L’interprétation de certains essais cliniques sur la COVID-19 pose problème

Lorsque la pandémie de COVID-19 a commencé à déferler sur le monde, de nombreux essais cliniques ont été lancés pour mettre à l’épreuve contre cette infection des médicaments qui étaient déjà approuvés pour le traitement d’autres affections (habituellement une infection virale ou une maladie inflammatoire).

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Face à l’urgence provoquée par la pandémie, plusieurs des essais initiaux ont été conçus hâtivement et mis sur pied rapidement. Par conséquent, nombre d’entre eux n’ont pas donné de réponses définitives à des questions biomédicales importantes, surtout en ce qui concerne le traitement de la COVID-19.

Une équipe de chercheurs de l’Université Johns Hopkins a passé en revue 201 essais cliniques sur la COVID-19 qui avaient été planifiés ou mis sur pied durant les trois premiers mois de la pandémie. Les chercheurs ont constaté que plusieurs essais « manquent de caractéristiques susceptibles d’optimiser leur valeur scientifique ». Ils ont souligné spécifiquement les faiblesses suivantes :

« Comme le tiers des essais excluent des points d’aboutissement cliniques, que près de la moitié comptent moins de 100 patients et que les deux tiers sont des essais ouverts, grand nombre de ces études ne donneront vraisemblablement que des données préliminaires se rapportant à l’innocuité et à l’efficacité d’un traitement quelconque contre la COVID-19 ».

Et d’ajouter les chercheurs :

« Nos résultats justifient à la fois l’optimisme et la prudence. De nombreux essais enregistrés sur la COVID-19 ont été conçus de manière expéditive, et bien que les séries de cas et les essais à volet unique aient une certaine valeur et puissent donner des signes précoces, les études randomisées fournissent des données probantes de meilleure qualité et maximiseront les chances de trouver des traitements efficaces et sûrs durant cette vague de la pandémie. Les essais conçus de cette façon nécessitent cependant un financement adéquat, ainsi que du leadership scientifique, d’autant plus que les cliniciens de première ligne s’occupent à sauver des vies. De plus, il est important que les résultats intermédiaires, les biomarqueurs ou les échelles cliniques soient étroitement et directement liés à ce qui importe le plus aux soignants et aux patients : l’amélioration des chances de se remettre de la COVID-19 ».

À la lumière de ces problèmes et d’autres, il s’écoulera peut-être pas mal de temps avant que des résultats définitifs soient disponibles à l’égard des nombreux traitements faisant actuellement l’objet d’essais cliniques sur la COVID-19. Dans ce numéro de Traitement Actualités, nous examinons plusieurs des principaux traitements candidats contre la COVID-19. Un numéro futur examinera d’autres interventions potentielles contre celle-ci, y compris des approches centrées sur le système immunitaire.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCES :

  1. Mehta HB, Ehrhardt S, Moore TJ, et al.  Characteristics of registered clinical trials assessing treatments for COVID-19: a cross-sectional analysis. BMJ Open. 2020;10(6):e039978.
  2. Hwang TJ, Carpenter D, Lauffenburger JC, et al.  Failure of investigational drugs in late-stage clinical development and publication of trial results. JAMA Internal Medicine. 2016;176(12):1826-1833.
  3. Parks JM and Smith JC. How to discover antiviral drugs quickly. New England Journal of Medicine. 2020;382(23):2261-2264.
  4. Bauchner H, Fontanarosa PB. Randomized clinical trials and COVID-19: Managing expectations. Editorial. JAMA. 2020; en voie d’impression.