Santé du foie

Le foie est un organe vital au sens propre : on ne peut pas vivre sans lui. Organe solide le plus volumineux du corps humain, le foie travaille 24 heures sur 24 pour accomplir plus de 500 fonctions. Il métabolise et entrepose les nutriments provenant de nos aliments. Il aide à traiter les médicaments que nous prenons. En dégradant et en détoxifiant les substances nocives, il élimine les produits de déchets de notre sang. Le foie régule les hormones, fabrique les protéines nécessaires au système immunitaire et aide à combattre les infections, entre autres fonctions. Cela vaut donc la peine de faire tout son possible pour assurer le fonctionnement efficace de cet organe puissant.

Si vous vivez avec le VIH, et plus particulièrement si vous suivez un traitement anti-VIH, il serait bon de faire évaluer régulièrement la santé de votre foie par votre prestataire de soins de santé. Une telle vigilance est nécessaire parce que certains médicaments, y compris quelques médicaments anti-VIH, peuvent stresser le foie. De plus, comme les problèmes de foie sont parfois silencieux, de nombreuses personnes présentant des problèmes au foie n’éprouvent initialement aucun symptôme, ou très peu. De fait, une personne peut vivre avec une maladie du foie pendant plusieurs années sans le savoir. 

En comprenant ce qui peut nuire à votre foie et ce qui peut l’aider, vous verrez qu’il y a bien des choses que vous pouvez faire pour le protéger.

Facteurs de risque de problème de foie

Les dommages au foie ont de nombreuses causes, y compris les suivantes :

  • hépatite A, B, C, D ou E
  • forte consommation d’alcool ou de drogues
  • surutilisation d’acétaminophène (Tylenol)
  • utilisation répétée d’antibiotiques
  • certains médicaments, y compris certains médicaments contre le VIH
  • mauvaise alimentation
  • exposition à des produits chimiques nocifs
  • taux de triglycérides supérieurs à la normale
  • antécédents d’infections potentiellement mortelles, telles que le MAC (complexe Mycobacterium avium), la tuberculose ou le CMV (cytomégalovirus)
  • lymphome
  • maladies du foie comme la maladie de Wilson, le syndrome de Gilbert et la cirrhose biliaire primitive

Bien que le foie réussisse généralement à bien dégrader, c’est-à-dire métaboliser les médicaments, certains médicaments anti-VIH peuvent causer des dommages au foie, surtout chez les personnes coinfectées par un virus de l’hépatite. En particulier, la névirapine (Viramune) et l’abacavir (Ziagen et dans Kivexa, Trizivir et Triumeq) risquent de provoquer une réaction allergique (hypersensibilité) qui peut nuire au foie chez certaines personnes. Les autres antirétroviraux qui ont été associés à des problèmes hépatiques chez certaines personnes incluent l’éfavirenz (Sustiva), le tipranavir (Aptivus) et le darunavir (Prezista). Bien qu’il soit toxique pour le foie lorsque des doses élevées sont utilisées, le ritonavir (Norvir) est beaucoup moins susceptible de nuire au foie lorsqu’on le prend aux faibles doses couramment prescrites pour potentialiser d’autres inhibiteurs de la protéase.

Outre les facteurs de risque déjà mentionnés, notons que les personnes en surpoids ont tendance à courir un risque accru de problèmes de foie.

Étant donné le risque de dommages hépatiques graves (hépatotoxicité) associé à la névirapine, toute personne qui prend ce médicament anti-VIH devrait faire évaluer fréquemment la santé de son foie pendant les 18 premiers mois du traitement, puis tous les trois à quatre mois tant et aussi longtemps que les résultats des tests demeurent normaux.

Pour réduire le risque de problèmes hépatiques associés à la névirapine, on en prescrit typiquement une faible dose pendant les deux premières semaines du traitement. Par la suite, si aucun symptôme ne survient et que les résultats de laboratoire confirment l’absence de problèmes, la dose est augmentée.

