Islatravir + lénacapavir une fois par semaine

L’islatravir est un agent expérimental appartenant à la classe des inhibiteurs nucléosidiques de la translocation de la transcriptase inverse (INTTI). Le lénacapavir est un médicament approuvé appartenant à la classe des inhibiteurs de la capside.

Des équipes de recherche évaluent actuellement l’association islatravir + lénacapavir, les deux médicaments administrés par voie orale une fois par semaine. Lors d’une étude, une équipe a prescrit les schémas thérapeutiques suivants à 106 participant·e·s :

  • islatravir à raison de 2 mg + lénacapavir à raison de 300 mg, les deux médicaments une fois par semaine
  • Biktarvy : un seul comprimé contenant l’association bictégravir + TAF (ténofovir alafénamide) + FTC (emtricitabine)

Après 48 semaines, tou·te·s les participant·e·s recevraient l’association islatravir + lénacapavir.

La cohorte avait le profil moyen suivant au début de l’étude :

  • âge : 40 ans
  • 82 % de personnes de sexe masculin à la naissance, 18 % de personnes de sexe féminin à la naissance; une femme trans et 1 personne non binaire
  • principaux groupes ethnoraciaux : Blanc·he·s – 50 %; Noir·e·s – 36 %
  • compte de CD4+ : 786 cellules/mm3
  • charge virale : lors de l’évaluation pour déterminer l’admissibilité, toute la cohorte sauf une personne avait une charge virale inhibée (moins de 50 copies/ml) sous l’effet d’un traitement oral conforme aux normes de soins

Résultats

Des résultats provisoires à la 24e semaine étaient disponibles pour la plupart des participant·e·s. Globalement, le taux d’inhibition virale était de 94 % dans les deux groupes.

Une personne recevant l’association islatravir + lénacapavir a vu sa charge virale passer de 241 copies/ml avant le traitement à 64 copies/ml à la 24e semaine. À la semaine 30, la charge virale de cette personne se situait à moins de 50 copies/ml et elle continuait de participer à l’étude. Aucune résistance aux médicaments à l’étude n’a été détectée, et les taux de médicaments dans le sang de cette personne étaient suffisants pour assurer l’inhibition du VIH.

Effets indésirables

Dans l’ensemble, on a signalé plus d’effets indésirables dans le groupe recevant l’association islatravir + lénacapavir (17 %) que dans le groupe recevant Biktarvy (6 %). Notons cependant que tous les effets en question étaient légers ou modérés.

Il importe de souligner que deux personnes recevant l’association islatravir + lénacapavir avaient la bouche sèche et des nausées, mais ces problèmes n’étaient pas graves.

De façon générale, les anomalies constatées dans les résultats de laboratoire étaient légères et touchaient plus souvent le groupe islatravir + lénacapavir (cinq personnes) que le groupe Biktarvy (quatre personnes). Une personne recevant la bithérapie avait des taux élevés de l’enzyme hépatique ALT dans son sang, mais cela était attribuable à une infection par le virus de l’hépatite B (VHB).

Les comptes de CD4+ et de lymphocytes sont restés stables, quelle que soit l’association de médicaments utilisée. Il importe de souligner ce point parce que, lors d’une étude menée il y a plusieurs années, les taux de lymphocytes et de cellules CD4+ avaient baissé sous l’effet de doses élevées de l’islatravir. Il est rassurant de savoir que ce problème ne s’est pas produit durant la présente étude.

Les résultats de cette étude sont prometteurs et justifient la poursuite de la recherche sur l’association islatravir + lénacapavir administrée une fois par semaine.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Colson A, Crofoot G, Ruane PJ et al. Efficacy and Safety of Weekly Islatravir Plus Lenacapavir in PWH at 24 weeks: A Phase II Study. Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes, 3 au 6 mars 2024. Résumé 208.