Glécaprévir + pibrentasvir (Maviret) : très efficace contre le génotype 3

De façon générale, le génotype 3 du virus de l'hépatite C (VHC) ne répond pas bien aux antiviraux à action directe (AAD) actuellement homologués. Le traitement de cette souche du VHC doit être administré pendant jusqu'à 24 semaines pour assurer un taux élevé de guérison. Par conséquent, un traitement hautement efficace qui durerait moins longtemps répondrait à un besoin insatisfait, car il pourrait améliorer l'observance thérapeutique et inciter davantage de patients à suivre un traitement.

La combinaison glécaprévir + pibrentasvir (G+P) est très efficace contre le génotype 3 (GT 3) dans les expériences de laboratoire (études in vitro). Elle a également été testée dans un essai clinique appelé Endurance en comparaison avec la combinaison sofosbuvir + daclatasvir pour un traitement de 12 semaines. Un volet additionnel de cette même étude a évalué un traitement de huit semaines par G+P.

Les participants ont été répartis comme suit :

  • G+P pendant 12 semaines : 233 personnes
  • sofosbuvir + daclatasvir pendant 12 semaines : 115 personnes
  • G+P pendant huit semaines : 157 personnes

Le profil moyen des participants inscrits à l'étude était le suivant :

  • 55 % d'hommes, 45 % de femmes
  • âge : 48 ans
  • charge virale en VHC : 6 millions d'UI/ml
  • 64 % avaient des antécédents d'injection de drogues
  • 80 % avaient un degré de fibrose hépatique minime ou nul
  • 99 % avaient le génotype 3a

Résultats

Les deux régimes de 12 semaines ont été très efficaces, les taux de guérison obtenus étant les suivants :

  • G+P : 95 %
  • sofosbuvir + daclatasvir : 97 %

Cette différence n'est pas significative du point de vue statistique et confirme la non-infériorité de la combinaison G+P par rapport à l'autre régime. En d'autres mots, la combinaison G+P a eu une efficacité plus ou moins équivalente à celle de la combinaison sofosbuvir + daclatasvir.

Les résultats obtenus avec le traitement écourté par G +P ont été remarquables (compte tenu de la durée réduite du traitement, soit huit semaines au lieu de 12) :

  • 95 % des patients ont guéri

Sur le plan statistique, ce résultat révèle la non-infériorité du régime G+P de huit semaines par rapport au régime de 12 semaines. Autrement dit, le traitement de plus courte durée par G+P a eu plus ou moins la même efficacité que le régime de 12 semaines comportant les mêmes médicaments.

Sous l'effet des trois régimes, la raison la plus courante des échecs virologiques a été les rechutes. Autrement dit, les médicaments ont réussi initialement à supprimer le taux de VHC dans le sang jusqu'à un niveau indétectable, mais la quantité de virus a grimpé par la suite.

Effets indésirables

Les effets indésirables graves ont été rares durant cette étude, se produisant chez seulement 2 % des participants dans chaque volet de l'étude.

Dans les trois volets, les effets secondaires courants ont été les suivants :

  • maux de tête : 20 %
  • nausées : 15 %
  • fatigue : 13 %

Ces résultats ressemblent à ceux d'autres essais cliniques sur les traitements émergents contre le VHC.

Les tests sanguins ont rarement donné des résultats gravement anormaux, soit chez moins de 1 % des participants, peu importe le traitement utilisé.

Cette étude révèle que la combinaison G+P peut être très utile aux personnes ayant le génotype 3 du VHC.

On s'attend à ce que la combinaison G+P soit homologuée au Canada d'ici la fin de l'été 2017.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Foster G, Gane E, Asatryan A, et al. Endurance-3: Safety and efficacy of glecaprevir/pibrentasvir compared to sofosbuvir plus daclatasvir in treatment-naïve HCV genotype-3-infected patients without cirrhosis. In: Programs and abstracts of the International Liver Conference. 13-22 April 2017, Amsterdam, The Netherlands.