Changements hormonaux
Les hormones sont des messagers chimiques qui se déplacent partout dans l’organisme pour aider les cellules à accomplir leurs nombreuses tâches. Elles influent sur notre système immunitaire, notre énergie, notre humeur, la qualité de notre sommeil, notre libido, notre appétit et notre digestion, la force de nos muscles, la santé de nos os et de nombreux autres aspects de notre santé et de notre vie.
Certaines personnes vivant avec le VIH peuvent présenter de faibles taux de certaines hormones, surtout la testostérone, les hormones thyroïdiennes et la DHEA (hormone contribuant à la production d’androgènes et d’estrogènes, c’est-à-dire les hormones sexuelles masculines et féminines). Les personnes séropositives qui ont un faible compte de CD4, qui ont des infections potentiellement mortelles et qui ont subi une perte de poids grave sont plus susceptibles de présenter des taux d’hormones gravement réduits. Chez les personnes qui en sont à un stade précoce de l’infection au VIH, il est possible que les changements hormonaux soient moins prononcés, mais ils risquent tout de même de causer des symptômes troublants. Quel que soit le stade de votre infection au VIH, c’est une bonne idée de faire évaluer vos taux d’hormones et, si nécessaire, de prendre des mesures pour en rétablir l’équilibre.
Comme c’est le cas de nombreux tests sanguins, les laboratoires définissent les taux d’hormones « normaux » en fonction de la moyenne observée chez un grand nombre de personnes faisant partie de la population générale. Il se peut que votre « normale » se situe à l’intérieur ou à l’extérieur de cette plage de valeurs. Les taux d’hormones qui éliminent vos symptômes et qui restaurent chez vous un état de santé vigoureux sont les taux à viser.
La restauration des taux d’hormones optimaux peut non seulement soulager les symptômes, mais contribuer aussi à prévenir de graves problèmes de santé, dont les problèmes cardiaques, l’ostéoporose, la dépression, la perte de libido, la fatigue et les problèmes musculaires et d’équilibre
Qu’est-ce qui cause les changements hormonaux?
Les taux d’hormones peuvent fluctuer pour une variété de raisons, y compris les suivantes :
- infection par le VIH
- infections opportunistes (potentiellement mortelles), telles que le cytomégalovirus (CMV), le complexe Mycobacterium avium (MAC), le sarcome de Kaposi (SK) et l’histoplasmose
- certains médicaments et autres drogues (autorisées ou interdites par la loi)
- stress
De plus, les changements hormonaux sont une partie naturelle du vieillissement, que l’on soit séropositif ou séronégatif.
Infections opportunistes
De nos jours, les personnes séropositives sont beaucoup moins nombreuses à contracter des infections opportunistes maintenant que le traitement antirétroviral (TAR) efficace est largement accessible, et elles sont moins nombreuses à éprouver les changements hormonaux qui peuvent se produire à cause de ces infections. Notons, par exemple, que le CMV, le MAC, le SK, l’histoplasmose et la tuberculose peuvent tous faire en sorte que les glandes surrénales produisent certaines hormones en quantité insuffisante. (Les surrénales sont deux glandes situées sur le dessus des reins qui produisent des hormones sexuelles et du cortisol.) Heureusement, grâce à un traitement anti-VIH efficace et, dans certains cas, aux antimicrobiens prophylactiques, il est possible de prévenir ces problèmes.
Médicaments et autres drogues
Plusieurs médicaments et drogues peuvent avoir un impact sur vos taux d’hormones, y compris les suivants :
- Kétoconazole, fluconazole et certains autres médicaments utilisés pour traiter les infections fongiques : Ces médicaments risquent d’inhiber la production d’hormones corticostéroïdiennes et d’hormones sexuelles par les glandes surrénales.
- Rifampicine (Rifadin et aussi dans Rifater) : Utilisée pour le traitement de la tuberculose, la rifampine peut provoquer une baisse excessive du taux de cortisol et aussi contribuer à l’hypothyroïdie.