Stéatose hépatique

Certaines personnes vivant avec le VIH présentent une sorte de maladie du foie appelée stéatose hépatique, soit une accumulation de graisses dans le foie. La stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD) — terme utilisé pour distinguer cette dernière de la stéatose hépatique pouvant résulter de la consommation d’alcool — est relativement courante parmi les personnes suivant un traitement contre le VIH. Cette affection se caractérise par l’accumulation graduelle de grandes quantités de graisses dans les cellules du foie. Souvent, cette accumulation de graisses reste inoffensive. Toutefois, chez une faible proportion de personnes atteintes de NAFLD, une inflammation progressive du foie peut se produire et causer une cicatrisation importante (cirrhose du foie). À la longue, la cirrhose causée par la stéatose hépatique peut tellement s’aggraver que le foie ne fonctionne plus correctement (insuffisance hépatique).

Diagnostiquer les dommages au foie

Malheureusement, de nombreuses personnes ignorent qu’elles ont une maladie du foie jusqu’au moment où les symptômes se déclarent et qu’elles se sentent malades.

Les symptômes pouvant indiquer une atteinte du foie sont les suivants :

  • urine foncée (couleur du thé)
  • jaunisse (jaunissement de la peau ou du blanc des yeux)
  • selles pâles ou sanguinolentes
  • nausées ou vomissements persistants
  • symptômes pseudo-grippaux (fièvre, courbatures, douleurs, malaise général)
  • douleur ou sensibilité sur le côté droit sous les côtes
  • douleur abdominale
  • fatigue ou faiblesse inhabituelle
  • perte d’appétit
  • démangeaisons cutanées
  • enflure des chevilles et des pieds

Signes et symptômes pouvant indiquer une réaction d’hypersensibilité à un médicament (avec risque de dommage au foie) :

  • éruption cutanée, surtout si elle est grave ou accompagnée de fatigue
  • symptômes gastro-intestinaux (y compris nausées, vomissements, diarrhée ou douleurs abdominales)
  • fatigue, manque d’énergie, faiblesse
  • symptômes respiratoires (maux de gorge, essoufflement, toux, résultats inhabituels aux radiographies du thorax)
  • plaies buccales
  • conjonctivite
  • enflure du visage, de la gorge, de la langue, des lèvres, des yeux, des mains, des pieds, de la partie inférieure des jambes
  • symptômes de lésions hépatiques énumérés précédemment

Si vous éprouvez n’importe lequel de ces symptômes à n’importe quel moment, et plus particulièrement au cours des huit premières semaines d’un traitement contre le VIH, avisez immédiatement votre prestataire de soins de santé. 

Votre prestataire de soins de santé pourrait recommander des tests pour déterminer si vous devriez cesser de prendre l’un de vos médicaments anti-VIH. S’il s’avère nécessaire d’abandonner un médicament à cause d’une réaction d’hypersensibilité, vous ne pourrez jamais réutiliser le médicament en question parce qu’une réaction fatale pourrait survenir en l’espace de quelques heures. 

Il existe plusieurs tests de sang qui facilitent l’évaluation des dommages au foie ou de l’inflammation. Le test de bilirubine est un test sanguin conçu pour déterminer l’efficacité avec laquelle le foie élimine la bilirubine, un produit de déchet, de l’organisme. D’autres tests permettent de mesurer les taux de certaines enzymes hépatiques. Le foie se sert d’enzymes pour évacuer les déchets créés par l’organisme et la dégradation des médicaments, de l’alcool et d’autres toxines. Lorsque le foie est stressé, les tests sanguins peuvent indiquer la présence de taux élevés de certaines enzymes, dont les suivantes :

  • AST (aspartate aminotransférase)
  • ALT (alanine aminotransférase)
  • GGT (gamma-glutamyl transpeptidase)
  • ALP (phosphatase alcaline)
  • LDH (déshydrogénase lactique)

Si vous prenez des médicaments anti-VIH, il est important que vous fassiez vérifier régulièrement vos taux d’enzymes hépatiques. Il est particulièrement important que les personnes ayant déjà subi des dommages au foie, comme ceux causés par l’hépatite, passent des tests sanguins réguliers. De cette manière, il est possible de discontinuer tout médicament problématique et de régler les autres problèmes à l’origine des dommages hépatiques. (Notons que les taux d’enzymes hépatiques anormalement élevés peuvent être causés par des problèmes autres que les maladies du foie, alors il est nécessaire d’interpréter les résultats des tests avec prudence.) 

