Croissance et rétrécissement des os
Pendant que les enfants grandissent, les os se développent aussi au fur et à mesure que de nouveaux tissus osseux se posent sur les os existants, particulièrement dans les jambes et la colonne vertébrale. Ce processus d'allongement des os s'appelle le modelage. Durant l'adolescence, les taux d'hormones sexuelles augmentent (estrogène et testostérone), ce qui permet aux os de se renforcer et d'atteindre leur épaisseur maximale au début de l'âge adulte.
Chez les adultes, c'est un processus appelé remodelage osseux qui influe le plus sur la force et la densité des os. Le remodelage osseux répare les microdommages à l'intérieur de l'ossature. Il facilite aussi la libération du calcium conservé dans les os, afin que le taux sanguin de ce minéral reste dans la zone idéale.
Le remodelage peut être déclenché par la présence de microdommages sur des os très utilisés ou qui se sont accumulés à cause du stress et de l'usure. Lorsque l'alimentation ne fournit pas assez de calcium, l'organisme doit en absorber des os. Si l'apport alimentaire en calcium demeure faible pendant longtemps, l'organisme vole du calcium aux os, les laissant plus minces et faibles.
Hormone parathyroïde
Lorsque l'organisme n'obtient pas assez de calcium de la nourriture, les glandes parathyroïdes (situées dans le cou) libèrent des quantités supérieures à la normale de l'hormone parathyroïde (PTH). Si le taux de PTH demeure élevé longtemps, l'organisme doit voler du calcium à l'ossature, et les reins doivent en réabsorber de l'urine. Le PTH aide aussi l'organisme à convertir la vitamine D2 en sa forme active, soit la vitamine D3. Tous ces processus augmentent la quantité de calcium absorbée des intestins et mise à la disposition des tissus. Toutefois, aucune quantité de PTH ou de vitamine D ne pourrait compenser un manque de calcium à long terme.
Impact des hormones
Le remodelage des os est aussi influencé par plusieurs hormones ou composés analogues aux hormones, y compris les suivants :
- estrogène
- testostérone
- vitamine D
- hormone parathyroïde
- interleukines
- facteur de nécrose des tumeurs (TNF)
En présence de l'infection au VIH, le système immunitaire subit une activation et une inflammation excessives qui le poussent à produire de nombreux signaux chimiques appelés cytokines (interleukines, TNF, etc.). Des études menées auprès d'hommes à risque élevé de contracter le VIH ou récemment devenus séropositifs ont permis d'observer des taux étonnamment élevés d'ostéopénie et d'ostéoporose, comparativement à des hommes séronégatifs d'âge semblable.
L'infection au VIH semble être associée à la ménopause précoce chez certaines femmes.
Toute cette information laisse croire que les personnes vivant avec le VIH courent des risques accrus d'amincissement osseux.
De nombreuses études n'ont détecté que des changements faibles dans la densité minérale osseuse des personnes séropositives. Il n'empêche que ces petits changements peuvent avoir un impact étonnamment grand sur la capacité des os à supporter le poids du corps. Mentionnons par exemple que les petits changements dans la densité minérale osseuse des personnes séronégatives nuisent à l'architecture des os, les rendant plus poreux et plus faibles.
— Sean R. Hosein
RÉFÉRENCES :
- Lindsay R, Cosman F. Chapter 354. Osteoporosis. In: Longo DL, Fauci AS, Kasper DL, Hauser SL, Jameson JL, Loscalzo J, eds. Harrison’s Principles of Internal Medicine. 18th ed. New York: McGraw-Hill; 2012.
- Ofotokun I, McIntosh E, Weitzmann MN. HIV: inflammation and bone. Current HIV/AIDS Reports. 2012 Mar;9(1):16-25.
- Cotter AG, Powderly WG. Endocrine complications of human immunodeficiency virus infection: hypogonadism, bone disease and tenofovir-related toxicity. Best Practice & Research. Clinical Endocrinology & Metabolism. 2011 Jun;25(3):501-15.