Le cannabis peut augmenter le taux d’estrogène et réduire le taux de testostérone; cependant, les taux plus faibles de testostérone ont tendance à demeurer dans la gamme de valeurs normale.
- Les opiacés peuvent réduire la production de l’hormone lutéinisante (elle déclenche l’ovulation et stimule la production de testostérone) et celle de l’hormone folliculostimulante (elle régule le processus de procréation). Les opiacés risquent aussi d’accroître la production de l’hormone prolactine, qui stimule le développement des seins et la production de lait.
Le stress
Vous savez peut-être par expérience qu’un stress aigu peut perturber l’appétit, le sommeil, l’humeur et la libido. L’excès de stress a également un impact sur les hormones. Notre corps est programmé pour répondre aux menaces imminentes pour notre survie par une série de réactions physiologiques et comportementales appelées réponse au stress aigu ou « combat ou fuite ». La plupart des sources modernes de stress (facteurs de stress) ne représentent pas nécessairement une menace imminente pour notre survie — des facteurs de stress tels qu’une charge de travail trop lourde, la circulation aux heures de pointe, la difficulté de joindre les deux bouts ou une dispute que vous venez d’avoir avec votre ex. Mais ces facteurs de stress peuvent encore déclencher notre réaction de « lutte ou de fuite », comme si un tigre était sur le point d’attaquer.
En premier lieu, l’hypothalamus, une petite région située à la base du cerveau, signale à vos glandes surrénales de libérer des vagues d’hormones, y compris de l’adrénaline et du cortisol. L’adrénaline augmente votre rythme cardiaque et votre tension artérielle et fait couler plus de sang vers les muscles pour vous permettre de lutter ou de fuir. Le cortisol, couramment appelé « hormone du stress », augmente la quantité de glucose dans le sang afin de vous donner le carburant nécessaire pour faire pomper fort les muscles. Le cortisol inhibe aussi des fonctions corporelles qui ne sont pas essentielles à votre réponse à la menace; il modifie la réponse immunitaire et freine l’appareil digestif, le système reproducteur et les processus de croissance.
Si vous étiez réellement pourchassé·e par un tigre, cette réponse pourrait vous sauver la vie. Cependant, si le stress persiste sur une période prolongée et devient chronique, votre réponse au stress peut devenir dangereuse pour votre santé. Le stress chronique peut entraîner des problèmes digestifs, des maladies cardiaques, l’insomnie, la dépression, la prise de poids, des problèmes de peau et la perte de cheveux.
Afin de limiter l’influence des hormones du stress, essayez de résoudre les problèmes qui vous causent le plus de stress dans votre vie. De nombreuses personnes trouvent que n’importe quelle combinaison d’exercice, de méditation, de respiration profonde, de yoga, de techniques de relaxation, de counseling, de soutien par les pairs et parfois, de médicaments sur ordonnance, peut être extrêmement utile pour atténuer le stress.
Vieillissement, périménopause et ménopause
Le VIH, les infections opportunistes, certains médicaments et certaines drogues ainsi que le stress ont tous le potentiel de perturber sérieusement vos taux d’hormones. Par ailleurs, certains changements hormonaux se produisent naturellement et font partie du processus de vieillissement normal.
Chez les hommes cisgenres, le taux de testostérone atteint son pic à l’adolescence et au début de l’âge adulte, puis il diminue lentement à partir d’environ 30 ans.
Chez les femmes cisgenres, les phases de transition ont lieu à la puberté et ensuite lors de la périménopause et de la ménopause. La ménopause a lieu habituellement entre 45 et 55 ans, mais elle peut débuter plus tôt. Quant à la périménopause, c’est-à-dire les années qui précèdent la ménopause, elle peut commencer de un à 10 ans avant la fin définitive des menstruations.
