D’autres bithérapies à l’horizon pour le VIH
La compagnie pharmaceutique ViiV Healthcare a pris les devants en ce qui concerne la mise au point de régimes anti-VIH puissants consistant en deux médicaments, tels les suivants :
- Juluca : Il s’agit d’un comprimé contenant les médicaments dolutégravir et rilpivirine que l’on est censé prendre une fois par jour comme traitement d’entretien. Cela veut dire qu’une personne dont la charge virale est supprimée de façon stable sous l’effet d’une trithérapie peut être envisagée comme candidat au changement pour Juluca. Comme le virus est déjà supprimé chez ces personnes, il n’est pas surprenant que les essais cliniques aient révélé que Juluca continue de maintenir la suppression du VIH.
- Dovato : Il s’agit d’un comprimé contenant les médicaments dolutégravir et 3TC que l’on est censé prendre une fois par jour pour le traitement initial ou d’entretien du VIH.
ViiV met également au point un régime injectable à action prolongée qui fonctionne comme suit : Pour commencer, le patient prend un traitement standard par voie orale pour supprimer sa charge virale. Après plusieurs mois de traitement oral et l’atteinte de la suppression virale (moins de 50 copies/ml) – et pourvu qu’aucun effet secondaire persistant ou grave ne se produise –, on peut substituer le traitement injectable, qui sera administré vraisemblablement tous les deux mois. Le traitement injectable consiste en deux médicaments : le cabotégravir et la rilpivirine. Les essais cliniques indiquent qu’un tel traitement injectable est bien toléré et efficace pour supprimer le VIH.
Les bithérapies d’autres compagnies
La compagnie pharmaceutique Merck entre également dans le domaine des bithérapies. Merck prévoit tester une combinaison de l’analogue non nucléosidique doravirine et d’un nouveau médicament appelé islatravir (anciennement MK-8591) chez des personnes n’ayant jamais suivi de traitement anti-VIH, ainsi que comme traitement de rechange pour des personnes suivant une trithérapie standard. Nous aurons plus d’information sur l’islatravir à l’avenir.
Gilead Sciences est un autre chef de file du domaine du traitement et de la prévention du VIH. Certains affirment que Gilead prévoit tester une bithérapie mais aucun détail n’est disponible en ce moment.
Au début des années 1990, le traitement du VIH de certaines personnes reposait sur des régimes de deux médicaments, tels que AZT + 3TC ou AZT + ddI. Or, les régimes d’analogues nucléosidiques de ce genre ne procuraient de bienfaits durables et étaient toxiques. De nos jours, la bithérapie est de retour sous forme de traitements plus puissants et plus sûrs qui sont fondés sur des inhibiteurs de l’intégrase et éventuellement d’autres classes de médicaments à l’avenir.
La prochaine décennie promet d’être celle des bithérapies conçues autant pour le TAR initial que pour le traitement d’entretien/de rechange du VIH chez les patients dont le virus est supprimé.
—Sean R. Hosein