La stéatose hépatique non alcoolique ne cause habituellement aucun symptôme évident. Cependant, si des symptômes se produisent, ils incluent la fatigue, de la douleur dans la partie supérieure droite de l’abdomen et une perte de poids non intentionnelle. Pour diagnostiquer la NAFLD, on peut avoir recours à des tests d’enzymes hépatiques, des tests d’imagerie et parfois une biopsie du foie.

Comment protéger son foie

Désintoxifiez votre système

Comme un foie en santé est de première importance pour votre santé générale et pour vous aider à poursuivre votre thérapie antirétrovirale à long terme, la détoxification et la réparation de cet organe figurent parmi les meilleures choses que vous puissiez faire pour rester longtemps en bonne santé. Pour prévenir et réparer les dommages au foie, essayez d’éliminer le plus de sources d’effets toxiques possible.

Limitez votre consommation d’alcool 

La consommation excessive d’alcool peut être toxique pour le foie. Une trop forte consommation d’alcool peut causer la stéatose hépatique et infliger d’autres sortes de dommages au foie. Si votre foie a déjà subi des dommages, le risque associé à l’alcool augmente. Chez les personnes atteintes d’hépatite C, une forte consommation d’alcool est associée à un risque accru de cirrhose, d’aggravation de la fibrose hépatique et de mortalité. 

Cessez de fumer

La fumée de cigarette contient des centaines de produits chimiques extrêmement toxiques que le foie doit tenter de dégrader. Pour une personne aux prises avec un problème de foie, continuer de fumer impose un fardeau additionnel à son organe déjà éprouvé. 

Arrêter de fumer n’est pas facile, mais il existe des ressources et des aides pour y parvenir.

Pour trouver des services et de l’aide pour arrêter de fumer, visitez le site de Santé Canada Cesser de fumer : Services provinciaux et territoriaux d’abandon du tabac. 

Mangez sainement

Une saine alimentation aide à protéger la santé du foie. Éliminez la malbouffe et les boissons malsaines qui abondent en produits chimiques et sucre que le foie devra travailler fort pour détoxifier. Limitez aussi votre consommation de matières grasses ajoutées. Vous accorderez aussi un répit à votre foie en limitant votre consommation de sucre et de fructose. 

Faites-vous vacciner contre les hépatites A et B

Les hépatites A et B sont des maladies du foie causées par les virus de l’hépatite A et de l’hépatite B. Il existe des vaccins qui vous protégeront contre ces virus. Certaines personnes appartenant aux groupes à risque élevé peuvent se faire vacciner gratuitement. Parlez à votre prestataire de soins de santé pour en savoir plus.

Réduisez votre risque de contracter l’hépatite C

Si vous vous injectez des drogues, utilisez des fournitures neuves à chaque fois. Évitez de partager les aiguilles, les seringues, les filtres, les tampons d’alcool, l’eau et les cups ou cuillères. Si vous fumez ou sniffez des drogues, évitez de partager les pipes à crack, les pailles et les billets de banque enroulés. Comme l’hépatite C peut aussi se transmettre par les articles d’hygiène personnelle sur lesquels il pourrait y avoir des traces de sang, tels les rasoirs, les coupe-ongles et les brosses à dents, il vaut mieux ne pas partager ce genre d’articles. Durant les relations sexuelles, évitez de partager les jouets sexuels ou autres objets sur lesquels il pourrait y avoir du sang provenant d’une autre personne.

Si possible, évitez d’être exposé·e aux produits chimiques ou réduisez votre exposition

Dans votre lieu de travail et ailleurs, évitez de vous faire exposer aux vapeurs chimiques telles que l’essence, les solvants, les pesticides et les herbicides. Ou essayez de limiter l’exposition en portant un masque approprié.

Évitez de prendre inutilement des antibiotiques

Certains antibiotiques peuvent être toxiques pour le foie. Ne prenez que les antibiotiques qui vous ont été prescrits par votre prestataire de soins et respectez scrupuleusement la prescription. Vous pouvez demander à votre prestataire de soins de santé quels sont les effets possibles des antibiotiques qu’il ou elle vous prescrit sur votre foie et quelles sont les autres possibilités qui s’offrent à vous. 