Pendant la périménopause, l’organisme diminue sa production d’estrogène et de progestérone. Le cycle menstruel peut devenir plus court (par exemple, 24 jours au lieu de 28), intermittent ou encore les saignements peuvent être plus abondants que d’habitude. Certaines personnes s’aperçoivent que leur tissu vaginal s’amincit, que leurs symptômes prémenstruels s’aggravent, que leur libido change et qu’elles éprouvent des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes et des problèmes d’insomnie et d’irritabilité. Même si la ménopause a parfois mauvaise réputation, de nombreuses personnes vivent cette transition sans éprouver de symptômes désagréables, et certaines d’entre elles accueillent avec soulagement cette période de transition. L’expérience varie énormément d’une personne à l’autre et d’une culture à l’autre.
Les premières études dans ce domaine faisaient état de plusieurs différences entre le cycle menstruel des femmes cisgenres séropositives et celui des femmes cisgenres séronégatives. Or, des études plus récentes et mieux conçues semblent indiquer que le VIH a généralement un impact moins important sur les menstruations qu’on ne croyait auparavant. De façon générale, il semble qu’il n’existe aucune différence significative entre les taux de douleur menstruelle excessive et de malaises périménopausiques ou l’apparition précoce de la ménopause chez les femmes cisgenres séropositives par rapport aux femmes cisgenres séronégatives. Par contre, les femmes cisgenres ayant un faible compte de CD4 pourraient être plus susceptibles d’avoir des règles intermittentes ou peu fréquentes.
Conseils pour faire face à la ménopause et à la périménopause
La ménopause est une phase naturelle du vieillissement. Aucun traitement n’est nécessaire, à moins que vous éprouviez des symptômes incommodants.
Alimentation
La consommation d’une combinaison de glucides simples et complexes pourrait faire augmenter le taux de sérotonine, la substance du « bonheur » dans le cerveau. Elle peut aussi aider à soulager les difficultés émotionnelles qui risquent de se produire durant la périménopause et la ménopause. N’importe quel aliment qui fait augmenter le taux sanguin de tryptophane pourrait aider parce que le tryptophane stimule la production de sérotonine. Les aliments riches en glucides, comme les rôties de pain de blé entier ou les céréales chaudes, et les aliments protéinés riches en tryptophane, tels les produits laitiers et la dinde, font augmenter le taux de sérotonine. (Vous souhaiterez peut-être vérifier régulièrement votre poids parce que les excès de glucides peuvent causer une prise de poids.)
Suppléments
Lorsque les seins sont douloureux ou enflés, certain·e·s prestataires de soins de santé trouvent que la vitamine E peut être utile. La prise d’une dose quotidienne de 800 à 1 200 UI pourrait procurer un soulagement si l’on commence une semaine avant le début des règles et que l’on continue jusqu’à la fin de celles-ci.
La vitamine E s’est aussi montrée bénéfique pour réduire les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes pendant la périménopause ou la ménopause. Comme la quantité nécessaire varie d’une personne à l’autre, parlez à votre prestataire de soins de santé pour déterminer la dose qui vous convient. Il est préférable de se supplémenter avec la gamme complète de composés (appelés tocophérols et tocotriénols mixtes) appartenant à la famille de la vitamine E. Si possible, prenez votre supplément de tocophérols et votre supplément de tocotriénols avec des repas différents.
Le 5-hydroxy-tryptophane (5— HTP) pourrait aider à soulager les problèmes de sommeil qui accompagnent parfois la périménopause et la ménopause. Votre prestataire de soins de santé vous conseillera peut-être de le prendre avec de la vitamine B6 (de nombreux suppléments de 5— HTP contiennent de la vitamine B6).
Le 5-HTP ne doit jamais être utilisé par des personnes qui prennent aussi des médicaments pour traiter la dépression ou l’anxiété.
Parlez à votre prestataire de soins de santé ou pharmacien·ne de vos options.
