Une grande étude trouve que les problèmes de santé mentale sont courants parmi les personnes séropositives

Des chercheurs en Suède ont analysé une base de données médicales portant sur 3 500 personnes séropositives et, à titre de comparaison, des informations médicales recueillies auprès de 2,1 millions de personnes séronégatives. Toutes les personnes figurant dans cette étude vivaient dans la région métropolitaine de Stockholm. Les chercheurs s’intéressaient à comparer les taux de problèmes de santé mentale au sein de ces deux populations. Aux fins de leur analyse, les chercheurs se sont concentrés sur les diagnostics qui avaient été posés et documentés dans les dossiers médicaux des participants entre 2007 et 2014.

Les chercheurs ont trouvé que les personnes séropositives étaient considérablement plus susceptibles de se faire diagnostiquer un trouble de la santé mentale parmi plusieurs. Les résultats de cette étude suédoise ressemblent à ceux des études menées dans d’autres pays. À l’époque actuelle dans les pays à revenu élevé, un mauvais état de santé mentale est associé à une réduction de la qualité de vie et de la survie parmi les personnes séropositives. L’étude suédoise souligne la nécessité du dépistage des maladies mentales et du traitement de celles-ci pour les personnes vivant avec le VIH.

Changement de centre d’intérêt

De nos jours, la grande accessibilité des combinaisons de médicaments anti-VIH puissants (TAR) dans les pays à revenu élevé a fait en sorte que les infections et les décès liés au sida sont généralement beaucoup moins fréquents maintenant que dans les années 1980 ou au début des années 1990. De plus, les jeunes adultes qui se font infecter aujourd’hui et qui commencent le TAR peu de temps après leur diagnostic peuvent s’attendre à vivre vieux, pourvu qu’ils prennent leur TAR tous les jours en suivant les prescriptions et consignes à la lettre, qu’ils atteignent et maintiennent une charge virale indétectable et qu’ils n’aient pas d’autres problèmes de santé préexistants. Pour cette raison, les chercheurs prêtent maintenant plus d’attention aux facteurs qui empêchent les gens de vivre plus longtemps malgré la prise d’un TAR.

Détails de l’étude

Les chercheurs ont comparé les diagnostics de maladies mentales de 3 582 personnes séropositives (2 448 hommes et 1 134 femmes) à ceux de quelque 2,1 millions de personnes séropositives vivant dans la région métropolitaine de Stockholm.

Les chercheurs ont concentré leur analyse sur les troubles de santé mentale suivants :

  • anxiété et troubles apparentés
  • maladie bipolaire
  • dépression
  • trouble de stress post-traumatique et troubles apparentés
  • psychose
  • dépendance aux substances intoxicantes

L’équipe de recherche a également obtenu des données socioéconomiques se rapportant aux participants et a effectué des analyses en fonction de leurs quartiers de résidence.

Résultats

En général, les chercheurs ont trouvé que les troubles de santé mentale étaient « plus courants parmi les personnes ayant [le VIH] » que chez les personnes sans VIH. L’exception était l’anxiété et les troubles apparentés, qui n’étaient pas plus fréquents chez les femmes séropositives que chez les femmes séronégatives.

Solutions

L’équipe suédoise rappelle aux médecins et aux infirmières la nécessité de soumettre leurs patients à un dépistage des troubles de santé mentale, y compris la consommation problématique de substances, et de leur offrir un traitement si un diagnostic est posé. Les chercheurs ont également affirmé qu’il pourrait être nécessaire que certains médecins collaborent avec d’autres professionnels de la santé — conseillers, psychologues, psychiatres, pharmaciens — lorsqu’ils prennent soin de patients ayant à la fois un trouble de santé mentale et le VIH.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Jallow A, Ljunggren G, Wändell P, et al. HIV-infection and psychiatric illnesses – A double-edged sword that threatens the vision of a contained epidemic: The Greater Stockholm HIV Cohort Study. Journal of Infection. 2016; in press.