Une équipe de recherche canadienne étudie l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 chez des personnes qui utilisent des drogues
Le virus SRAS-CoV-2 cause la maladie appelée COVID-19. Il existe des vaccins (avec doses de rappel régulières) qui réduisent énormément le risque de complications liées à la COVID-19, dont l’apparition de symptômes graves, l’hospitalisation et la mort. Comme le SRAS-CoV-2 ne cesse de muter, les vaccins sont mis à jour régulièrement afin de renforcer la protection conférée par les rappels contre les variants du virus.
Recherche canadienne
Une équipe de recherche canadienne a mené une étude d’envergure pour déterminer les effets de la vaccination contre la COVID-19 chez différentes populations, y compris les personnes ayant des antécédents d’utilisation de drogues injectables.
L’équipe a analysé des bases de données de santé de la Colombie-Britannique. Les données en question étaient protégées par l’anonymat afin de cacher l’identité des personnes en question. La collecte de données s’est déroulée de décembre 2020 à novembre 2021. Toute la cohorte avait été testée pour l’infection au SRAS-CoV-2; il s’agissait de :
- 2 700 personnes séropositives
- 375 043 personnes séronégatives
L’équipe de recherche a réparti la cohorte dans les quatre groupes suivants :
- personnes séropositives qui s’injectaient des drogues
- personnes séropositives qui ne s’injectaient pas de drogues
- personnes séronégatives qui s’injectaient des drogues
- personnes séronégatives qui ne s’injectaient pas de drogues
Résultats
En général, les résultats obtenus par l’équipe portaient à croire que le vaccin offrait moins de protection contre la COVID-19 aux personnes séropositives qui s’injectaient des drogues. Un résultat semblable a été obtenu auprès des personnes séronégatives qui utilisaient des drogues.
Se référant à ses études antérieures, l’équipe de recherche a affirmé qu’une combinaison d’« utilisation de substances et/ou de comorbidités touchant [les personnes qui s’injectent des drogues] » pourrait affaiblir partiellement le système immunitaire, ce qui expliquerait les résultats de la présente étude.
Il est également possible que des facteurs non mesurés aient nui à la santé des personnes qui s’injectaient des drogues, tel le fait d’habiter un lieu surpeuplé ou d’avoir de la difficulté à maintenir la distanciation sociale (pour réduire le risque d’infection par le SRAS-CoV-2).
L’équipe espère effectuer d’autres analyses à l’avenir afin de peaufiner ses conclusions.
Aide aux personnes qui s’injectent des drogues
L’équipe de recherche a proposé que la priorité soit donnée aux personnes qui s’injectent des drogues lorsqu’il s’agit d’administrer des doses de rappel des vaccins contre la COVID-19.
Selon l’équipe de recherche, les personnes qui s’injectent des drogues font face à la stigmatisation et à la discrimination et sont nombreuses à se méfier du système médical. Pour cette raison, les interventions visant à atteindre cette population devront inclure des stratégies pour surmonter ces obstacles.
—Sean R. Hosein
RÉFÉRENCE :
Puyat JH, Wilton J, Fowokan A et al. COVID-19 vaccine effectiveness by HIV status and history of injection drug use: a test-negative analysis. Journal of the International AIDS Society. 2023 Oct;26(10):e26178.