Médicaments en vente libre et sur ordonnance
Le naproxène (Aleve, Anaprox), l’acide méfénamique (Ponstan) et l’ibuprofène (Advil, Motrin) sont des médicaments anti-inflammatoires qui soulagent les crampes et qui pourraient atténuer les symptômes du syndrome prémenstruel. On peut se procurer certains de ces médicaments sans ordonnance à sa pharmacie. Des médicaments sur ordonnance sont parfois recommandés pour les difficultés émotionnelles plus graves de la ménopause.
Testostérone
Un faible taux de testostérone peut entraîner les problèmes suivants :
- baisse de la libido
- infertilité
- incapacité d’accroître sa masse musculaire (même si on fait de l’exercice), ce qui peut entraîner une perte de poids
- baisse de la force physique et de la capacité à effectuer les activités quotidiennes
- difficulté à maintenir l’équilibre
- perte d’appétit
- fatigue
- baisse de la fonction cardiaque
- perte de masse osseuse
- dépression
Si vous éprouvez ces symptômes et avez un faible taux de testostérone, votre prestataire de soins de santé pourrait vous recommander une thérapie de remplacement de la testostérone.
Test de mesure de la testostérone
Un test sanguin est la seule manière de déterminer si votre taux de testostérone est faible. Il en existe deux qui mesurent respectivement la testostérone totale et la testostérone libre. Si c’est possible, faites les deux tests. (Le coût des tests n’est pas couvert par toutes les provinces et tous les territoires.) Pour déterminer si vous avez besoin d’une thérapie de remplacement de la testostérone, vous et votre prestataire de soins de santé évaluerez les résultats de vos tests et tous les symptômes qui pourraient être dus à une déficience en testostérone. Si la thérapie de remplacement pouvait vous convenir, demandez à votre prestataire de soins de santé de vous expliquer tous les risques et bienfaits potentiels.
Thérapie de remplacement de la testostérone
Si votre taux de testostérone est bas, une thérapie de remplacement de la testostérone peut améliorer votre humeur, votre énergie, votre force et votre libido tout en vous aidant à maintenir la santé de votre cœur et de vos os. Corriger une déficience en testostérone pourrait aussi, dans certains cas, aider à corriger la résistance à l’insuline.
Malgré ce que nous venons de dire, la thérapie de remplacement de la testostérone n’est pas un remède miracle qui permet d’inverser magiquement le processus de vieillissement. Elle peut aussi comporter des risques. Des données semblent indiquer que le risque de maladies cardiovasculaires pourrait être associé à la thérapie de remplacement de la testostérone.
Le risque de maladie cardiovasculaire étant différent pour chacun, demandez à votre prestataire de soins de santé si un traitement à la testostérone vous convient.
Pour de nombreux hommes cisgenres dont le taux de testostérone est faible, une thérapie de remplacement à long terme peut s’avérer nécessaire. Un traitement de courte durée pourrait restaurer initialement un taux de testostérone normal et soulager les symptômes de la déficience, mais si la thérapie était discontinuée, le taux de testostérone chuterait rapidement et les symptômes pourraient revenir.
Toute personne qui suit une thérapie de remplacement de la testostérone devrait passer des tests de suivi de leur testostérone totale et de leur testostérone libre afin de s’assurer qu’elle prend la bonne dose. Un excès de testostérone peut augmenter les taux de lipides sanguins, provoquer une augmentation du volume de la prostate, accroître le risque de caillots sanguins, augmenter le compte de globules rouges, causer l’acné, accroître l’agressivité et contribuer à la calvitie masculine. Chez les femmes cisgenres, il pourrait causer la pousse de poils sur le corps comme chez l’homme cisgenre et une voix plus grave.
