N6LS : nouveau superanticorps

La compagnie ViiV Healthcare est en train de mettre au point un superanticorps appelé N6LS (nom de code VH3810109). Ce dernier a récemment fait l’objet d’un essai clinique de phase II auprès de personnes qui n’avaient jamais été traitées pour le VIH auparavant. Cet anticorps se lie au VIH et l’empêche de s’attacher aux récepteurs CD4 sur la surface des cellules T. Ce médicament a déjà fait preuve d’une puissante activité anti-VIH lors d’une étude antérieure, et il était généralement bien toléré.

D’ordinaire, avant de s’inscrire à une étude sur des anticorps thérapeutiques, les participant·e·s pressenti·e·s doivent passer des tests pour déterminer si leur VIH est sensible aux effets de l’anticorps en question. Cependant, lors de la présente étude, l’équipe a testé les échantillons de sang des participant·e·s après le début de l’étude, peut-être parce qu’elle a eu de la difficulté à se procurer l’épreuve nécessaire.

Durant cette étude, l’anticorps a été administré par perfusion intraveineuse ou injection sous-cutanée.

L’équipe de recherche a testé une seule administration de cet anticorps pour en évaluer l’effet contre le VIH. Les doses suivantes ont été utilisées :

  • 700 mg par voie intraveineuse (10 mg/kg)
  • 70 mg par voie intraveineuse (1 mg/kg)
  • 700 mg par injection sous-cutanée (10 mg/kg)

Les 62 personnes admises à cette étude avaient le profil moyen suivant :

  • âge : 30 ans
  • 94 % d’hommes, 6 % de femmes
  • principaux groupes ethnoraciaux : Blanc·he·s : 61 %; Noir·e·s : 18 %
  • compte de CD4+ : 383 cellules/mm3
  • charge virale : 25 000 copies/ml
  • indice de masse corporelle (IMC) : 25 kg/m2

Résultats

En général, plus la dose de l’anticorps était élevée, plus l’inhibition du VIH était réussie. La dose intraveineuse de 10 mg/kg a donné lieu à une baisse approximative de la charge virale de 1,5 log. Lorsque l’anticorps a été donné par injection sous-cutanée, la charge virale n’a pas baissé de manière significative.

Cette équipe de recherche est en train de planifier une autre étude appelée « Embrace » pour tester cet anticorps en association avec le cabotégravir. Aux fins de l’étude Embrace, l’équipe prévoit utiliser également une enzyme nommée hyaluronidase. Cette dernière permet à l’organisme d’entreposer une plus grande quantité de liquide lorsque celui-ci est administré par injection sous-cutanée. L’équipe espère tester des personnes séropositives avant de commencer cette étude pour déterminer si leur VIH est susceptible de répondre à l’anticorps.

—Sean R. Hosein

RÉFÉRENCE :

Leone P, Ferro A, Lupo S et al. VH3810109 (N6LS) in Adults With HIV-1 Who Are ART-Naive: Phase IIa BANNER Efficacy Data. Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes, 3 au 6 mars 2024. Résumé 117.