Les traditions de guérison des Autochtones nord-américain·e·s et le VIH
De nombreuses cultures, mais des idées en commun
Les peuples autochtones de l’Amérique du Nord représentent diverses cultures. Par conséquent, il n’existe pas une seule tradition de guérison que l’on pourrait appeler médecine autochtone nord-américaine, mais beaucoup de ces traditions différentes partagent les mêmes idées et conceptions du monde. Par exemple, la guérison en tant que processus holistique est une croyance centrale dans la plupart des traditions de guérison autochtones. En d’autres termes, pour guérir physiquement, il faut être sain spirituellement, mentalement et émotivement. De nombreuses pratiques de guérison autochtones ont été décrites par certain·e·s comme étant une médecine corps-esprit, car elles sont fondées sur la conviction que les aspects spirituels, émotionnels, mentaux et physiques de la vie sont interreliés. Ainsi, les quatre éléments de la roue de médecine, qui est utilisée par certains peuples autochtones en Amérique du Nord, représentent ces quatre aspects de la santé ainsi que les autres dimensions de la vie humaine et l’environnement.
Le cercle de guérison
Le cercle symbolise une autre caractéristique importante de nombreuses traditions de guérison autochtones. En tant que pratique bienfaisante, les cérémonies du cercle de guérison permettent aux participant·e·s de parler entre eux et de trouver un soutien ainsi que d’en offrir. La cérémonie du cercle de guérison met l’accent sur le fait que beaucoup de traditions de guérison autochtones font valoir le lien qui existe entre les gens et leur communauté, quelle que soit la façon dont ce lien pourrait être défini. Beaucoup de traditions autochtones enseignent que la guérison physique ou personnelle est plus susceptible de se produire lorsque les gens s’occupent à guérir leurs propres relations avec les autres et avec le monde qui les entoure.
Les activités et cérémonies de groupe comme les huttes de sudation, la danse, le chant et la psalmodie peuvent également être employées dans le contexte des traditions de guérison des cultures autochtones. La façon dont chaque cérémonie se déroule varie à travers l’Amérique du Nord ainsi que parmi les différents peuples autochtones et selon les diverses cultures.
Les plantes médicinales
Les guérisseur·euse·s autochtones ont beaucoup recours aux plantes médicinales. Quatre plantes fréquemment utilisées lors de rassemblements dans la partie sud du Canada sont le tabac, le cèdre, la sauge et le foin d’odeur. Ces plantes peuvent être utilisées dans le cadre de cérémonies de purification, ce qui signifie qu’elles sont brûlées pour que leur odeur se disperse dans l’air. Il existe de nombreuses croyances quant au but d’une cérémonie de purification. Selon l’une de ces croyances, une telle purification vise à intégrer les plantes dans l’air ambiant, à associer les participant·e·s à cet environnement et à former un lien entre eux. En humant la fumée de ces plantes et en l’absorbant ainsi dans leur organisme, les participant·e·s se lient les uns aux autres. On peut ainsi brûler de la sauge en guise de purification de l’endroit préalablement au déroulement de la cérémonie ainsi que du foin d’odeur afin d’éliminer les pensées négatives de l’esprit. Le cèdre est parfois utilisé pour purifier le corps et le protéger de la maladie, tandis que le tabac peut servir pour remercier le Créateur de bien des choses, dont les processus de guérison, mais aussi la fourniture de vivres et de substances médicinales. Souvent employées ensemble lors des cérémonies de guérison, ces plantes peuvent également être associées à l’une des quatre orientations de la roue de la médecine.
Entreprendre le cheminement vers la guérison
Dans certaines cultures autochtones nord-américaines, pour entreprendre son cheminement vers la guérison, il faut d’abord s’adresser à un·e Aîné·e ou à un·e guérisseur·euse apte à servir de guide. Contacter un·e Aîné·e de sa propre communauté ou nation est souvent un bon point de départ. Les peuples autochtones, partout au Canada, sont desservis par un réseau d’organismes communautaires, de cliniques et centres de guérison qui offre soutien et traitement aux Autochtones vivant avec le VIH, et ces établissements peuvent être un autre bon point de départ pour les Autochtones sans liens étroits avec leurs communautés d’origine. Un bon nombre de ces organismes favorise l’accès à des guérisseur·euse·s autochtones et aide les Autochtones à trouver toute une gamme de services pour faire face à leur maladie d’une manière holistique. Dans certains cas et bien entendu, si la personne le souhaite, ces organismes peuvent également aider les personnes séropositives à avoir accès aux traitements occidentaux conventionnels.
Pour obtenir une liste des services VIH destinés aux Autochtones, communiquez avec le Réseau canadien autochtone du sida (CAAN).