Types de thérapies
La thérapie de remplacement de la testostérone est offerte sous différentes formes : une crème pour la peau, un gel, un timbre transdermique et un médicament oral ou injectable. Vous et votre prestataire de soins de santé déterminerez la forme qui vous convient en tenant compte de la disponibilité, des effets secondaires, de votre situation et d’autres facteurs. L’usage prolongé de la testostérone orale peut nuire au foie, et l’usage à long terme des injections de testostérone peut mettre fin à toute production résiduelle de testostérone chez la personne traitée et causer finalement plus de problèmes qu’il n’en résout. Les injections comportent aussi un risque bien plus élevé d’effets secondaires (y compris l’anxiété, les maux de tête, l’agressivité, l’irritabilité, les sautes d’humeur, l’insomnie, l’atrophie des testicules et l’impuissance). Le seul moment où la testostérone injectable pourrait être souhaitable serait comme traitement initial chez les hommes aux prises avec une émaciation potentiellement mortelle. Dans un tel cas, une injection est parfois utilisée pour augmenter le taux de testostérone et corriger la perte de tissu maigre.
Posologie
Les gels contenant un pour cent de testostérone, tels qu’AndroGel et Testim, figurent parmi les préparations standards de thérapie de remplacement de la testostérone. Certain·e·s prestataires de soins de santé préfèrent les crèmes ou les gels qui sont préparés dans une pharmacie pour répondre aux besoins particuliers d’un individu, parce qu’il est effectivement possible d’adapter la dose à vos besoins particuliers. Ces crèmes ou gels, qu’on dit de préparation magistrale, ont tendance à être beaucoup moins chers. Ils ont généralement une teneur en testostérone de un à 20 pour cent et sont appliqués une ou deux fois par jour. Des tests de suivi sont effectués après un mois d’usage afin d’ajuster plus précisément la dose si nécessaire.
Considérations particulières pour les femmes
Pour les femmes ayant besoin d’une thérapie de remplacement de la testostérone, une crème ou un gel de préparation magistrale peut leur fournir la faible quantité nécessaire pour atteindre un taux de testostérone optimal. Il existe aussi d’autres options que certain·e·s naturopathes recommandent pour rehausser le taux de testostérone. Certain·e·s naturopathes pourraient suggérer l’utilisation de l’arbre au poivre (également appelé gattilier); cependant, les chercheur·euse·s ne savent pas avec certitude comment les ingrédients de cette plante agissent. De plus, l’arbre au poivre est susceptible d’interagir avec d’autres médicaments. Le zinc, un minéral dont certaines personnes vivant avec le VIH présentent une carence, est parfois recommandé aux femmes ainsi qu’aux hommes. Certain·e·s naturopathes recommandent que la prise de suppléments de zinc soit toujours contrebalancée par la prise de suppléments de cuivre. On devrait éviter de prendre ces minéraux en même temps parce qu’ils entrent en concurrence pour être absorbés. Cette combinaison pourrait stimuler l’organisme afin qu’il produise davantage de sa propre testostérone. Elle ne suffirait pas à corriger une déficience importante, mais pourrait aider les gens aux prises avec une déficience légère. Parlez à votre prestataire de soins de santé et à votre pharmacien·ne des bienfaits potentiels du zinc.
Considérations particulières pour les hommes
Certain·e·s expert·e·s recommandent que tous les hommes suivant une thérapie de remplacement de la testostérone passent régulièrement des tests de mesure de deux hormones additionnelles, soit la DHT (dihydrotestostérone) et l’estradiol, parce que la testostérone peut être convertie en ces hormones et causer potentiellement des effets négatifs. Pour aider à prévenir l’augmentation du taux de DHT, on devrait appliquer la crème ou le gel de testostérone sur des parties du corps sans poil (intérieur du bras, arrière du genou, près de la cheville) parce qu’il est possible que des enzymes présentes autour des follicules pileux convertissent la testostérone en DHT. Le chou palmiste nain est une plante qu’on peut utiliser pour prévenir l’augmentation du taux de DHT. (Parlez à votre prestataire de soins de santé pour déterminer si le chou palmiste nain risque d’interagir avec vos autres médicaments.) Pour aider à empêcher une hausse du taux d’estradiol, une pharmacie d’officine peut ajouter du diindolylméthane (DIM) à la crème de testostérone.