Utilisez l’acétaminophène avec prudence

La surdose d’acétaminophène (Tylenol) est la cause la plus fréquente de l’insuffisance hépatique aiguë en Amérique du Nord, et la consommation d’alcool peut augmenter considérablement le risque. Si vous buvez régulièrement de l’alcool, certain·e·s expert·e·s vous recommanderont vivement de ne pas dépasser une dose de 1 000 ou 2 000 mg d’acétaminophène par jour et de ne prendre ce dernier que pendant quelques jours au maximum. Il s’agit de prendre un maximum de deux à quatre comprimés extra-forts sur une période de 24 heures.

L’acétaminophène figure parmi les ingrédients actifs de plus de 200 produits pharmaceutiques, y compris de nombreux remèdes en vente libre contre les maux de tête et le rhume (comme DayQuil, Buckley’s et NeoCitran). Il est également présent dans certains médicaments sur ordonnance d’usage courant (comme Percocet et Tylenol 3). 

Pour protéger votre foie, évitez de combiner les produits contenant de l’acétaminophène. Demandez de l’aide à votre pharmacien·ne pour bien lire les étiquettes. 

Si vous prenez de l’acétaminophène, ne dépassez pas la dose quotidienne maximale recommandée indiquée sur l’étiquette. Songez à prendre aussi de la N-acétylcystéine (NAC) pour réduire le risque de dommages au foie. Parlez à votre prestataire de soins de santé des façons de prévenir les effets négatifs de l’acétaminophène.

Faites vérifier tous vos médicaments et suppléments

Réunissez tous les médicaments sur ordonnance, remèdes en vente libre et suppléments que vous prenez et apportez-les chez votre prestataire de soins de santé afin qu’il ou elle puisse déterminer si l’un des produits en question pourrait vous causer un problème de foie et, le cas échéant, si vous devriez le remplacer par un autre médicament ou supplément. Vous devriez aussi aviser votre prestataire de soins de santé de toute drogue (autorisée ou non par la loi) que vous utilisez. 

Votre prestataire de soins de santé pourra aussi profiter de l’occasion pour évaluer la possibilité d’interactions médicamenteuses. Il est possible que des médicaments qui ne causent normalement aucun problème lorsqu’ils sont utilisés seuls interagissent les uns avec les autres de manière à causer des effets toxiques.

Vous voudrez peut-être aussi apporter tous vos médicaments à la pharmacie afin que votre pharmacien·ne puisse vérifier le risque d’interactions et d’autres problèmes. Ne changez jamais de médicaments anti-VIH à moins que votre prestataire de soins de santé vous le recommande.

Choisissez des aliments qui favorisent la santé du foie

Un régime alimentaire bien équilibré incluant des fruits et des légumes, des grains entiers, de bonnes sources de protéines et de matières grasses favorise la santé durable du foie en lui fournissant les nutriments dont il a besoin.

La consommation d’une variété de fruits et de légumes colorés approvisionne l’organisme en antioxydants, qui protègent le foie. Le thé, le café et le chocolat noir sont également riches en antioxydants. Les composants naturels appelés polyphénols présents dans le thé vert et le thé noir aident à protéger le foie contre les toxines et pourraient aider à prévenir le cancer du foie lorsqu’on en consomme entre deux et quatre tasses par jour. Le café abonde également en antioxydants. Si c’est possible, privilégiez le café biologique parce que le café non biologique figure parmi les cultures les plus traitées par pesticides, lesquels sont filtrés par le foie.

Les fruits, les légumes et les grains entiers sont également des sources précieuses de fibres alimentaires. Les fibres aident à lier les toxines dans les intestins et à accélérer leur élimination par le côlon, ce qui réduit le fardeau de détoxification imposé au foie. La prise de suppléments de fibres comme le psyllium ou le son d’avoine peut augmenter votre apport en fibres. 

Certains fruits, légumes, poissons gras et autres aliments sont également des sources d’anti-inflammatoires naturels puissants. Ces aliments peuvent aider à réduire l’inflammation qui contribue souvent à endommager le foie. (Pour en savoir plus, voir l’annexe A.)

