effectuée par les chercheurs de Toronto est utile et arrive à un moment propice. Elle pourra être utilisée à titre de référence pour comparer les taux de cancer du foie parmi les personnes recevant les AAD modernes.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Hosni A, Hansen T, Sampalis J, et al. The development of hepatocellular carcinoma in patients who have obtained a sustained virologic response (SVR) vs. no SVR after antiviral therapy for hepatitis C: a systematic review and meta-analysis. American Society of Clinical Oncology Annual Meeting, Chicago, 3-7 June 2016. Abstract 1551.