DHEA
La DHEA est une hormone produite par les glandes surrénales et, dans une moindre mesure, par les testicules et les ovaires. Elle est le précurseur d’autres hormones comme la testostérone et l’estrogène et aide à stimuler la production de l’hormone de croissance. Les personnes vivant avec le VIH ont souvent un faible taux de DHEA. De plus, le taux de cette hormone diminue régulièrement avec l’âge. Chez les personnes séronégatives âgées, la supplémentation aidait parfois à améliorer l’énergie, à corriger les problèmes de mémoire, à stimuler l’appétit et à améliorer l’humeur et le sentiment de bien-être général. Selon les spécialistes du VIH qui prescrivent la DHEA à leurs patient·e·s, la restauration d’un taux optimal de cette hormone pourrait aider à restaurer la fonction immunitaire, à améliorer l’énergie et à protéger l’organisme contre les effets néfastes du stress. Cependant, vous ne devriez pas suivre de thérapie de remplacement à moins que vos tests révèlent un taux sous-optimal de DHEA.
Comme c’est le cas de toute hormonothérapie, plus n’est pas mieux en ce qui concerne la prise de suppléments de DHEA. Cette hormone est un stéroïde puissant, et la prise de doses trop élevées peut faire grimper le taux d’estrogène ou de testostérone d’une personne jusqu’à un niveau anormalement élevé. La DHEA ne devrait être utilisée que sous supervision médicale lorsque les tests en confirment la nécessité.
Hormones thyroïdiennes
Certaines personnes séropositives éprouvent des problèmes de thyroïde. Cette petite glande a la forme d’un papillon et se situe à la base du cou, entre la clavicule et la pomme d’Adam. Elle produit les hormones thyroxine (T4) et triiodothyronine (T3), lesquelles jouent un rôle dans le métabolisme. Ces hormones régulent la façon dont notre corps entrepose et utilise l’énergie et aident à réguler notre humeur et notre poids. L’anomalie la plus courante de la thyroïde s’appelle l’hypothyroïdie, une affection caractérisée par l’hypoactivité de la glande et une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes.
Facteurs de risque d’hypothyroïdie
Les personnes ayant un faible taux de CD4 et des infections opportunistes actives sont plus sujettes à l’hypothyroïdie. Outre l’infection par le VIH, les autres facteurs de risque sont les suivants :
- antécédents familiaux de maladie thyroïdienne
- sexe (les femmes cisgenres sont plus sujettes aux problèmes de thyroïde que les hommes cisgenres)
- âge (les femmes cisgenres de plus de 60 ans ont une chance sur cinq de présenter une maladie thyroïdienne)
- maladie auto-immune (lupus, sclérose en plaques ou polyarthrite rhumatoïde)
L’utilisation de certains médicaments peut exercer des effets indésirables sur la thyroïde. Les médicaments qui peuvent contribuer à l’hypothyroïdie incluent les suivants : certains médicaments cardiaques comme l’amiodarone (Cordarone) et le médicament antidépresseur lithium (Carbolith). De plus, la prise d’autres médicaments peut influer sur les concentrations de vos médicaments pour la thyroïde, et il peut s’avérer nécessaire d’ajuster les doses. Les médicaments susceptibles d’exercer cet effet incluent le médicament anti-VIH ritonavir (Norvir et dans Kaletra), le médicament antituberculeux rifampine (Rifadin, Rofact) et les anticonvulsivants carbamazépine (Tegretol), phénytoïne (Dilantin) et phénobarbital.
