L’efficacité et l’innocuité des inhibiteurs de l’intégrase chez les femmes
Depuis plusieurs années dans les pays à revenu élevé, les principales lignes directrices sur le traitement du VIH placent une classe de médicaments appelés inhibiteurs de l’intégrase en haut de la liste des options préférées pour les combinaisons de médicaments anti-VIH (TAR) utilisées lors d’un premier traitement contre cette infection. On fait cette recommandation parce que les TAR fondés sur un inhibiteur de l’intégrase sont puissants et réduisent généralement la charge virale en peu de temps. Dans l’ensemble, les inhibiteurs de l’intégrase sont bien tolérés, et cette classe a tendance à être associée à moins d’interactions médicamenteuses que d’autres classes de médicaments comme les inhibiteurs de la protéase et les analogues non nucléosidiques.
Plusieurs inhibiteurs de l’intégrase ont déjà été homologués dans les pays à revenu élevé, et au moins deux autres devraient arriver au cours des prochaines années. Malheureusement, dans leur empressement à obtenir l’homologation, certaines compagnies pharmaceutiques n’ont pas recruté suffisamment de femmes séropositives pour les premiers essais cliniques sur les inhibiteurs de l’intégrase; par conséquent, les médecins et leurs patientes ne pouvaient être certains de l’innocuité de certains inhibiteurs de l’intégrase chez les femmes. Cette situation a changé récemment grâce à la publication de deux études importantes : Waves et Aria.
Dans l’étude Waves, les chercheurs ont testé l’inhibiteur de l’intégrase elvitégravir. Ce dernier est offert en coformulation avec plusieurs autres médicaments anti-VIH pour créer des régimes de traitement complets vendus sous les noms de marque Genvoya et Stribild. L’équipe Waves a utilisé la combinaison de médicaments présents dans Stribild (elvitégravir + cobicistat + ténofovir DF + FTC).
Dans l’étude Aria, les chercheurs ont testé un inhibiteur de l’intégrase concurrent appelé dolutégravir (Tivicay), qui est offert sous forme de coformulation avec deux autres médicaments (abacavir + 3TC) pour créer un régime complet en un seul comprimé vendu sous le nom de Triumeq.
Les résultats des études Waves et Aria révèlent non seulement que les TAR à base d’inhibiteur de l’intégrase agissent bien chez les femmes, mais aussi que ces deux régimes sont sûrs et mieux tolérés qu’un régime fondé sur l’inhibiteur de la protéase atazanavir (Reyataz).
Dans ce numéro de TraitementActualités, nous présentons les résultats de ces deux essais cliniques et d’autres recherches menés auprès de femmes vivant avec le VIH.
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :
- Squires K, Kityo C, Hodder S, Johnson M, et al. Integrase inhibitor versus protease inhibitor based regimen for HIV-1 infected women (WAVES): a randomised, controlled, double-blind, phase 3 study. Lancet HIV. 2016 Sep;3(9):e410-20.
- Orrell C, Hagins D, Belonosova E, et al. Superior efficacy of dolutegravir/abacavir/lamivudine FDC compared with ritonavir-boosted atazanavir plus tenofovir disoproxil fumarate/emtricitabine FDC in treatment-naïve women with HIV-1 infection: Aria study. In: Program and abstracts of the 21st International AIDS Conference, 18-22 July 2016, Durban, South Africa. Abstract THAB0205LB.