Les bonnes matières grasses présentes dans l’huile d’olive, les noix et les graines, l’avocat et les poissons sauvages sont plus faciles à métaboliser pour le foie et aident ce dernier à créer des membranes cellulaires saines autour de ses cellules. En revanche, les mauvaises matières grasses comme les gras trans constituent un fardeau lourd pour le foie.

Si possible, choisissez des aliments qui ne contiennent pas de pesticides synthétiques pulvérisés sur de nombreux fruits, légumes et céréales et lavez vos fruits et légumes frais avant de les manger. Lorsque vous choisissez les viandes, les œufs et les poissons d’élevage à consommer, évitez autant que possible ceux qui contiennent des résidus d’antibiotiques. 

Évitez les aliments susceptibles de nuire au foie

Si vous êtes atteint·e de stéatose hépatique, il peut être utile de réduire votre apport en fructose. Le sirop de maïs à haute teneur en fructose (également appelé sirop de glucose-fructose) est une source très importante de fructose. Le sucre blanc, couramment appelé sucre de table, contient 50 pour cent de fructose et 50 pour cent de glucose.

Sur les 40 kilogrammes de sucre consommés chaque année par le ou la Canadien·ne moyen·ne (environ 26 cuillères à thé par jour), seule une petite fraction provient directement du sucrier. La vaste majorité provient d’aliments commerciaux comme les boissons gazeuses, la crème glacée, les biscuits, les barres de chocolat et les céréales de petit-déjeuner. On en trouve aussi des quantités considérables dans les viandes froides, les relishs, les soupes en boîte, les légumes en conserve, les tartinades ressemblant à la mayonnaise, les vinaigrettes, le ketchup et de nombreux pains commerciaux. Pour réduire votre apport en sucre et en fructose, il est donc important de lire attentivement les étiquettes des produits alimentaires. 

Lorsque vous lisez les étiquettes, rappelez-vous que tous les produits suivants sont des sucres : sirop de maïs, sirop de maïs à haute teneur en fructose, sirop de glucose-fructose, sucrose, glucose, fructose, dextrose, maltose, jus de canne évaporé, sucre de canne, sucre de betterave, maltodextrine, sucre de maïs, malt d’orge, caramel et sirop de caroube. Si vous voyez plusieurs de ces ingrédients sur la même étiquette, vous saurez que l’aliment en question est bourré de sucre!

N’oubliez pas non plus que l’étiquette de la plupart des aliments emballés au Canada comporte un tableau de la valeur nutritive qui indique la quantité totale et le pourcentage de nutriments que vous souhaitez limiter, y compris les sucres, le sodium et les graisses saturées.

Pour les personnes aux prises avec une maladie du foie modérée ou grave, certaines restrictions alimentaires pourraient s’avérer nécessaires. On recommande un régime à faible teneur en sodium à toute personne présentant une insuffisance hépatique avancée qui a donné lieu à une accumulation anormale de liquide. En général, les spécialistes du foie recommandent de limiter son apport en sodium à seulement 500 à 1 000 mg par jour. Pour atteindre cet objectif, il faut lire attentivement les étiquettes. Vous voudrez éviter la majorité des aliments préparés, qui abondent en sodium, et choisir davantage d’aliments frais, car ces derniers ont une faible teneur en sodium. Votre prestataire de soins de santé sera en mesure de déterminer si vous avez besoin de réduire votre apport en sodium.

Vous devrez aussi peut-être limiter la quantité de protéines que vous consommez. Lorsqu’une protéine est dégradée dans le corps, le processus crée un sous-produit appelé ammoniac, entre autres. Un foie endommagé est incapable de métaboliser l’ammoniac aussi efficacement qu’un foie en santé. Une surcharge d’ammoniac peut provoquer une grave affection cérébrale appelée encéphalopathie, laquelle peut compromettre la capacité de penser clairement et la mémoire. La quantité précise de protéines qu’il est souhaitable de consommer dépend de l’état du foie. Votre prestataire de soins de santé sera en mesure de déterminer si vous avez besoin de limiter votre consommation de protéines.