L’acide alpha-lipoïque, un supplément nutritionnel, est un antioxydant largement utilisé qui semble causer des problèmes de thyroïde chez certaines personnes. Lorsqu’on en prend des doses élevées, on risque d’éprouver des symptômes liés à une déficience thyroïdienne. Ce problème n’a été découvert que récemment, et on ne sait pas encore combien de personnes y seraient sujettes. Si vous songez à prendre de l’acide alpha-lipoïque, parlez à votre prestataire de soins de santé de ce problème et de la possibilité de faire mesurer votre fonction thyroïdienne de base avant de commencer à prendre ce supplément.
Symptômes de l’hypothyroïdie
Les signes et symptômes d’une thyroïde hypoactive incluent les suivants :
- fatigue
- problèmes de mémoire ou « brouillard cérébral » qui rend la pensée et la concentration difficiles
- dépression
- une température corporelle basse, de sorte qu’on a les mains et les pieds froids et qu’on éprouve une sensation de froid, même dans une pièce où tout le monde est à l’aise
- ongles qui se fendent, qui pèlent ou qui se brisent
- perte de cheveux ou cheveux qui deviennent rugueux ou fragiles
- difficulté à transpirer (même quand il fait chaud ou pendant l’activité physique)
- constipation qui ne répond pas aux laxatifs légers ou au magnésium
- faiblesse ou douleur musculaire, y compris symptômes de fibromyalgie
- gain de poids
- taux de cholestérol élevé
Test de mesure des hormones thyroïdiennes
Si vous présentez n’importe lequel de ces symptômes ou facteurs de risque, parlez à votre prestataire de soins de santé de la possibilité de passer un dépistage des maladies thyroïdiennes. Un diagnostic de maladie thyroïdienne est généralement fondé sur les symptômes, un examen physique et des tests sanguins. Les tests sanguins qui révèlent un faible taux de thyroxine et un taux élevé de TSH indiquent que la thyroïde est insuffisamment active, ce qu’on appelle une hypothyroïdie.
Pour évaluer la possibilité de problèmes de thyroïde, un bon point de départ consiste à mesurer le taux de TSH. Si ce dernier s’avère anormal, il est probable que votre prestataire de soins de santé voudra aussi mesurer vos taux de types spécifiques de T4 et de T3 appelés T4 et T3 libres.
Si vos symptômes semblent indiquer un problème de thyroïde, votre prestataire de soins de santé voudra peut-être effectuer des tests de dépistage d’anticorps antithyroïdiens. Cela peut aider à reconnaître la cause la plus courante de l’hypothyroïdie, soit la thyroïdite de Hashimoto. Il existe deux sortes d’anticorps antithyroïdiens : les anticorps antithyroglobuline et les anticorps antithyropéroxydase. Si vous avez des taux élevés de ces anticorps, il est possible que vous soyez atteint·e de thyroïdite de Hashimoto.
Remplacement des hormones thyroïdiennes
Traiter l’hypothyroïdie est généralement très simple. Le produit de remplacement des hormones thyroïdiennes le plus couramment prescrit est la lévothyroxine (Eltroxin, Euthyrox et Synthroid), et celle-ci est offerte en différentes doses. Il est probable que votre prestataire de soins de santé vous prescrira d’abord une faible dose, puis il ou elle pourrait l’augmenter graduellement jusqu’à ce que vos taux d’hormones redeviennent normaux et que vos symptômes disparaissent. Il faut faire preuve de patience parce que le traitement peut mettre plusieurs semaines ou mois à agir. Si vous éprouvez des palpitations cardiaques, des problèmes de sommeil, de l’anxiété, de la nervosité, des sueurs ou de l’agitation, avisez sans tarder votre prestataire de soins de santé. Il se pourrait que votre dose soit trop élevée.
Si votre organisme ne convertit pas correctement la T4 (forme sous laquelle l’hormone est entreposée et qui se trouve dans les médicaments) en T3 (forme active), les symptômes persisteront malgré la thérapie de remplacement hormonal. Si cela vous arrive, parlez à votre prestataire de soins de santé ou à votre pharmacien·ne des autres options à votre disposition.