Les différentes classes de médicaments
Les quatre premières classes de médicaments ci-dessous sont les plus couramment utilisées.
Deux médicaments que l’on utilise dans de nombreuses associations de traitement contre le VIH appartiennent à une classe de médicaments appelés analogues nucléosidiques (inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse, ou INTI). Comme il faut habituellement prendre les deux analogues nucléosidiques d’une association en même temps, les fabricants de médicaments ont créé plusieurs coformulations, c’est-à-dire des comprimés uniques contenant à la fois deux analogues nucléosidiques ou davantage, tels que Truvada (ténofovir DF + FTC) et Descovy (TAF + FTC).
On ajoute à ces deux analogues nucléosidiques un troisième médicament provenant d’une classe différente afin de créer une association efficace qui s’attaque au VIH à différentes étapes de son processus de réplication.
Les inhibiteurs de l’intégrase sont une autre classe de médicaments antirétroviraux qui offrent plusieurs avantages : lorsqu’on les prend dans le cadre d’un traitement d’association, ces médicaments réduisent rapidement la quantité de VIH dans le sang. Ils causent habituellement relativement peu d’effets secondaires et sont moins susceptibles d’interagir avec d’autres médicaments. Cette classe de médicaments comprend un traitement injectable administré tous les mois ou tous les deux mois.
Les associations à base d’inhibiteurs de la protéase (IP) ont tendance à nécessiter la prise d’un plus grand nombre de pilules que les autres associations et doivent être prises avec de la nourriture dans certains cas. Les IP ont un avantage important : si le VIH dans votre organisme devient résistant à un IP particulier, les autres IP peuvent encore être efficaces, ce qui vous laissera des options de traitement futures.
On ajoute presque toujours une faible dose d’un autre médicament, soit le ritonavir (Norvir) ou le cobicistat, aux associations à base d’IP. On appelle cette technique la « potentialisation » parce qu’elle fait augmenter la concentration des IP dans le sang et permet généralement une posologie uniquotidienne (une seule prise par jour). Il faut souligner que les « agents de potentialisation » peuvent interagir avec les drogues récréatives comme l’ecstasy, le crystal meth, la kétamine et les benzodiazépines, ainsi qu’avec les médicaments contre la dysfonction érectile comme Viagra.
Les analogues non nucléosidiques (inhibiteurs non nucléosidiques de la transcriptase inverse, ou INNTI) sont une autre classe de médicaments antirétroviraux. Parfois, la résistance aux analogues non nucléosidiques apparaît plus facilement que la résistance aux médicaments des autres classes. De plus, lorsque le VIH devient résistant à un analogue non nucléosidique, il devient parfois résistant aux autres médicaments de la classe aussi.
Parmi les exemples d’analogues non nucléosidiques, citons l’éfavirenz (Atripla et formulations génériques), la doravirine (Pifeltro et Delstrigo) et la rilpivirine (Odefsey et Cabenuva). Les analogues non nucléosidiques ont aussi de nombreuses interactions potentielles avec d’autres médicaments.
Il existe d’autres classes de traitement du VIH, mais elles sont surtout utilisées par certaines personnes dont le VIH est résistant aux autres traitements. Notons, entre autres, les inhibiteurs d’attachement, comme le fostemsavir (Rukobia), les inhibiteurs des co-récepteurs, comme le maraviroc (Celsentri), et les inhibiteurs de la capside, comme le lénacapavir (Sunlenca).
Le seul inhibiteur de fusion disponible à l’heure actuelle s’appelle T-20 (enfuvirtide, Fuzeon). Ce médicament puissant, qu’il faut prendre deux fois par jour par injection, n’est utilisé que rarement de nos jours, notamment par des personnes ayant acquis une résistance à de nombreux autres médicaments contre le VIH.
Comme le T-20, les inhibiteurs du CCR5 sont principalement utilisés par des personnes qui ont essayé antérieurement d’autres associations de traitements. Un simple test de dépistage permet de déterminer si quelqu’un a la souche du VIH contre laquelle cette classe de médicaments est efficace. Si c’est le cas, les inhibiteurs du CCR5 pourraient être une option.