Les personnes co-infectées par le VIH et l’hépatite C devraient éviter les quantités élevées de fer. Un certain apport en fer est bon, mais l’excès peut causer une surcharge de fer. C’est particulièrement le cas pour les personnes ayant subi une biopsie du foie qui a révélé une accumulation anormale de fer dans le tissu hépatique. Un apport quotidien en antioxydants pourrait freiner l’apparition d’une telle surcharge. Cependant, comme on ne sait pas avec certitude quelles personnes seraient sujettes à un problème de fer et à quel moment ce dernier surviendrait, il semble que ce soit une bonne idée d’éliminer les excès de fer de son alimentation si on vit avec la co-infection VIH/hépatite C.

Traitez les infections et les cancers qui endommagent le foie

Les dommages au foie peuvent également être causés par certains cancers et infections. Le diagnostic et le traitement précoces peuvent limiter l’impact de ces derniers sur le foie. Par exemple, il existe maintenant d’excellents traitements contre l’hépatite B. Même s’il ne guérit pas l’infection, le traitement peut inhiber considérablement l’hépatite B et l’empêcher de causer d’autres dommages au foie.

Le traitement de l’hépatite C a également connu des progrès énormes. Les traitements hautement efficaces guérissent maintenant plus de 95 pour cent des personnes atteintes d’hépatite C qui les prennent. Toute personne ayant l’hépatite C devrait parler à un·e prestataire de soins de santé de ses options. Le traitement de l’hépatite C peut vous sauver le foie et la vie.

Suppléments

En plus d’éliminer, dans la mesure du possible, toute chose qui puisse stresser le foie, la prise de certains suppléments pourrait être utile. Certain·e·s naturopathes trouvent les antioxydants et les nutriments suivants utiles pour aider à protéger le foie.

Le glutathion (GSH) est un antioxydant fabriqué par l’organisme qui contribue à dégrader les substances chimiques (médicaments, drogues et autres) et les toxines et à protéger le foie. La prise des nutriments suivants pourrait aider à maintenir ou à augmenter votre taux de glutathion :

  • N-acétyl-cystéine (NAC) : 500 mg trois fois par jour avec de la nourriture. (L’organisme convertit la NAC en GSH.)
  • Vitamine C : Essayez de manger des fruits et légumes frais et colorés tous les jours. Si vous ne pouvez vous procurer des fruits frais, envisagez de prendre un supplément de vitamine C. Parlez à votre prestataire de soins de santé pour déterminer la dose qui vous convient.
  • Acide alpha-lipoïque : 300 mg par jour.

L’acide aminé L-carnitine (1 g avec un repas, une fois par jour) pourrait réduire l’inflammation chez des personnes atteintes de stéatose hépatique. La carnitine est disponible sur ordonnance (Carnitor) ou en vente libre dans certaines pharmacies et magasins de produits de santé.

Comme l’inflammation contribue de façon importante aux dommages au foie associés à la stéatose hépatique non alcoolique, des modifications alimentaires et la prise de suppléments nutritionnels qui réduisent l’inflammation pourraient s’avérer utiles. (Pour en savoir plus, voir l’annexe A.)

La plante médicinale chardon Marie (Silybum marianum) contient les composés silybine, silychristine, silydianine et isosilybine, lesquels sont couramment regroupés sous le nom de silymarine. La silymarine exerce de puissants effets antioxydants et protecteurs pour le foie. Notons, toutefois, que le chardon Marie et ses extraits sont susceptibles d’interagir avec de nombreux médicaments, y compris divers médicaments sur ordonnance et en vente libre. 

Parlez à votre prestataire de soins de santé et à votre pharmacien·ne si vous envisagez de prendre ce supplément.

Bien que les personnes vivant avec le VIH trouvent certains suppléments utiles, certains d’entre eux peuvent sérieusement nuire au foie. De nombreux médicaments préemballés ont des étiquettes erronées et pourraient contenir des plantes médicinales qui sont toxiques pour le foie. Les plantes cultivées dans un milieu où elles sont exposées à des produits chimiques toxiques sont également susceptibles de causer des dommages hépatiques. Consultez toujours un·e praticien·ne d’expérience pour obtenir des conseils. Et avisez toujours votre prestataire de soins de santé et votre pharmacien·ne de toutes les plantes médicinales et de tous les suppléments que vous envisagez de prendre.